vendredi 30 avril 2010

Féroce comme Zeus et doux comme un papa

Les allemands, du moins les universitaires que j'ai brièvement côtoyé, pensent que la révolution française a permis au général Napoléon de fournir en nombre les bataillons partant à l'assaut de l'Europe. Parallèlement, des français, historiens ou amateur d'histoire, assurent comme un fait accompli que Bismarck a fortifié l'Allemagne en l'encasernant. Zemmour, qui a une grille de lecture d'historien, a une dent contre le pays germain, que ce soit pour sa politique économique, sociale ou même son football, il se trouve toujours pour les critiquer, réveillant là une querelle que je croyais enfoui et éloignée de notre génération de tout mou. L'Allemagne se reprend de sa culpabilité et réaffirme ses intérêts, il est prévisible que ça frotte dans le moteur franco-allemand. Toujours est-il que je me suis longtemps, longtemps mais vaguement, demandé comment Napoléon a succédé à la Révolution. N'ayant pas les mêmes certitudes que les allemands. Dans le flou de mes souvenirs, je ne voyais que deux séquences historiques distincts d'années ou de décennies. Les lectures qui m'accompagnent ces jours-ci apportent toute la lumière qui m'a fait défaut. Le livre de Bainville est plus éclairant que celui de Chateaubriand et ce soir, j'ai écouté une émission de canalacadémie sur les Thermidoriens approfondissant encore le sujet. C'est passionnant. Je me demande pourquoi je n'ai jamais lu ces livres durant mes études. Pour les enfants, il peut être intéressant de donner goût à l'histoire à travers les aventures napoléoniennes.

Les Thermidoriens : entre Robespierre et Napoléon, dans tes écoutilles par ici
L'éclatante victoire de Sarrebrück, d'un célèbre poète français

Les derniers jours d'un pays

Dans sa chronique datée du 28 avril, Alexandre Adler a commis une erreur factuelle qui m'a fait tressaillir. Selon notre homme, le premier ministre belge Yves Leterme serait né à Liège. Je ne ricanerais pas sur une nouvelle preuve de la méconnaissance de l'outre-quièvrain par les savants français, ignorance qui court même jusque parmi nos plus brillants représentants, la preuve. Non content de relever une faute chez cet érudit de profession, je souhaiterais acquiescer sur la théorie qu'il échafauda le chat sur l'échaffaud. Je crois comme lui que la Belgique va disparaître demain ou dans dix ans, d'un trait de plume, comme la RDA. Il est très difficile de concevoir pour un jacobin (tout rabbi qu'il pût être) que wallons et flamands cohabitassent sous un même gouvernement. Ils se tournent le dos. Les wallons peuvent facilement être englouti par la France. Je m'étonne par ailleurs que le président Sarkozy qui pourrait de ce fait être le premier homme d'État à repousser les frontières de la France, le premier depuis 1870 ne s'y adonne pas avec enthousiasme et malice pour sa gloire personnelle. Je vous laisse écouter la chronique de l'homme ponctuel, l'homme toujours adler.

jeudi 29 avril 2010

La société des amis du bloggeur en question

Grâce et ironie du réseau social.



Personne n'est disponible pour discuter. Je ne sais pourquoi mais cela me fait toujours rigoler. Le goût de l'euphémisme. On pourrait aussi instaurer un système de "blacklist", Personne ne souhaite avec vous discuter.

