jeudi 29 septembre 2011

Bad Girl, Lee Moses



Ne me remerciez pas.

Stamina

Hier, j'ai passé une bonne journée tout compte fait. Bien sûr, ma minute et demie d'intense dépression était inévitable surtout face à ce Michaël Scott de service. Je suis ravi de rencontrer un type de gens pour qui les journées sont trop longues. Je ne dis pas que j'ai d'autres choses à faire, mon temps n'est certes pas si précieux que cela, mais tout de même, en se forçant un peu, on peut trouver ça humiliant.
Je crois que je passe de l'autre côté de la barrière désormais, je me suis surpris à imiter mon fils, à raconter des anecdotes de père de famille comblé à mes camarades. Ces jours-ci sont à marquer d'une pierre blanche, je dois dire, il marche, on dirait un zombie ou un alcoolique nain. C'est la joie à la maison.
Sur le terrain du football, ma condition physique s'améliore, mes efforts sont récompensés, je prends une dimension insoupçonnée et on m'aime. Je retrouve même des gestes techniques. J'ai ramené en voiture le coach qui, je le sais secrètement, tient un blog que je lis régulièrement. Je n'ose le lire ce soir-ci car j'ai peur qu'il parle de moi, ce qui ne devrait pas arriver en vérité, notre discussion n'était pas très intéressante. Je ne voulais pas montrer que je le connaissais plus que ce que notre fréquentation et nos rares conversations dans le passé permettaient. Je le lis depuis deux mois, connais ses phobies et ses inclinations, presque son quotidien et nous nous sommes parlés qu'une ou deux fois. De plus, nous avons parlé en français et il ne parle pas très bien.
L'entraînement a été intense et a produit son stimulant de dopamine si bien que je n'ai pas pu m'endormir avant trois heures du matin.

mercredi 28 septembre 2011

Film français

N'arrêtant pas une formule qui perd, le film français s'entête sous une nouvelle variation. Je dirais tout de même que ça a un air de déjà-vu .

Paul rencontre Frédéric par un ami commun. Frédéric est peintre. Il vit avec Angèle, une actrice qui fait du cinéma en Italie. Pour vivre en attendant d’être acteur, Paul fait de la figuration. Sur un plateau, Paul rencontre Elisabeth qui est aussi figurante. Ils tombent amoureux. Frédéric invite Paul et Elisabeth à Rome.
Un été brûlant, Ph.Garrel

Maison de campagne, échangisme, couple en dérélicquessence, amour contrarié, cœur qui saigne, repli sur le nombril du couple...Le film français est de retour.

Arthur Gordon Pym

Je lis en ce moment Aventures d'Arthur Gordon Pym, un des rares romans d'Edgar Allan Poe, celui-ci ayant surtout écrit des nouvelles et des contes. Je me suis concentré sur ce livre parce que d'une part je l'ai trouvé chez un bouquiniste à un prix modique et dans un état correct et parce que je cherchais avant tout une traduction de C.Baudelaire. J'avais appris par une émission de canal académie que de son vivant Baudelaire était surtout connu pour ces traductions. Je voulais voir ça. On ne reconnait pas la touche du poète, mis ça reste bien écrit, soigné et précis. Dans la préface, il est indiqué qu'il a été fidèle sauf pour les titres des chapitres qu'il a inventées, ils trahissent parfois le suspens. L'histoire est passionnante et terrifiante, ce n'est pas le conte que je vais raconter à mon enfant. C'est plus effrayant que Lovecraft (ou ce qu'il en subsiste dans mon souvenir) et je me base sur un livre de Lovecraft et un demi-livre de Poe pour le croire, mais je maintiens. Le vocabulaire nautique dont j'ignore une large partie m'a dérouté mais m'a bien préparé à Lord Jim ou Moby dick que je retrouverai bientôt.

mardi 27 septembre 2011

Séduction

Dans ce cours de néerlandais, un africain voisin, très convivial, remarque la charge de travail sur nous s'accumulant. Il me dit : "fini la récré, mais je n'ai pas le temps" je lui réponds sous forme d'interrogation : "ah, la télé...", il rétorque, comme Audiard, "les femmes...". J'ai senti dans cette ouverture brillante un moment dsk que je n'ai pas voulu, compte tenu des événements planétaires, exploiter, mais j'aurais rêvé de lui répondre avec un sourire entendu ou complice : "chaud lapin".

lundi 26 septembre 2011

Que voulez-vous, vilain?

