samedi 29 août 2009

Ronda

Ronda est une ville d'Andalousie aux portes de la sierra de las nieves et de la sierra de Grazalema. Elle doit ses atours à sa situation géographique particulière, puisqu'elle s'est bâtie au bord d'une faille vertigineuse, connue sous le nom de "tajo". Des paysages somptueux ont inspiré les poètes tels que Rilke, dont les marchands modernes se sont emparés du nom pour toute sorte d'affaires (Autoescuela Rilke, Immobilario Rilke). Les promeneurs prennent plaisir le long des corniches, alors que les amoureux de la nature admirent la flore inédite en ses contrées arides. Pinsapo et oliviers.

mercredi 19 août 2009

Musique politique

En guise de surprise, le directeur des programmes de YouTube.Tv nous a dégoté une abominable petite perle : La musique officielle de la campagne de Jacques Chirac en 1981.

Dias antes de la boda

Le mariage aura lieu dans trois jours et l'angoisse m'étreint depuis trois jours. Je crois que les derniers détails sont réglés. Désormais, je me consacre au bronzage au bord de la piscine et à chercher les amis qui arrivent au compte goutte. Nos amis flamands sont arrivés hier amenant dans leurs bagages enthousiasme, générosité et classe. Ce soir, entre frères, beaux frères et moins beaux, nous allons tapear. Entre machotes.

vendredi 14 août 2009

Faites entrer Accusaman

Mes chers agneaux, si le tenancier de ce blog exerçait son activité dans les années soixante-dix (par on se sait quel miracle), d'Almendralejo75 ne dirait pas à d'Almendralejo2009 que le triangle des Bermudes de la passion criminelle française fût en Alsace-Lorraine, non, non, il dirait que l'Oise, ce modeste appartement en dessus de la fête (Paris), qui porte l'indicatif soixante, serait le trou noir de la pulsion dévastatrice et terrifiante. En effet, mes doux agneaux, en peu de temps, trois hommes fanatiques de la mort ont semé la psychose sur les départementales... faites entrer les accusés : Alain Lamare, Marcel Barbeault et un autre dont j'ai oublié le nom. Dans l'Oise, à mi-chemin entre Amiens et Paris, il était courant que le conducteur pressé laissa les clés sur le contact le temps d'une petite course, chose impensable aujourd'hui et qui laisse tout de même penser qu'en dehors des crimes aveugles qui se perpètrent à rythme régulier, la vie était douce dans l'Oise. Parmi les sadiques qui troublaient la quiétude campagnarde, Lamare, gendarme modèle, qui devenait héboïdophrène durant ses jours de congés. Lamare a volé, Lamare a violenté, Lamare a tué. Sans même éveiller les soupçons de ses collègues gendarmes. Il a envoyé une lettre aux enquêteurs, il les a fait tourné en bourrique. Entre Chantilly, Clermont, Creil, Senlis, Orry-la-ville et Fitz-james.

mercredi 12 août 2009

Mort de Thierry Jonquet

A lire, Thierry Jonquet rattrapé par le Moloch, ici

Je connaissais de nom l'écrivain qui s'est fait remarqué pour son dernier livre. Je vois qu'il a écrit un roman tournant autour de la canicule de 2003, c'est intéressant.

Petit Glossaire à mon usage
Ramon Mercader: un activiste communiste espagnol, un agent du NKVD et l'assassin de Léon Trotsky

achélémienne: je crois que c'est l'adjectif du nom HLM (en première lecture cela me paraissait plus savant, d'une quelconque mythologie grecque)

lundi 10 août 2009

Faites entrer AccusaMan

Cet été, il n'y a pas de relâche pour les limiers du crime abject. Encore une fois, le meurtre se déchaîne dans le triangle des Bermudes de la passion criminelle française. C'est à Bitche, village déchiré entre Alsace et Lorraine, accueillant un camp militaire et les vestiges de la ligne Maginot, à quelques encablures des trois frontières, qu'a lieu le crime de la semaine. Un homme percute un vélo dirigé par une jeune fille qui disparaît. Rien que du très classique, sauf qu'on apprend qu'il y a beaucoup de Mazda dans la région. On apprendra que le criminel a été recueilli dans une famille d'adoption, qui est très pieuse. L'enfant est intenable, la mère le conduira chez l'exorciste (à cause, notamment, de son somnambulisme glaçant). On a essayé d'insister sur les dégâts qu'eussent pu causer la trop forte religiosité de l'environnement familial. Mais le spectateur neutre notera surtout la tenacité de cette famille à élever cet enfant damné. A la semaine prochaine.

