lundi 28 février 2011

Qu'avez-vous fait de vos résolutions?

Mes chers compatriotes, il est de mon devoir à cette période de l'année de vous rappeler aux devoirs velléitaires que vous vous promîtes à l'orée de l'année toute neuve, à la première minute du premier janvier. C'était il n'y a pas si longtemps, deux mois, pour être quasi-précis, et vous vouliez entamer un calendrier sans rature gonflé d'ambition et de prouesses qui ont été lamentablement négligées les années précédentes. En votre for intérieur, vous profitiez de cette page blanche pour y suggérer quelques grandes ou petites œuvres qui vous exhausserez du commun de vous-même. Sinon, à quoi bon une nouvelle année si ce n'est pour être le même, un dernier homme ratatiné, vidé, épuisé, par douze mois moroses, qui succèdent à douze précédents mois du même tonneau, c'est-à-dire contre lesquels on crée des nouvelles années pour permettre d'en faire table rase et être plein de bonnes résolutions. Une seconde chance, en quelque sorte ou pour être précis, une trentième, une cinquantième chance. Une résolution est quelque chose, une action, une activité qu'on n'a toujours souhaité faire, qu'on n'a manqué de faire soit par paresse, soit par faiblesse, soit par autre priorité et qu'on s'oblige à faire enfin pour être paix avec soi ou se proroger une once de fierté supplémentaire. Par exemple, cette année, j'ai décidé de me laver les dents tous les jours, je ne le faisais pas jadis parce que c'est fatigant, qu'en plus je crois que personne ne s'en rendra compte et aussi, je devais aller au bureau (autre priorité). Ma résolution serait de me laver les dents tous les jours, je m'y contraindrais, me donnant ainsi la sensation que mon année serait réussie, car elle m'aura apporté quelque chose de nouveau, un petit plus qui me ferait sentir un homme meilleur. Bien sûr, je conseillerais de ne pas être trop ambitieux dans ses résolutions, piloter un boeing n'est pas une "bonne résolution", car en plus de vous dégoûter des résolutions, vous vous sentirez affaibli, démoralisé sur votre capacité à ne pas savoir faire ce que vous vous infligez. Ne pas être à la hauteur de vos espoirs est un très mauvais signe de vitalité et vous ne rendez pas service à cette année pimpante qui vous aura accordé une nouvelle chance, en vous disant : " ah, oui, 2011, c'est l'année où je n'ai encore pas composé mon opéra!". Soyez réaliste dans vos résolutions : perdez un peu de poids, aller courir quelques mètres, achetez quelques plantes en pot, soyez attentionné avec votre copine. Pour ma part, il y a deux résolutions que je rate chaque année, envoyer des cartes de vœux et offrir une fleur à mon épouse le jour de la st-Valentin. Car, on se heurte ici à l'écueil des résolutions : on les oublie très vite. D'où ce rappel à l'ordre, doublé d'une proposition. Si d'aucuns ont la mémoire des noms, des visages, bien peu ont la mémoire des résolutions. C'est triste, mais la nature est ainsi faite. Vous pouvez les noter sur un bout de papier mais 90% des personnes qui le font déjà oublient l'endroit où ils ont laissé ce précieux sésame, c'est totalement inefficace, et obsolète à l'heure d'internet. Je propose donc que nous prenions nos résolutions chaque début de mois, car, si elles ne sont respectées ils vous restent le mois prochain pour avoir une autre chance. Les plus hyperactifs d'entre nous pourraient prendre des résolutions à chaque nouvelle heure, à chaque nouvelle minute, mais je me dois dans un souci de globalité de les mettre de côté, comme aussi les petits malins qui voudraient prendre de "mauvaises" résolutions, perdre ses cheveux, dire du bien d'Ikea ou piquer le courrier dans la boîte aux lettres des voisins. Ceux-la sont de biens mauvais sujets pour notre noble cause.
Vous me remercierez plus tard.

C'était Moi, dans Cycle des conférences inutiles, partie 1 mes petits conseils à la France

samedi 26 février 2011

Boite noire

Les observateurs se frottent les mains, le capitalisme va se casser la gueule.

(on doit la fortune récente de Marx dans la presse, à un nom qui permet tous les jeux de mots faciles, il ne faut pas chercher plus loin, Raphaël)

jeudi 24 février 2011

Seriez-vous prêt à renoncer au capitalisme?