Dans la vie, on a trois sortes d'amis : les amis qui vous aiment, les amis qui ne se soucient pas de vous, et les amis qui vous haïssent.
Chamfort

Les autres étrangers

Parmi les joies du multiculturalisme, il en est une que je vis régulièrement. Dans certaines sphères que je fréquente, il y a des étrangers au prénom lointain. Lointain pour nous mais aussi pour les autres étrangers. Je ne peux m'empêcher de sourire lorsque j'entends une algérienne appeler son voisin Arnost à la place de Nestor ou un intervenant faire des efforts pour retenir et ne pas écorcher le prénom de Moez et s'entêter à dire Mouzze. Je ne boude pas mon plaisir. Plus émouvant, en revanche, sont les efforts qu'entreprennent les africains à apprendre le néerlandais, patois très localisé entre l'anglais et l'allemand. Je ne peux rester insensible devant cette ruse de l'histoire. Y a-t-il des milliers d'autres langues plus utiles qu'ils ont en réserve et qu'ils ne leur servent plus?

jeudi 22 septembre 2011

Histoire de la Turquie vue par le petit bout de la lorgnette

J'ai souvent été surpris que le mot anglais pour dire dinde, Turkey, est le même que le célèbre et grand pays que chaque touriste qui sommeille en nous connait sous ce même patronyme en français.
Isn't it too offensive?

mardi 20 septembre 2011

Le virus

J'ai acheté un nouvel ordinateur portable qui était équipé d'un antivirus temporaire. Je n'ai pas souhaité prendre un abonnement suite à son expiration. Dans la foulée, je ne pouvais plus ouvrir mon navigateur Mozilla, puis Chrome, non plus, ne pouvait me faire entrer dans l'internet. J'ai cherché du côté de mon pare-feu et j'ai désinstallé cet antivirus indésirable. Je pense que cet antivirus a neutralisé mes navigateurs pour faire monter chez moi la crainte d'un virus. Ma propension à faire coïncider les théories conspirationnistes avec les basses techniques commerciales appuient cette sinistre vision des choses.

jeudi 15 septembre 2011

Sujets sur lesquels je n'ai aucun avis

La coupe du monde de Rugby, la règle d'or budgétaire, le smic à 17oo euros, les commémorations du 11 septembre, le printemps arabe, Jeannie Longo, la fin de Saab, la nouvelle grille de France Culture, l'été pourri, les derniers JMJ, la fin des notes à l'école, les mulots, Zapatero.

N'insistez pas, j'ai pas d'avis.

mercredi 14 septembre 2011

Cum Tempore

J'ai appris aujourd'hui une version de l'origine du "quart d'heure académique", quart d'heure de retard plus ou moins toléré dans les réunions sous toutes leurs formes (sauf entraînement de football). Cela viendrait des moines allemands qui enseignaient au Moyen-âge, ils donnaient toujours un quart d'heure de leçon de rattrapage aux mauvais élèves, dispensant les bons élèves de venir à l'heure prévue de début de leçon. Ceux-là se présentaient donc quinze minutes plus tard. Je connais une personne assez brillante, qui a inventé le quart de retard systématique au quart d'heure académique (et il n'est pas moine allemand). Bonne soirée.

Je viens de trouver une autre version ici

mardi 13 septembre 2011

Les patronymes

En lisant la préface des Aventures d'Arthur Gordon Pym, j'ai découvert que son auteur le célèbre Edgar Allan Poe a pour nom Allan Poe et non pas pour prénom Edgar Allan, contrairement à ce que j'ai toujours cru en référence au modèle (et quel modèle!) de Bernard-Henri Lévy et non pas Bernard Henri-Lévy. Et personne ne m'avait tenu courant de cette subtilité ? C'est triste. Pour que l'anecdote soit complète et que vous ne continuez pas aussi idiot que je le fus, il faut savoir que Edgar Poe, enfant, alors que ses parents venaient de disparaître, a été adopté par les Allan. C'est à peu près la même histoire avec Carl Dreyer, mais là je vous laisse faire les recherches.

vendredi 9 septembre 2011

Qui sont les comiques qui font rire les hôpitaux?

Lundi, j'ai passé la nuit à l'hôpital enfilant le costume d'accompagnateur de luxe. Rien de grave, tout est rentré dans l'ordre. Comme je souhaitais passer la soirée le plus rapidement possible sans avoir à trop réfléchir et que je n'étais pas d'humeur à composer des sonnets, j'ai déambulé à travers YouTube. J'ai pu mettre à jour ma connaissance de Dieudonné. Inutile de dire qu'il file un mauvais coton et que j'ai toujours honte de me laisser attraper et jure les grands dieux qu'on ne m'y prendrait plus. Mais sa vidéo sur l'affaire Dsk m'a fait rire, même si ce n'est pas Accompagnateur qui me contredira, il a perdu en finesse, il devient très agressif. J'ai regardé un épisode de South Park, beaucoup d'esprit au service du mauvais goût et de l'inculture, leurs références culturelles sont très pauvres, en somme. Pour terminer la soirée en douceur, j'ai regardé un sketch de Gad Elmaleh (cette dernière phrase pourrait être un vers de Houellebecq poète).

