dimanche 18 novembre 2007

Le patron n'y est plus

Pour compenser une ambiance un peu morose, la Société a mis à disposition de ses employés un remarquable choix de boissons non alcolisées, de sodas sucrés et de cafés de toute origine qui font la fortune des acteurs sur le retour, ceux-la qui luttent contre les injustices de toute sorte tout en faisant la promotion de produits à forte marge de toute sorte. L'employé Gorgone Plasky comparait, à un moment donné, les différences entre le Sprite light et le sprite zéro et les consignait dans un tableau .xls aux côtés de sa consommation quotidienne. Puis occupé par les soubresauts soudains d'un serveur, il laissa les bulles de son soda s'évanouir dans son liquide, le temps de penser qu'il avait simplement de l'eau dans son verre et non pas le breuvage acidulé et incolore qui lui chatouillait le palais par surprise. Passé cette trahison, il se rendit compte qu'en ayant la dernière gorgée de sprite dans la bouche et le verre inclinée, le récipient quasiment vide faisait l'echo des bulles dans sa bouche. Il entendait la boisson pétiller dans sa bouche. Gorgone Plasky s'empressa de téléphoner à son vieux camarade, qu'il dérangeait au moment de son choix de fond d'écran.

Pouvaient-ils un instant s'imaginer la terrible nouvelle qui allait secouer la société? Non, me diriez-vous et vous aurez raison. Mais c'est dans des circonstances inattendues et stupéfiantes que se forgent les meilleurs caractères.

vendredi 16 novembre 2007

Que faites-vous là, Marcel Love?

Marcel Love

Marcel Love est ce qu'on appelle à la va-vite un Nerd, un post-adolescent plus méticuleux à aménager son espace souris-ordinateur qu'à prendre soin de son linge ou de son alimentation. Car informaticien il l'est mais mondain certainement moins. Les affres de notre ami le poussent à mettre rarement le nez dehors, le monde s'éveille à la lueur de son écran, c'est un cliché qui a traversé l'histoire sans histoire des clichés pour lui aller comme un gant. Des heures durant, il s'écarquille les yeux devant des nouveaux sites, comme beaucoup d'anonymes de son espèce qu'une simple étiquette qualifie: nobody. Ces sites bien évidemment sont d'un intérêt limité, jeux vidéos, software, érotisme, mais comme ils fleurissent comme de l'acné sur un visage, il passe un temps continu. A-t-il fait des connaissances sur le réseau? Oui et non, il a épuisé des mots de passe, des avatars ou des pseudonymes à chiffre et à lettre, des heures de conversations codées et monosyllabiques, sans qu'un ami ne sorte du lot. Puis Marcel Love est réapparu, tel qu'un sachet Bolino de fin de semaine, seul sur l'étagère. Une obsession ne l'a pas aidé, je dois dire. Marcel Love fréquente assidûment un site badin où le badaud peut apercevoir des filles de toute nationalité simplement s'embrasser. Cela semble lui plaire, cette frivolité, les dérapages d'une fête où la joie désinhibe des sentiments légers ou graves. Il y pense beaucoup. Il imprime chacun des instantanés qu'il punaise sur sa tapisserie. Puis il y écrit un court récit où il imagine les histoires de ces deux filles qui les mènent à se bécoter. Pour qui n'est pas effrayé par les murs recouverts de ces photos puis lit les notes, il trouvera un certain romantisme à la description de ces muses légères, et sera certainement quelque peu ému lorsqu'il apprendra que cette seule vie sexuelle lui suffit.