La semaine dernière, il y a eu dans l'émission radiophonique Les nouveaux chemins de la connaissance, une rediffusion de la semaine consacrée à Marx. Ce n'était pas inintéressant, mais pas complètement satisfaisant. Un des intérêts de ce programme est la lecture à voix haute de bribes de l'œuvre du penseur et nous pouvons le dire, le jeune Marx écrit bien. Marx est un penseur passionnant, car il satisfait à tous les niveaux de compréhension et d'implication; pour le dire plus trivialement, il y a à boire et à manger. Ce que ne sont pas privés les différents intervenants qui picoraient dans les gamelles les plus alléchantes, au détriment des poubelles de l'Histoire, on aurait aimé davantage de contradictions, surtout dans les points de vues économiques. Marx est un philosophe hégélien qui dans son travail d'interprétation du monde, constatant les contradictions mortelles, s'est mis en tête de le transformer. C'est pourquoi de philosophe, il a pris place dans la nouvelles discipline montante : l'économie politique. Ce qui a d'amusant parmi les invités marxiens (on ne dit plus marxistes), c'est leur vision archaïque du monde du travail, un des invités a pris comme exemple : le meunier. A de nombreuses reprises, nous pouvions entendre des lamentations sur le capitalisme d'aujourd'hui et le sort atroce qu'il réserve aux sociétés qu'il vampirise ("Quand on voit ce qu'on voit"...). J'aurais aimé un diagnostic plus détaillé du capitalisme d'aujourd'hui qui ne se satisfasse pas du Schadenfreude de la dernière et toute récente crise. L'espérance de vie augmente, les pays du monde connaissent la richesse, le niveau général de l'éducation est à un niveau paroxystique, les révolutions techniques s'enchaînent sans qu'on puisse encore les digérer et rien n'empêche "la conscience écologique" qui trouvera une concrétisation sur le marché, la réduction du temps de travail et l'avènement du divertissement. Rien donc qui ne fasse penser aux conditions propices à la révolte. De ce fait, je ne suis pas sûr que les peuples soient prêts à renoncer au capitalisme.

dimanche 20 février 2011

Du pain, des jeux et du facebook

Apéro Facebook, 1980,000 fans like it.
IT IS a measure of just how uncomfortable Sudan’s awful president, Omar al-Bashir, must be feeling right now that a few days ago he promised his impoverished and downtrodden people that he would give them all "internet, computers and Facebook". I doubt Mr Bashir has ever set eyes on a Facebook page -
Revolutions in Sudan

mardi 15 février 2011

Lecture d'un hebdomadaire


De bons articles dans la livraison du 22 janvier de The Economist :

-Tunisia : Ali Baba gone, but what about the 40 thieves?
-Spain and the Euro crisis : Zapatero's great burden
-France and Africa : Ties across the Med
-China's currency : The rise of the redback
-Premarital sex : The waiting game
-Cigarettes in films : Smoked out

Les éditoriaux :
-Leaders : Inequality : The rich and the rest
-Charlemagne : The markets and the euro crisis
-Lexington : China in the mind of America
-Schumpeter : 100 emerging-market tigers
-Buttonwood : Worlds apart

L'hebdomadaire offre chaque semaine l'équivalent d'un roman qu'il est difficile d'ingérer régulièrement, surtout si on souhaite lire à côté, faire la cuisine, jouer à pacman et partager des moments vidéos avec sa douce. Cela confine parfois au découragement. Mais c'est toujours un vif plaisir et la qualité n'est jamais pris en défaut. En complément, la version internet du journal permet de lire des commentaires des articles qui nous ont intéressés et aussi devoir quels sont les articles les plus recommandés, permettant ainsi de ne pas passer à côté d'incontournables. ils s'enrichissent de blogs, casual mais toujours très sérieux.

lundi 14 février 2011

dimanche 13 février 2011

Le dentiste hongrois

En mettant ma main dans la boîte à lettres électroniques, j'ai trouvé cette publicité :

Séjour dentaire Hongrie - fr.empireclinic.com - 1/3 dentaire prix en Hongrie, 60km de Vienna, Hotel+Transfer Gratuit!

Une variante nouvelle du mythe du plombier polonais. L'unification du grand marché européen est bel et bien en marche.

jeudi 10 février 2011

"dans des impasses, mais nous arrivons à passer"

Ce trésor, nous le portons dans des vases d'argile, pour que cette incomparable puissance soit de Dieu, et non de nous.
Pressés de toutes parts, mais nous ne sommes pas écrasés; dans des impasses, mais nous arrivons à passer; pourchassés, mais non rejoints, terrassés, mais non achevés, sans cesse nous portons dans notre corps l'agonie de Jésus, afin que la vie de Jésus soit manifeste aussi dans notre corps.

2ème lettre de Saint Paul aux Corinthiens (4,8)

Flash Forward

Dans le livre que je viens d'entamer, FlashForward, que je me permets de lire en version originale, car j'ai le goût en français autant qu'en anglais du fun, une péripétie de cette histoire fantastique ne cesse de me plonger dans des abîmes de perplexité rêveuse. Le nœud de l'histoire est ce moment dans lequel des scientifiques, voulant recréer la masse d'énergie ayant permis le big bang, occasionnent involontairement un arrêt du temps de deux minutes dans lequel toute la population terrestre se trouve dans un état d'évanouissement et de visions qui les projettent dans leur futur. Un d'eux, durant ces deux minutes où tout s'arrête, où les avions tombent, les voitures roulent avec leurs conducteurs endormis, vit une scène désagréable avec son fils adolescent, bravache et impossible. A son réveil, il se rend compte que c'est la première vision qu'il a eu de ce fils qu'il a pour projet d'avoir. La question que je me pose est de savoir si la suite de la narration va se concentrer à voir comment les protagonistes vont essayer de modifier le cours de leur vie que cette vision leur promet. Car les visions vécues ne sont pas toute celle espérées. J'imagine bien une scène très décevante qui n'apprend rien sur notre futur. Vous êtes en train de faire bouillir de l'eau dans votre cuisine dont les volets sont rabattus, votre fils vous crie qu'il ne mangera pas à la maison ce soir et vous vous en plaignez à l'instant même au téléphone à votre femme qui est la même que vingt ans plus tôt, vous raccrochez et sur ce vous cherchez vos lunettes avant de vous réveiller. Quelle histoire.