jeudi 8 septembre 2011

Les limites du réel

Comme je consacre un peu de mon temps à l’œuvre de David Cronenberg, j'ai vu grâce aux facilités du streaming un de ses derniers films, un film qui si ma mémoire est bonne a reçu un bon accueil de la presse. Il s'agit de A History of Violence, sans traduction française si ce n'est par Une histoire de la violence qui irait très bien. Je n'en suis guère étonner. Dans la mesure où le film est façonné comme un conte un peu allégorique, un peu intellectuel et un peu "superbe réflexion sur la société américaine", il avait tout pour convoquer en rangs serrés les mines réjouies de nos masques et nos plumes. Certes, il y a du métier et du savoir-faire chez le maître, mais force est de constater que depuis Spiders, il délaisse le fantastique pour se ranger vers des fables gentilles que nous offrent par pelletées tout le cinéma indépendant américain. Il y avait pourtant matière à faire ressurgir le grand Cronenberg, maître de l'étrange et du bizarre. Un père de famille vit paisiblement dans une bourgade de l'Indiana où il gère une petite cafeteria. Lorsque celle-ci est braquée, il fait preuve d'un courage et d'une violence insoupçonnée. Alerté par les journaux, d'étranges personnes veulent avoir affaire à l'homme qu'ils sont persuadés qu'il est. Pourquoi est-il capable d'autant de violence? C'est en substance la question qui intrigue le spectateur, son fils, de surcroît, en fait contre toute attente la démonstration. Mais là où le Cronenberg, ambitieux de The Brood aurait scruté les pulsions, le Cronenberg moraliste (et un peu facile) fait remonter le passé. Il y avait lieu pourtant de faire une lutte trouble et féroce contre son corps, son identité double ou la contamination malsaine, ce qui sont des thèmes avec lesquels il a démontré l'étendue de son talent.

dimanche 4 septembre 2011

Les vices de la vertu

Le Très-Haut dans sa grande bonté, son talent d'organisateur et son doux souci de l'éducation a placé sur mon chemin un idéal-type sur le modèle duquel j'ai pensé élevé mon fils. Il y a dans mon entourage récent, une personne qui dispose de qualités d'intelligence, de travail, de détermination, du goût de l'exercice et du défi dans le sens où elle s'implique généreusement dans des domaines qui ne la passionne guère, avec en plus un sens de la réussite et du travail bien fait. Tout ce qui dit sur le ton de la confidence me manque atrocement (hormis peut-être l'inclination au défi moins le souci de réussir). C'était pensais-je quelques-uns des éléments constitutives d'une nature d'élite qui permettrait de naviguer tranquillement sur les eaux troubles de l'existence. Le très-Haut, qu'il en soit ici remercié, par ce solide goût des histoires piquantes et des ironies de l'histoire s'est plu à me montrer le revers de la médaille de ces exemplaires comportements. Je me suis aperçu que bien loin d'être un caractère forgé par la vertu, on devient ce que les conventions nous ont inculqués. Car je vous le dit il s'agit ici d'une nature scolaire, académique, qui a brillé et connu la gloire dans les institutions d'école. J'en subis tous les jours les vices, suffisance de son savoir (même les formateurs ont tort), méchanceté dans l'effort, volonté de réussir le moindre exercice à tout prix, peur de la notation, ce qui entraîne dans la vie quotidienne, mesquinerie, égocentrisme (mais comment fais-tu pour ramener tout à toi? c'est ma phrase préférée), esprit de tricherie, aucun sens de l'écoute et d'altruisme, arrivisme. Bref, une belle nature d'élite que voilà. Bien sûr, on vante le bio, vilipende le capitalisme féroce, la bêtise ambiante et le racisme. Le Très-Haut qui joue aussi au "Qui l'eût cru?" s'est bien joué de moi.

samedi 3 septembre 2011

Incise de football

Je suis engagé dans les activités d'un club de football et mes attentes sont satisfaites au-delà de mes espérances et de mes efforts. Certes, je ne ménage pas ma peine, mais les récompenses viennent bien vite et c'est très agréable. J'ai intégré il y a peu le groupe de l'équipe première qui a été sacrée championne la saison dernière. Je ne dis pas que c'est indû mais je n'ai plus tellement l'habitude d'être élevé au sommet. Bien sûr, une cascade de défections m'ont permis de me frayer une place. C'est ce qui reste comique dans ma situation. L'an dernier, l'équipe a atteint un niveau de performance extraordinaire, des joueurs très doués et une bonne discipline ont permis de survoler la compétition au grand plaisir (et parfois l'ennui) de suiveurs. Ces mêmes fanatiques ( très peu nombreux voire imaginaire, je vous rassure) seront surpris lors des prochains matchs de constater par qui les partants ont été remplacés. Aux flamboyants, les laborieux. Et nous-mêmes qui n'avont rien demander seront conspuer parce que nous ne sommes pas à la hauteur. Les anonymes devront se faire un nom.

vendredi 2 septembre 2011

Symphonies

Lors de la soirée ouvrant le Festival Klara, nous eûmes la chance d'entendre et de voir l'orchestre Les siècles interpréter une symphonie tirée de la Divine Comédie, composée par Liszt (que je ne connaissais pas) et la symphonie dite du monde, de Dvorák (que je connais bien). Si cette dernière est un tube qui soulève les foules et les briquets, la première symphonie de Liszt, l'épatant, était un ravissement qui nous amenait dans tous les états. Je me dois ici de dire une banalité "toujours entendue, jamais vécue", la musique en concert est supérieure au disque. J'aurais bien arraché mon fauteuil pendant Dvorák. C'était épique, très agressif et tendu de manière à me fournir mon lot d'hallucinations. La troisième partie, le Magnificat, était splendide. Les bourgeois ont de la chance.