jeudi 15 novembre 2007

Tué par son ambulance dans une ruelle de Mosans-sur-Meuse

Les produits du terroir de demain

Il y a la ligue un Orange, la Barclay's premiership league ainsi que la sans complexe "Jupiler league" belge, qui mêle boisson malté et football mousseux de Mouscron à Lierse, de Zulte à Anvers. Nous nous sommes habitués à ces associations marchandes et customisées qui évoquent à grande échelle les fêtes de patronnage moyen-âgeuses où certains tournois profitaient aux brasseurs locales. Du côté des Etats-unis, nous eûmes droit la semaine passée à la Amgen Tour's California race, qui est une compétiton cycliste sur le bitume californien. Comme son nom l'indique, le partenaire principal et financeur de la course est Amgen. Amgen n'est pas une filiale américaine des bières Amstel, C'est une entreprise florissante des biotechnologies qui doit son succès de start-up innovante pour avoir mis sur le marché deux blockbusters, le neurogen et l'epogen.
L'epogen dit vulgairement EPO a été crée en 1983 pour un être un anti-anémique utilisé dans l'insuffisance rénale chronique et la chimiothérapie du cancer. C'est une biotech dans la mesure où c'est un médicament issus du vivant (un gène codant qui secrète dans l'organisme une protéine qui accroît le nombre de globules rouges) et qui participe à ce qu'on appelle la thérapie génique. D'aucuns prétendent qu'il a fait les beaux jours de sportifs, toujours est-il que les sportifs semblent faire les beaux jours de la firme, comme l'indique très clairement dans le herald tribune, Jim Daily, responsable des opérations commerciales: "We sponsored this race to show people the excitement of cycling, the beauty of California and the benefits of our products". Tout s'accorde à penser que la course est une belle vitrine pour la promotion des produits Amgen, mais je me demande sous quelle forme. Est-ce que le vainqueur de l'étape se saisit d'une boite de produits devant les photographes comme d'autres ingurgitaient de sodas mondialement connus? Est-ce que les spectateurs ont droit à un échantillon gratuit dans des pochettes plastiques? Est-ce que les coureurs eux-mêmes les ont consommés pour faire plaisir au PDG lors du cocktail de l'avant-veille, posé sur des plateaux argentés avec du champagne?

Ô non, je m'y refuse à le croire.

mercredi 14 novembre 2007

Un chien brûlé vif à Pithiviers

J'aime consulter mon journal, j'aime toute forme d'habitude, de routine, à vrai dire. Je lis le journal, comme tout homme de buvette, or, maintenant je le consulte sur Internet, peu à peu, dire "je feuillette mon journal" sera une vieillerie que des comiques utiliseront dans la veine de ce que fut leur lointain maître Elie Sémoun. Ce sont les Echos qui nourrissent mes conversations de comptoir. Nous parlons des éditoriaux, des débats et des compétences, qui font toute la lumière sur le talent de nos concitoyens qui se lèvent tôt. Je ne me vois plus lire le journal "papier", les temps changent, fini les ronds de café sur les premières pages pliées en quatre, fini, les pages de journal qu'on met en boule dans nos godasses de foot mouillées, terminé les cageots entiers de papier gris qui remue l'air soufflant sur les flammes de nos cheminées, désormais on saute de lien en lien, l'esprit agile, concentré, informé.

Die Doraus & Die Marinas

Pour entrer dans notre buvette, il faut savoir se tenir. Toutefois, si vous avez sur vous quelque chose d'allemand, on sera moins regardant.


mardi 13 novembre 2007

Entrez donc Marius Kloppers

"Les précipités, cet ingénieur chimiste en est un expert à tous points de vue. Arrivé début octobre à la tête du géant des mines, BHP Billiton, ce Sud-Africain de quarante-cinq ans est prêt à lancer, un mois plus tard, une des plus grosses OPA de l'histoire sur son rival Rio Tinto. Une opération bien dans le style de ce fonceur qui faillit louper la succession de « Chip » Goodyear à la tête de l'entreprise - le test mené parmi le management, connu sous le nom de « 360° », ayant montré que ses principaux collaborateurs redoutaient son caractère impulsif et ses manières agressives. Affublé d'un prénom marseillais mais né à Cape Town, ce scientifique, formé à l'université de Pretoria et au MIT, a d'abord travaillé dans des sociétés sud-africaines de pétrochimie et de recherche sur les matériaux avant de changer de voie après son MBA à l'Insead. Aficionado des nouvelles technologies, il devient alors consultant chez McKinsey aux Pays-Bas. Entré en 1993 chez BHP, ses talents de stratège lui permettent de jouer un rôle central dans le rapprochement avec Billiton. Désormais au premier rang des PDG les mieux payés d'Afrique du Sud, ce père de trois enfants a installé sa famille dans la riche banlieue-est de Melbourne. Champion des dévoreurs de métaux, son petit snobisme, c'est d'être végétarien". (source : Les Echos, de ce jour)
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M.I.A