samedi 24 avril 2010

Se souvenir des beaux jours

Cette semaine, j'avais pris des vacances en pleine adéquation avec la plus belle semaine de l'année d'un point météorologique. Les nombreux étrangers qui vivent en Belgique, au lieu de geindre sur le mauvais temps de plat pays, ferait mieux de noter dans leur agenda les beaux jours, qui sont de pur régal et s'en souvenir. Petit conseil, le mois d'avril est le mois le plus agréable de tous. Certes, nous avons quelques beaux jours en été, mais flingués dans la foulée par des orages et des ciels gris, une lumière dans ces latitudes à pousser au suicide les âmes peu endurant à la lecture de Maeterlinck et dans ce pays de fonctionnaires et d'informaticiens, ils sont nombreux.
Lundi. Hasselt s'est construit autour de quelques églises et couvents, nous y avions rendez-vous. Sa petite ceinture n'a qu'un sens, cela m'a déboussolé. On a mangé de la truite et des huitres, je me suis ce jour-là réconcilié avec les huitres. C'est délicieux.
Mardi. J'ai acheté quelques vieux livres, L'ensorcelée en poche, qu'il me tarde de lire, un livre de contes populaires espagnols et un manuel d'expressions et tournures idiomatiques français tiret espagnol, dont les illustrations sont vilaines. A un moment, nous sommes entrés dans une chocolaterie chic, les prix étaient moins élevés que je ne le croyais.
Mercredi. J'ai l'instinct d'un Gps.
Jeudi. Le musée devrait être désert un jour de grand beau en plein milieu d'un jour ouvrable. Erreur. Les musées ne désemplissent pas. L'exposition consacrée au Gréco a joui d'une large et intense publicité qui a tiré par la manche la clientèle culturelle. J'ai pu à travers les oeuvres apostoliques améliorer ma culture religieuse, pauvre. Gréco a de la considération de nos jours, d'une part, parce que Picasso en a dit du bien, mais aussi les couleurs, des couleurs vives (le rouge et le bleu, notamment) évoquent la bande dessinée que notre pays adore. Je me suis bien amusé et j'ai trouvé les prénoms de mon deuxième fils. En soirée, j'ai rejoint le fleurusien dans un café très fourni en boissons maltées. Les serveurs font un peu les malins, on a essayé un peu n'importe quoi et on n'a pas été trop heureux dans nos choix.
Vendredi. J'ai vu des bébés intubés, la beauté des nouveaux-nés inspire davantage que la féraille. Un ami breton m'a téléphoné. Je me suis acheté un tee-shirt avec un col que je pourrais porter lorsque je ne voudrais pas mettre de chemise.
Samedi. parfaite de journée d'un homme moyen.

vendredi 23 avril 2010

Fugazi

J'ai découvert il y a peu de temps le groupe américain Fugazi, vieux groupe oublié. Après l'écoute de trois de leurs albums, 13 songs, Steady diet or Nothing, The Argument, j'ai beau chercher : rien à jeter. A mon niveau, on se contentera de cette perfection. Fugazi est le début et l'aboutissement de toutes les fluides souterrains qui vont couler dans le sang obscur des vaincus du rock, des sans-grade du mass médias, des égarés du nouveau monde. Labellisé Emo-rock, grunge, post-rock, punk savant, posthardcore, Stooges with Reggae, peu importe. Hautement recommandé.


Poussez le bouchon jusqu'à Full DisclosureItalique

jeudi 22 avril 2010

Les virées électorales

Comme nous l'a sussuré ce matin le tout miel Adler Alexandre, le champ politique britannique est tout retourné par l'intrusion d'un troisième candidat, qui grâce à ses prestations de haute tenue dans les premiers débats télévisés de l'histoire politique anglaise a gagné en popularité et atteint des sommets, propre à troubler l'harmonie de l'alternance. Le tout soyeux Adler Alexandre ne rate jamais une occasion lorsqu'il évoque les élections anglaises et qu'il n'est pas coupé, de rappeler que les conservateurs ont élaboré leur programme économique sur le court de tennis d'Eaton, la très huppée, la très fermée université d'élite. Ce troisième homme providentiel s'appelle Nick Clegg, il est le chef du partie libéral. Il est très piquant de noter qu'il est diplômé du Collège d'Europe, situé à Bruges, où il rencontra sa femme, la fille d'un sénateur espagnol. Cette dernière a insisté pour que leurs trois enfants portent des prénoms espagnols, ce qui nous donnentAntonio Clegg, Alberto Clegg, Miguel Clegg. Le collège d'Europe est en passe de devenir un lieu incontournable de la formation des élites. Une élite européenne, plus méritocratique et terriblement fun.