Les mots-valises se font la malle

Mener quelqu'un en chaussures bateau : Il s'agit ici de tromper intentionnellement une personne plus ou moins crédule en lui racontant de vraisemblables histoires qui ne sortent pas des sentiers battus.

samedi 8 août 2009

Hier soir, j'ai lu un discours de François Hollande en public et en plein air. En y repensant, c'était poignant. Même si je n'étais pas bien préparé mentalement, j'ai senti une montée en puissance dans mon jeu hollandien puis j'ai été interrompu. François n'a plus trop la côte et c'est dommage.

vendredi 7 août 2009

L'amitié entre les amis

J'aime beaucoup le passage qui va suivre. Il est extrait du journal 2006 de Renaud Camus, L’isolation. C'est le troisième que je lis et à chaque fois ce sont des journaux qui se rapportent à une année paire, qui paraît-il ne sont pas les meilleures. J'ai lu celui-ci jusqu’au bout en sortant de l'hôpital, il m'a plu, surtout les passages sur sa mère. Il m’est d’avis que si l’auteur avait écrit un roman sur sa relation avec elle, qu’il l’aurait intitulé, au hasard, Trois jours chez ma mère, il aurait eu sans mal la place à l’Académie française. L’extrait ci-dessous vaut vraiment la peine d’être lu, on nous raconte la fin des peuples. Je pense alors à l’expression « amitié entre les peuples », elle n’aura plus aucun sens bientôt, alors que dira-t-on, « amitié entre … les amis », « amitié entre les amis du monde », voilà qui sonne bien.

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Lundi 28 août, neuf heures et demie du soir. Hier soir, au journal télévisé de France 2 on voyait un reportage sur le carnaval londonien de Notting Hill, lancé il y trente ou quarante ans par les immigrés jamaïcains, si je ne me trompe, et devenu, nous expliquait-on, une des grandes manifestations emblématiques du nouveau Londres, multiethnique et multiculturel comme il se doit. En effet, la foule semblait très gaie, les journalistes aussi. Un des marcheurs interrogés confirmait jovialement que là se forgeait l'avenir, puisque dans dix ans les blancs, à Londres, auront cessé d'être majoritaires - sur quoi la parole était rendue au studio de Paris, qui la reprenait gaiement, tout sourires, heureux d'avoir montré à ses chers téléspectateurs cette belle fête de l'amitié entre les... entre les quoi, d'ailleurs? Pas entre les peuples puisque tous ces marcheurs n'en font qu'un, officiellement ; certainement pas entre les races, puisque les races n'existent pas ; entre des individus et des groupes de toute origine ethnique, origine dont tout le monde se fiche, d'ailleurs, puisqu'il est convenu qu'elle n'a aucune importance, qu'il faut qu'elle n'ait pas d'importance.

Hélas, je ne dépasserai pas ma pensée en disant que la perspective d'un Londres et d'une Angleterre où les blancs, et disons plus précisément le peuple anglais, au sens traditionnel de l'expression, ne seront plus majoritaires, me plonge dans le désespoir. Bien entendu, la rééducation permanente à laquelle nous sommes soumis du soir au matin et du matin au soir fait tout pour me persuader que ce sera toujours le peuple anglais puisqu'il sera composé de détenteurs de passeports britanniques (laissons de côté l'Ecosse et le pays de Galles pour le moment). Et peut-être qu'un jour, par fatigue, par peur, par gâtisme, par lâcheté, par nécessité de ne pas crever de faim, peut-être qu'un jour je finirai par croire cela en effet, et par exemple qu'on puisse très bien être un excellent musulman, vivre dans un quartier ou dans une ville peuplés exclusivement de musulmans, aller toutes les semaines ou tous les jours à la mosquée, avoir une femme voilée des pieds à la tête, parler le pakistanais ou l'arabe plus que l'anglais et être un excellent Anglais. Peut-être un jour croirai-je cela, oui - ce sera certainement un grand progrès pour mon petit confort, pour la facilité de mon existence et pour ma popularité auprès des contrôleurs idéologiques qui sont postés à tous les coins de bois et à tous les guichets du centre médiatique (comme on dit centre commercial). Je crois déjà qu'on peut être dans ces conditions - celles de notre enturbanné ou dévot à longue barbe - un excellent homme homme, bien entendu. Cependant, et jusqu'à présent, faute de mise ou remise à niveau idéologique suffisamment intense, sans doute (et pourtant...), j'ai beau me battre les flancs je n'arrive pas à croire que pareil citoyen puisse être un Anglais appartenant à la culture et à la civilisation qui ont donné Laurence Sterne, Virginia Woolf, Tom Eliot, et Lawrence, et Turner, et Fountains Abbey, et Bateman's, et Doddington House, dans le Gloucertershire, / Son jardin ni le grand chien / Qui nous lêchait les mains... Non, non, non et non : cet homme appartiendra et il appartient déjà à un autre peuple, à une autre civilisation, à une autre culture, et la substitution qui aura eu lieu, qui a lieu sous nos yeux pendant que j'écris ceci et à laquelle nous sommes sommés manu militari ou judiciari ou professionnari d'applaudir de tout notre coeur, ne différera pas de beaucoup, même si la conquête est plus pacifique (ce qui n'est pas assuré), de la substitution des Espagnols aux Incas au Pérou, des Chinois aux Tibétains au Tibet, des Turcs aux Grecs dans l'ancien Empire byzantin (pages 344-346).

