dimanche 4 septembre 2011

Les vices de la vertu

Le Très-Haut dans sa grande bonté, son talent d'organisateur et son doux souci de l'éducation a placé sur mon chemin un idéal-type sur le modèle duquel j'ai pensé élevé mon fils. Il y a dans mon entourage récent, une personne qui dispose de qualités d'intelligence, de travail, de détermination, du goût de l'exercice et du défi dans le sens où elle s'implique généreusement dans des domaines qui ne la passionne guère, avec en plus un sens de la réussite et du travail bien fait. Tout ce qui dit sur le ton de la confidence me manque atrocement (hormis peut-être l'inclination au défi moins le souci de réussir). C'était pensais-je quelques-uns des éléments constitutives d'une nature d'élite qui permettrait de naviguer tranquillement sur les eaux troubles de l'existence. Le très-Haut, qu'il en soit ici remercié, par ce solide goût des histoires piquantes et des ironies de l'histoire s'est plu à me montrer le revers de la médaille de ces exemplaires comportements. Je me suis aperçu que bien loin d'être un caractère forgé par la vertu, on devient ce que les conventions nous ont inculqués. Car je vous le dit il s'agit ici d'une nature scolaire, académique, qui a brillé et connu la gloire dans les institutions d'école. J'en subis tous les jours les vices, suffisance de son savoir (même les formateurs ont tort), méchanceté dans l'effort, volonté de réussir le moindre exercice à tout prix, peur de la notation, ce qui entraîne dans la vie quotidienne, mesquinerie, égocentrisme (mais comment fais-tu pour ramener tout à toi? c'est ma phrase préférée), esprit de tricherie, aucun sens de l'écoute et d'altruisme, arrivisme. Bref, une belle nature d'élite que voilà. Bien sûr, on vante le bio, vilipende le capitalisme féroce, la bêtise ambiante et le racisme. Le Très-Haut qui joue aussi au "Qui l'eût cru?" s'est bien joué de moi.

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