No lo olvides


"Ah! Trébutien! Trébutien! Tâchons de devenir quelque chose et de ne pas mourir obscurs". propos de Barbey extrait de l'agréable préface de L'ensorcelée, Hubert Juin, 1970

"Il prend force notes, selon la bonne méthode, celle de l'adage ancien qui dit que la lecture sans la plume n'est qu'une rêverie" dans le livre de Jacques Bainville, p.38, du livre Napoléon

mercredi 21 avril 2010

Dépêche Afp

Mme Ribéry : " Que la première femme qui n'ait pas été trompée reçoive sa première lapidation".

lundi 19 avril 2010

Les langues mortes

Une adolescente croate de treize ans s'est réveillée d'un coma de 24 heures en étant incapable de parler sa langue maternelle mais en parlant couramment allemand, selon le site du Telegraph. D'après ses parents, la jeune fille n'avait que quelques notions scolaires de la langue au moment où elle a sombré dans le coma. Selon un psychiatre de l'hôpital où elle a été admise, "il y a une explication logique, seulement elle n'a pas encore été déterminée". De tels cas ont déjà été recensés par le passé, perçus mystiquement comme des miracles.

J'ai légèrement modifié le texte édité sur le site de la radio europe1. La phrase du psychiatre m'a fait sourire naturellement, cependant, la phrase sur le site du quotidien anglais est celle-là et pas tout aussi ridicule : You never know when recovering from such a trauma how the brain will react. Obviously we have some theories although at the moment we are limited in what we can say because we have to respect the privacy of the patient."

Les journalistes sont à l'écriture, ce que les chirurgiens de guerre à la médecine, des charcutiers.

vendredi 16 avril 2010

Somme toute

Cette semaine, malgré la somme de travail qui m'accablait et l'enfermement qu'il entraîne, j'ai pu comme tout le monde me désoler de l'incident qui a eu lieu à Grenoble et qui a fait de cette charmante et dynamique ville de province le centre de l'attention du voyeurisme national. Le petit clin d'oeil que le Très-Haut a concédé à ce blog est que le texte que j'intitulai "Peur sur Grenoble" a connu un nouvel update en ce moment de fusion où le virtuel et le réel ne font qu'un, comme l'aimerait que le soit un peu plus souvent nos bienpensants bisounours. Beaucoup de choses ont choqué, ou comme il est l'usage de le lire, ont interpellé. Qu'est-ce qui m'a interpellé, comme on le dit lorsque la vérité ou l'événement est déguisé en vigile? Certes, cette barbarie quoique très ordinaire, s'est produite en plein centre ville dans une apparente tranquilité. Les commentateurs ont été étonnés que ce déchaînement de violence soit parfaitement assumé par la non-fuite des comment dit-on dans le langage trafiqué, euphémisé, sociologisé, édulcoré? des jeunes. il devient plus difficile pour les spécialistes de masquer les faits, la raison sociale perd de son crédit, l'argument de l'utilisation politique se dévoie. On ne va pas pouvoir baisser les yeux encore longtemps. Peut-être certaines de mes fréquentations vont prendre en compte ce que j'ai pu leur dire il y a cinq ans, mais tout de même, le courage n'est une vertu de notre génération, nous avons encore trop à perdre. Je le sens, les gens s'en désolent, mais ne sont pas excédés. Ils consomment, ils brûlent leur fin de mois et prennent des calmants. Ils attendent le pire, en espérant qu'il ne surviendra pas in extremis, ils attendent et espèrent ne pas s'engager. J'ai pensé fugacement que bientôt le terme tolérance zéro allait féconder. En fait, non, il arrivera dans cinq ans. Nous ne sommes pas un grand peuple en ce moment, l'effondrement et la honte ne nous atteignent pas beaucoup. C'est une expérience historique assez intéressante, somme toute.

lundi 12 avril 2010

La dernière Heure d'Almendralejo

Ce modeste blog a décidé d'éditer son propre journal, un tabloid qui devrait lui redonner du souffle. Double-cliquez pour lire la couverture de La dernière Heure d'Almendralejo.