Tel, devant le cadavre de César, Marc-Antoine entamant subrepticement l'éloge mortuaire du grand mort tout en assurant que Brutus est un homme honorable, Vous pouvez bien nous assurer, cher Renaud, que l'enturbanné est un excellent voisin et puis chanter les beautés de notre civilisation.

Hélas, hélas, même en négligeant les précautions oratoires de Marc-Antoine (votre courage vous a assez exposé pour n'avoir plus à donner le change) vous parlez en vain au peuple de Rome abruti par les aboyeurs de la diversité et vous restez, noble et courageux Renaud, seul avec dans les bras le cadavre de César, bien heureux que le peuple ne vous réserve le même sort.

mercredi 5 août 2009

The Office

Dans le dernier épisode de The Office (version américaine), celui qui passait pas plus tard qu'hier soir à la télévision, on constate un nouvel équilibre dans les réactions suscitées par les personnages. Jusque là le directeur de la branche régionale d'une quelconque entreprise de papier, Michaël Scott, apparaissait comme fantasque et absurde, lui même se définissant comme "un manager cool", tandis qu'il me semble, les émotions autres que le rire se concentraient autour de l'histoire d'amour manqué entre un des commerciaux et la réceptionniste. Hier soir, même si Michaël Scott fit un grand numéro devant les élèves d'une école de commerce (à ses dépens), "vous verrez l'avenir c'est le papier" déclara-t-il à des étudiants qui s'empressaient tous de le noter sur leur ordinateur, le personnage fut touchant, à deux reprises lorsqu'il s'aperçut que tout le monde considérait son secteur d'activité obsolète et que les aquarelles méprisées de la réceptionniste avaient pour support le papier. Parallèlement, le commercial, l'excellent Jim Halpert a passé son temps à moquer le naïf et décalé Dwight Schrute ("un jour, j'ai tué un vampire qui s'est incarné dans le chien de ma voisine") gagnant en épaisseur comique. Je pense même que le personnage Schrute peut prendre lui aussi en densité dramatique, car malgré tous les défauts et l'agacement qu'il est capable d'attirer vers lui, il est assez attachant. La relation cachée qui le lie à la comptable le laisse plus ou moins présager.

mardi 4 août 2009

Le concessionnaire de Vézéronce

Dans le village, la nouvelle fait grand bruit. Nicolas Bruni, le vendeur de voiture, a épousé une jeunette qu’il avait rencontré au Moulin-du-champ, la discothèque la moins éloignée de sa concession. Le tintamarre qui a précédé les noces, bruits de klaxons, autoradios à plein volume et rigolades sur la terrasse du « gibees » n’a pas laissé la nouvelle longtemps inaperçue dans les alentours. Les voisins ont été seulement surpris de voir que c’est avec miss Elégance Terres froides 2003 que Bruni fait désormais couple. Il y avait Georges Bouche, son sourire benêt et ses santiags, Lionel Cadaffon, bien portant son costume des meilleures ventes et des copains à eux, éberlués et ravis que cette histoire-là, « c’est du terrible ». Le chanteur du dernier bal a donné une interprétation des succès d’Elvis. La soirée s’est terminée à épuiser les disques du karaoké debout sur les tables, pendant que le gentil organisateur soudoyait les gendarmes pour laisser chacun, quoiqu’ éméché, rentrer en véhicule tout terrain, chez lui, à travers les champs.

samedi 1 août 2009

Les frasques d'Alexandre Adler

Je dois vous confesser mes doux amis que pour la première ou deuxième fois de ma vie Alexandre Adler, notre inamovible et si unique chroniqueur, notre quintal préféré que je supporte années après années en dépit des moqueries de la basse intelligentsia que je fréquentai, m'a déçu dernièrement. Lors de sa dernière chronique matinale, alors qu'il se projetta dans le futur proche, recensant les rendez-vous importants de la rentrée, il se satisfit de résumer sans les citer les dernières livraisons de the economist, tel le simple et mauvais stagiaire que j'ai pu être. Il fut question des élections au Japon, en Allemagne et les incidents au Pakistan, narrés doctement. Or, Monsieur Adler, il s'avère que j'ai lu les articles que vous repompâtes éhontément et j'eus un soupir d'ennui et de déception car vous abordiez les mêmes constats, les mêmes analyses que le vénérable journal britannique faisant de vous un lecteur de gazette et non pas un analyste des relations internationales pour lequel vous êtes appointés avec nos impôts (c'est important de le préciser). Je ne dirais pas que vous êtes un usurpateur, je metttrai ces facilités sur le compte d'une bénigne impatience à rejoindre votre maison de vacances et à préparer vos bagages, qu'on imagine copieux.