samedi 27 septembre 2008

Hippie et chaussures bateaux

Mal renseigné, la sortie du nouvel album de Weezer avait échappé au commun des badauds. Ignorants badauds... comme toujours. Pourtant, le groupe fétiche de ce weblog avait sorti un clip que n'aurait pas renié Accomp. Accomp.? le directeur des programmes de YouTubeTv, voyons. Vous constaterez ici bas que la vidéo reprend tous les succès de l'éditeur.
Pour expliquer ce relatif insuccès, force est de reconnaître que la cible sociolo-marketing du groupe est bordurée à quelques étudiants américains kewl mais pas trop, intelligents mais pas trop. N'est pas Accomp. qui veut.




vendredi 26 septembre 2008

Un avant et un après

Pour peu qu'on accorde à ce modeste blog valeur de témoignage dans des temps futurs, je me dois donc de livrer aux curieux mes impressions de particulier balayé de plein fouet par la crise financière, "le 11 Septembre financier", qui ébranle tout sur son passage. Probablement, cette crise aura un avant et un après, comme tous les lundis noir, les 21 avril ou annus horribilis de saison. Tout le monde se rappelle de son 11 septembre 2001, je ne voudrais pas avoir l'air penaud, à la question : "que faisiez-vous en Septembre 2008?".

L'entreprise qui m'emploie croît fortement et satisfait aux injonctions de croissance de notre propriétaire, lui même un fonds d'investissement anglo-saxon. Le marché de niche dans lequel nous sommes confortablement cramponné est profitable. Ici, la crise n'a pas autant de répercussions sonores que le chahut des employés, seul, le dollar bas a minoré quelques unes de nos performances, c'est du moins l'excuse pour ne pas gonfler nos augmentations. Pourtant, tout mon département est secoué par une vague de départ, de démissions et de claquements de porte, comme si les rats quittaient l'opulent navire. Certains, même, quittent leur poste, sans avoir trouvé un autre gagne-pain, arguant qu'au bout du préavis, ils auront basket à leur pied. Le marché est ouvert. C'est largement possible de gagner plus à l'extérieur. C'est dire si la crise nous fait bien rigoler. Il sera même possible, fort de ce pouvoir de pression, de gagner plus en travaillant moins dans quelques semaines. Cela vaut, bien sûr, si vous avez quitté la France.

jeudi 25 septembre 2008

La saison vingt-et-une

Tel un imperturbable lumignon dans les décombres de France-Culture, nous nous attendions à ce que Répliques, l'émission d'Alain Finkielkraut, rempile pour sa vingt-et-unième saison. Pourtant, samedi, nous eûmes droit à une rediffusion. Certes, la nouvelle saison propose quelques émissions, encore accessible sur le site, mais le programme des prochaines semaines tarde à s'afficher. Le climat ambiant dans la station ou peut-être l'état de santé de Finkie laissent craindre une suspension de ce programme indispensable. L'année de Saint-Paul, je n'ose pas y croire...

mercredi 24 septembre 2008

Mon Minnesota

En franchissant le Mississippi, l'automobiliste quitte les terres du Wisconsin pour rejoindre le Minnesota, fleuron tranquille du Midwest. Le Minnesota, mon Minnesota, n'est pas seulement la terre natale de Brandon Walsh, cet état du "frosty belt" a accouché également de Bob Dylan et Prince. C'est dire si la contrée se distingue parmi les autres états agricoles du Midwest. A quelques encablures du Wisconsin, se dressent les twin cities, St Paul et Minneapolis, rivales et jumelles. St Paul, la capitale administrative, Minneapolis, la capitale économique se repoussent et s'embrassent, mêlées par la banlieue qui s'étend et ne se distingue plus. Les allemands, les norvégiens, les français descendant du Canada ont relégué les indiens dans quelques réserves après avoir fait main basse sur le commerce au point d'en faire un centre économique important, trente entreprises parmi les plus riches du monde, 3M, des mineurs qui ont inventé le scotch, Honeywell, Carlson. L'hiver est terrible, créant une solidarité entre les gens, affables et humbles, tranquilles. On y voit ici des joggeurs dans des banlieues bordées de centres commerciaux identiques. C'est du moins l'impression partielle que j'ai eu. Je ne connais pas Duluth, qui sur les bords du lac supérieur, inaugure la route de splendides paysages.