Ou alors essayez ce lien si vous avez les doigts gourds.

dimanche 11 avril 2010

Recouvrez cette femme que je ne saurais voir

Cobijada, Vejer de la Frontera, Andalousie, source

Je tiens à faire mon mea culpa. Pendant dix ans, j'ai cru que le féminisme avait gagné, au bout de ses luttes, il s'était établi et dans le confort de sa victoire, nous imposait son nouvel ordre à travers ses procureur-(e)s, ses auteur-(e)s, ses écrivain-(e)s, les avortements libres de disposer de son corps, les lois sur la parité, les nurseries. Je mesurais mal que ces victoires symboliques étaient fragiles, des diversions, qu'en effet l'égalité ou la dignité que tant de femmes ont voulues ne méritaient pas encore le repos. Hier, par un malheureux hasard, je suis tombé sur un débat autour de la burqa. Un débat sur la question alimenté par Bigard ne devrait pas être digne d'intérêt. Pourtant, il est accablant. Personne, à aucun moment, n'a insisté sur la dégradation, la négation de l'identité de la femme. On a parle de sécurité, on a parlé de choix. Car si c'est un choix, on peut se demander pourquoi aucun homme ne fait ce choix-là. Reconnaissons que la tiédeur, un peu lâche, qui sévit nous vient d'un vertige. Le vertige d'une régression pluriséculaire qui nous sidère, nous décontenance, nous éprouve. Une chute, un dépaysement. L'évidence n'est plus évidente et nous n'avons plus les mots pour le dire, énervés par l'habitude. Il y a cinquante ans, à Vejer, sud de l'Andalousie, s'évanouissait la dernière femme occidentale entièrement voilée, il y a cinquante ans, les féministes ont réussi à faire en sorte qu'il ne soit plus un outrage qu'elles portassent un pantalon. Des femmes vous disaient alors qu'elles portaient uniquement des robes par leur choix, bien qu'elles en eûssent été conditionnées. Depuis cinquante ans, grâce aux féministes, les femmes sont femmes comme elles l'entendent et plus seulement comme les hommes le veulent, cette sagesse devenue devrait profiter aux femmes immigrées à qui, en plus de notre hospitalité, doivent recevoir l'onction de l'émancipation. Je ne pensais pas que dans ma vie, dans mes pays, j'allais un jour être en face de femmes sans face. C'est pour moi un trou métaphysique, un apartheid qui sépare hommes et femmes, car la femme n'est plus une femme comment le savoir? qu'est-ce qui la distingue?, une aliénation archaïque,une réduction, une annihilation des formes. Recouvrez cette femme que je ne saurais voir. Je ne peux m'empêcher de constater que les hommes qui bâchent leurs femmes regardent les autres avec une concupiscence sale. Les femmes sont toujours les victimes, le combat continue. En sommes-nous capables?


vendredi 9 avril 2010

Ironie de l'Histoire

Il est indiqué dans son État-civil que Lucien Rebatet est né dans la drôme, dans un village qui s'appelle Moras-sur-Valloire et dont les habitants sont des morassiens. LoL.

mercredi 7 avril 2010

Petit bulletin médical

Peu d'entre vous ne le savent, bandes d'ingrats. Mais Alexandre Adler a été malade, très malade, puisqu'il a dû interrompre sa chronique matinale deux semaines (du 19 au 29) durant, il était à l'hôpital. Il va mieux, il est revenu, il déborde toujours sur son temps imparti, mais quand même j'aimerais qu'il se ménage.

