mercredi 27 février 2008

Vous vous demandez tous depuis mon dernier coup de clairon, comment va ma vie sans football, handicapée qu'elle serait par de lourdes résolutions.
On ne peut mieux.
Depuis lundi, j'ai repris les échecs (il était temps), et hier, j'ai essayé de regarder une vidéo extraite du site d'Arte. Ce midi même, j'ai déjeuné avec une connaissance ancienne, avant de remettre cela demain avec une joyeuse bande d'informaticiens dans un restaurant coréen. Par ailleurs, le destin du docteur Jivago m'accompagne plus longuement. Et dans un pur esprit de déconne qu'on ne croit que dévolu au footeux, je vais afficher anonymement la première page du Capital dans les toilettes de mon entreprise.
Je ne m'informe plus que par le biais de The economist, je pense même ouvrir une page personnelle résolument sérieuse et décente.

lundi 25 février 2008

L'homme nouveau est arrivé

A partir d'aujourd'hui, je décide de m'éloigner de tout ce qui touche au football, de ne plus en entendre parler, d'étouffer ainsi une passion inutile d'une vingtaine d'années et, dans la foulée, je décide aussi que je ne mettrais plus les pieds dans des sites d'informations en langue française. S'informer ne sera en conséquence plus qu'un alibi pour apprendre une langue étrangère.
Je me débarrasse d'une ancienne peau.
Je me casse.
Il est temps de s'accomplir.

Il regarda les étoiles comme pour leur demander conseil. Elles scintillaient, constellées ou éparses, grosses ou petites, bleues ou irisées. Soudain quelque chose vint éclipser leur scintillement. La cour, la maison et la barque sur laquelle était assis Antipov furent illuminées par la trajectoire d'une flamme vive, comme si un homme fût accouru du champ vers la porte cochère en brandissant une torche allumée. C'était un transport de troupes allant vers l'ouest, comme il ne cessait d'en passer nuit et jour depuis un an, qui jetait dans le ciel des volutes de fumée incandescente.
Pavel Pavlovitch sourit, se leva et alla se coucher. Il avait trouvé l'issue.
Le docteur Jivago, Boris Pasternak, p.134, ed.Gallimard

vendredi 22 février 2008

Karl Kraus

«Il se pourrait bien qu'on découvre un jour à quel point a été insignifiante cette guerre mondiale comparée à l'automutilation de l'esprit humain par la presse, dont la guerre ne fut au fond qu'une des émanations. Il y a quelques années un Bismarck – qui a lui aussi surestimé la presse – notait que «tout ce que le peuple allemand a conquis par l'épée est gâché par la presse», et il alla jusqu'à rendre celle-ci responsable de trois guerres. De nos jours, les liens entre les catastrophes et les salles de rédaction sont plus profonds et, de ce fait, beaucoup moins clairs. Car pendant qu'une guerre se déroule l'acte est plus puissant que le verbe; mais l'écho qu'on lui donne est plus fort encore que l'action. Nous vivons de l'écho des choses et dans ce monde sens dessus dessous c'est lui qui suscite le cri.»

Karl Kraus, Cette grande époque précédé d'un essai de Walter Benjamin (Petite Bibliothèque Rivages, 1990), p. 187.

jeudi 21 février 2008

Flux

Les Mills, le concepteur des chorégraphies millitrées qui fait suer tous les cols bleus des mégapoles polluées, n'y avait pas encore pensé, mais pour son prochain release, puissions-nous lui souffler l'idée d'intercaler dans ses bandes-sons ce tube, dont le clip vilain et cheap n'a rien envier aux images des suds-américaines ballonnées qui se trémoussent sur ses remix.



Les corps de femmes représentés par les peintres et les sculpteurs de cette époque (...) étaient horribles, bien que l'opinion unanime proclamât que ces bourrelets, ces pendards et ces pétards, que ces ensellées, ces ballonnées et ces amorphes fussent la plus sublime expression, et à vrai dire la seule, de la beauté avec un grand B.
Montherlant, Les Olympiques, 1924, p. 279.
Les Mills et Henri de Montherlant, même combat

dimanche 17 février 2008

l'hédo-dieudonniste n'abdique jamais

Les forces anti-dieudonnées ayant encore frappées, nous hébergeons ici le message de ralliement à l'hédo-dieudonniste.

L'Almendralejo stub.club, comme vous le savez, est chiche en moyen mais ne manque pas d'idées. C'est ainsi que pour annoncer fièrement le séjour du Cosi à Paris, a commandé un film tourné dans les studios low-cost de bollywood.

jeudi 14 février 2008

Saint-Valentin au métro

Le gars qui s’occupe de la musique du métro vient recemment d'être abandonné par sa copine, il semble décidé de se venger de cette Saint-Valentin. On a eu droit, d'affilée, à "Porque te vas"; "All by myself"; "I can't live if living is without you" et "Empty Space"… et cela continuait à ma sortie! Je ne te dis pas la déprime...

mardi 12 février 2008

Hédo-dieudonniste

Hédo-dieudonniste: Se dit d'un adepte de la philosophie de vie qui considère la délectation des plaisirs de l'existence exclusivement par l'assistance au spectacle (ou ses reproductions) d'un humoriste singulier du XXIème siècle (par extens. fête dionysiaque qui a lieu le 1er mars de chaque année)

samedi 2 février 2008

Le torticolis du voyageur (movie never made)

Le torticolis du voyageur est un film français. Que va-t-il se passer lors de la scène suivante?

1. Ce film français est un film français : Elle s'installe à un café et les cheveux ruisselants, attend pensive, lisant lentement une version rare d'un livre de Sigmund Freud.
2. Ce film français est un film américain : Elle se précipite sur son compagnon (le type qui filme caméra à l'épaule) et le frappe à mort à coup de parapluie pour lui avoir fait traverser cette place sous le grain pendant que l'Eglise est engouffrée dans une fissure géante duquel sort une horde d'araignées surdimentionnées.
3. Ce film français est un film danois : Elle fait demi-tour, suit la messe, se convertit et parle au nom de Saint Boromée.