lundi 22 septembre 2008

Secretos del corazón

Carla Sarkozy, lors d'un long entretien publié dans un quotidien français, avait déclaré : "je suis épidermiquement de gauche". Révélatrice, cette citation d'une grande bourgeoise (et ce n'est pas un reproche) qui illustre un nouveau cheminement dans l'histoire des idées. Jadis, en effet, être de gauche était le fruit d'un parcours intellectuel, éclairé par le savoir et la connaissance, qui nous faisaient basculer dans le camp du progressisme, de l'avant-garde, délesté des oripeaux de l'obscurantisme conservateur. Les universités que nous fréquentons se gonflent d'être des lieux où la gauche domine, car c'est ici que le Savoir éclot. Comme il est plus aise d'être instinctivement du côté du bien, on se déclare de gauche, épidermiquement. Puis, plus tard, peut-être, embarrassé par les faits ou pas, on devient de droite, en général, lorsqu'on a l'âge de payer les impôts. De même, aux États-unis, des gens posés et intelligents, que nous croisâmes, peuvent affirmer sans être contredit que "les républicains votent avec leur cœur, les démocrates avec leur tête". J'y crois. Toutefois, si je me fie à l'excellent discours de Rudolph Guliani à la convention de St Paul, la critique du candidat Obama passait par cette phrase cinglante : "Hope is not a strategy". Le succès du candidat démocrate est quasi providentiel. Les indépendants, dont je fais parti, sont tentés par un discours transcendant qui contient une forte dose de pari historique. Voter Obama, c'est le choix de l'histoire, de l'espoir. Mon cœur me pousse à lui faire confiance. Cependant, le programme de Mc Cain, si vous l'avez lu, sa capacité à rassembler sur les dossiers, son leadership font de lui un choix rationnellement intéressant. Je suis seulement attentif à la composition de son administration à venir. En conséquence, plus on réfléchit, plus on doit se convaincre qu'on ne peut qu'écouter son "cœur"et donc, d'être un peu moins béat, un peu moins à gauche. Ce qui ne manque pas de piment, je trouve.

jeudi 18 septembre 2008

Mon Wisconsin

Le Wisconsin, mon Wisconsin pour parodier Hillary, se pose comme un État charnière entre les deux centres économiques du Midwest, Minneapolis et Chicago. Les terres désolées, les campagnes agricoles lui valent la réputation d'être le "Dairyland of America". C'est ici en effet que les migrants teutons et helvètes, peu regardant sur l'hiver rugueux à l'époque des exodes religieux, ont amené et développé leur science de la bière (à Milwaukee) mais surtout du lait et du fromage (et de la canneberge à Warren, mais c'est anecdotique). Pour cette raison, d'ailleurs, le Wisconsite est aussi connu sous le sobriquet un peu moqueur et péjoratif de "cheesehead", dont eux même s'amusent en portant souvent sur la tête un inélégant chapeau en forme de gruyère. En traversant la contrée par les grands hasards du tourisme, nous vîmes des obèses, des Amishs, des gens qui, en général, s'attirent toutes les moqueries des centres urbains du monde entier, sourcilleux des bonnes vieilles valeurs pro-choice, diététique et éclairées. La visite du lieu-dit Black River Falls nous confirma cette impression d'étrange Twin Peaks. A ces quelques détails, chers amis qui avaient la fibre politiste, je sens que vous jugez les citoyens de l'État comme des fieffés électeurs républicains de la première heure et des enthousiastes de Mrs Palin. Je dis : "wouaw". L'automobiliste (s'il existe et ils sont peu ou alors n'ont pas leur permis) se demandera pourquoi les habitants du coin affichent leurs origines allemandes (parce qu'ils n'ont pas connu la seconde Guerre Mondiale?). Les premiers immigrants allemands ont emmené dans leur bagage une solide conviction sociale démocrate (sociale libérale) qui fit du Wisconsin un des États les plus avancés dans la protection sociale des ouvriers et de Madison, une des villes les plus left-leaning du pays. L'Etat dispose de nombreuses usines, dans la construction automobile, entre Beloit et Janesville, nous vîmes une usine Chrysler, la papèterie, l'agroalimentaire, si bien que les syndicats ont prospéré aux côtés d'un environnement universitaire enclin au progressisme, à Madison, notamment, siège de l'université du Wisconsin. Etonnant, vous dis-je dans l'État qui a vu naître Harley-Davidson.