La campagne de Russie

Le 6 novembre (1812) le thermomètre descendit à dix-huit degrés au-dessous de zéro : tout disparaît sous la blancheur universelle. Les soldats sans chaussures sentent leur pied mourir; leurs doigts violâtres et roidis laissent échapper le mousquet dont le toucher brûle; leurs cheveux se hérissent de givre, leurs barbes de leur haleine congelée; leurs méchants habits deviennent une casaque de verglas. Ils tombent, la neige les couvre; ils forment sur le sol de petits sillons de tombeaux. On ne sait plus de quel côté les fleuves coulent; on est obligé de casser la glace pour apprendre à quel orient il faut se diriger. Egarés dans l'étendue, les divers corps font des feux de bataillon pour se rappeler et se reconnaître, de même que des vaisseaux en péril tirent le canon de détresse. Les sapins changés en cristaux immobiles s'élèvent çà et là, candélabres de ces pompes funèbres. Des corbeaux et des meutes de chiens blancs sans maîtres suivaient à distance cette retraite de cadavres.
p.206-207

Que c'est beau! Les doigts gourds dans la littérature, les doigts gourds dans la légende des siècles!

A apprendre par cœur et à réciter quand nous serons tous en exil.

mardi 6 avril 2010

Les yeux sans visage



Le docteur Génissier est un chirurgien célèbre et respecté. Ses travaux sur la greffe de visage font l'objet de l'attention, l'espoir et l'admiration du plus grand nombre. C'est un homme froid, distant et impassible qui se retranche dans un château de la banlieue parisienne cerné par les bois et l'aboiement des chiens qu'il recueille. Sa fille y vit recluse depuis qu'un accident de voiture causé par son père l'a défigurée grièvement. Elle est même déclarée morte. Dans le but de reconstituer un beau visage, le chirurgien, avec l'aide de son assistante, tue des jeunes filles dont ils volent le visage. Film d'horreur mélancolique.

Les yeux sans visage, Georges Franju, 1960

lundi 5 avril 2010

Baba o'riley



Petit tour des reprises qui trainent sur Youtube. Celle-ci devrait ravir Accompagnateur, grand amateur de chanson populaire et de Rabbi Jacob.

La distance

La merditude des choses est un film flamand, inspiré d'un roman quasi-autobiographique qui a rencontré son petit succès dans la littérature très circonscrite de la communauté flamande. Son adaptation a elle aussi rencontré un succès tout aussi populaire que critique. Une famille de quatre frères, les Strobbe, prennent un malin plaisir à saboter leur existence, une fois que la chance peut leur permettre de sortir de leur misère. Faternité et saoûlerie. J'ai pu penser que j'allais voir un film dans le verve de Hugo Claus, mais la satire, la poésie en moins, le comique joyeux et la tendresse en plus. Ce film est un succès grâce à la distance adoptée, nous avons imaginer un instant la catastrophe que cela eût pu être si le film français s'était emparé de la misère sociale en Flandres. La critique de Paris, d'ailleurs, n'a pas su saisir le film. Cette distance, c'est-à-dire, ni emphase pathétique, comme les Dardenne, ni complaisance rigolarde, doit certainement à une circonstance, il s'agit d'un film autobiographique d'un baraqui qui tente d'échapper au destin imposé par la fratrie, dont le bonheur est dans le bar, le panache dans la beuverie. Si j'étais pointu, je remarquerai que la caste des oncles est une protection au premier abord mais surtout un enfermement, cela a été fait mille fois. Une protection contre le monde extérieur qui les juge et rejette, un enfermement, car il empêche aux membres de s'émanciper, le paradoxe cependant étant que le narrateur ne rencontre le succès littéraire, après bien des déboires, qu'une fois qu'il se penche et donc revient dans le giron familial castrateur et libérateur. Le succès, comme dans la beuverie, est dans le fait de tenir la distance.


vendredi 2 avril 2010

Le moment Bonaparte


Comme nombre de français, un moment dans leur existence, je vis une intense période Napoléon. Le prétexte fut la trouvaille d'un livre de Chateaubriand, qui avait pour titre Napoléon. Le lire me permettait de faire deux pierres vingt coups (pourquoi pas, c'est gratuit). N'avoir jamais parcouru des pages de Chateaubriand et ne connaître que peu de choses sur la personnalité préférée des français eut été un peu léger et indigne d'un bloggeur semi-professionnel et d'1bAC+8. D'autant que je prendrais le risque d'être la risée des générations qui vont descendre tels des singes savants de mon arbre génialogique. En dépit de la grande documentation disponible et de mes études d'élite, j'étais limitrophe sur le sujet, hormis quelques généraux qui s'étaient jumelés avec des arrêts de métro. Il fallait régler ça, je le fais tranquillement. C'est un moment qu'on est tous amener à rencontrer.
J'ai écouté quelques conférences sur canalacadémie. Cette semaine, par une coïncidence aussi pure que l'eau de roche, il a été question du frère, Joseph Bonaparte à l'occasion d'un ouvrage biographique paraissant. Enfin, pour couronner le tous de lauriers impériaux, j'ai trouvé à midi pour quatre euros, Napoléon de Jacques Bainville, dont Zemmour a touché quelques mots dans l'émission la plus intéressante consacrée à son livre Mélancolie française.

En casa de mi abuelo, manda yo

Hitchcock et ses petits enfants
J'aime cette photo.

jeudi 1 avril 2010

Les méthodes

Je vous invite si vous avez le temps, mais peut-être ne vous consacrez vous qu'à lire les dépêches et les titres des sites web d'information du figamonde, de vous pencher sur le texte de Jean-Luc Mélenchon, qui raconte comment il a été piégé par le pouvoir médiatique. La mécanique est implacable pour l'homme politique qui a osé remettre à sa place un apprenti journaliste. Les médias sont d'importants vecteurs de haine et de ressentiment. J'espère qu'il sera mis au grand jour les méthodes de découpage, de mots tirés de leur contexte et de manipulation, qui bien que maladroite et diffuse, par son psittacisme féroce n'en est pas moins harassante.

Le texte est ici et la vidéo par là.
Ne manquez pas cette mise au point.

Donc, de façon spontanée et tout à fait innocente, dix jours après la prise de vue, parait spontanément sur internet un extrait de mon « entretien » avec cet « étudiant en journalisme ». Une meute se jette sur moi et consacre à cet « entretien » au contenu, d’une importance fondamentale, la une de leur site. Il s’agit bien sûr de me disqualifier. Car sinon quel intérêt à un tel document ? Il y a même une dépêche de l’AFP selon laquelle je déclarerai que le métier de journaliste est «un métier pourri» ! Tel quel, hors contexte, une fois de plus ! Une dépêche de l’AFP ! Cela revient à faire d’une phrase dans un film d’amateur une déclaration officielle de ma part. Savoir qui a écrit cette dépêche nous assurera sur les motivations de son auteur(e). Aussitôt, tous mes autres «amis» sont là pour relayer la nouvelle : « le monde.fr », le nouvel «obs.fr», et cerise sur le gâteau, même «Ouest France» qui comme chacun le sait suit toujours avec beaucoup d’intérêt mes prises de position! Et même le journal de LCI s’ouvre sur l’évènement !
Nous vivons de l'écho des choses et dans ce monde sens dessus dessous c'est lui qui suscite le cri.» Karl Kraus

L'homme providentiel

Suite à l'énorme vague de solidarité et de soutien qui a suivi la polémique dont il était le centre, Eric Zemmour, requinqué, envisage de s'allier à Dominique de Villepin pour présenter une candidature à deux visages, aux prochaines élections présidentielles de 2012. "Ni droite, ni gauche", "un mouvement national et socialiste au dessus des partis". C'est ce qui se murmure fort à Paris, pourtant rien n'a filtré dans les journaux de droite, manipulés par le président Sarkozy. C'est en lisant la presse espagnole que j'ai fait cette découverte. L'acte ne manque pas de panache et de provocation, les associations subventionnées vont avoir chaud au train. A suivre.