mercredi 17 septembre 2008

Les millénaristes sautent de joie

Le 28 août, le journal Libération, en une, affichait son titre : "le krach au bout de la rue", en écho à la phrase du président Hoover qui quelques jours avant la crise de 1929 plastronnait que la prospérité était au coin de la rue. Les programmes scolaires ont largement inculqué à leurs ouailles la fausseté et l'aveuglement de cette phrase benoîte et optimiste avant le désastre économique, que tout le monde connaît. Je suis donc étonné que nos titreurs se laissent, probablement aveuglés par leur joie mauvaise, glisser dans cette allusion mal venue. Puisqu'en se plaçant sur le même registre, on joue la comparaison avec le prophétisme angélique ou diabolique, l'incantation et pas le domaine factuel. Tous les jours, en effet, on nous prophétise la déroute du système, comme on l'eût constaté pour le système soviétique. Les prix du pétrole flambait selon la formule consacrée, une crise pétrolière sans précédent alimentait le fourneau des âmes trépidantes, son prix s'est dégonflé. L'immobilier défaillait, nos esprits malins mettaient tout le monde à la rue. Ce week-end a été noir. On entend les rires sataniques couvrir la faillite de la quatrième plus grande banque d'investissement (à ne pas confondre avec une banque de dépôt). Bien sûr, sévère est la crise, es liegt mir fern de contredire le vénérable Economist, la fin des modèles que constituaient General Motors pour le versant sociale et Dell pour l'aspect économique forcent les américains à une mutation, car il faut raison garder, cette crise est une des nombreuses qui ont secoué l'économie américaine ou pour voir ample, cosmique. Qui se souvient de l'éclatement de la bulle internet, de la crise de l 'épargne (ici), du 11 septembre, et j'en oublie et des passes et des meilleurs?

Je me réjouirais d'une chose, c'est de l'érosion violente de la place de la finance dans l'économie mondiale.

mardi 2 septembre 2008

Un autre monde plein au As est possible

Du livre écrit par nos deux journalistes, mentionnées il y a quelques jours, m'est resté une idée, qui a fait son petit bout de chemin dans mon cerveau. Vous verrez, ce ne sera pas long. Depuis la guerre, les entreprises faisant fortune, investissaient leur surplus dans de nouvelles activités, qui permettait de diversifier leur succès toujours plus grand, toujours plus étendu au sein de la matrice du grand complot capitaliste. C'est ainsi qu'apparaissaient les conglomérats. Il ne vous a pas échappé que désormais les grandes entreprises vendent certaines de leurs branches jugées non-stratégiques, car la tendance -moutonnière, comme toujours- est au pure player. Les entreprises investissent leurs bénéfices dans le domaine financier à l'aide de tous les artifices comptables et effet de levier qui leur rapportent des mille et des cents sans lever le petit pouce. Les entreprises ne produisent plus, elles placent leur argent, bien plus rentable. C'est la financiarisation de l'économie. S'ils s'en trouvent d'aucuns, de préférence journaliste ou millénariste, pour le regretter amèrement, j'en suis qui s'en trouve satisfait. Les sociétés produisent et nous vendent moins leur camelote, c'est donc moins de consommation et de gaspillage.