lundi 30 juin 2008

Quelques films frissonnants

Notre loueur de vidéo de la chaussée de Charleroi, pour rivaliser avec le beau temps et le football, a proposé aux désœuvrés du samedi soir une offre promotionnelle imbattable par nous et par Chronos, puisque pour cinq euros, nous eûmes trois dvd, dont certains obscurs et ignorés à qui magnanimes nous donnâmes leurs chances dans un espace réduit de vingt-quatres heures (comme la série). Nous nous goinfrâmes.

Hipnos (2004), un film frisonnant d'origine ibérique a été accueilli par un silence mérité, reconnaissons que ce premier film était trop confus et au final, inintéressant, il faut bien le dire, et pas "fascinant", "étrange", "envoûtant "comme son réalisateur a dû le rêver sur son bout de nappe un soir de digestion. L'écueil du premier film n'a pas été évité; boursouflé, maniéré, irritant. Une jeune psychiatre qu'on voit souvent à poil et dans l'auberge espagnole, rejoint un centre psychiatrique moderne et expérimental et assiste peu à peu à des choses étranges, lorsqu'elle pressent que ceux qui sont là pour soigner et soulager sont peut-être plus dangereux qu'apaisant.

Red eye ou 레드아이 pour les puristes, un film coréen, qui a pour mission de faire peur avec les ingrédients qui assurent le succès des films asiatiques (enfants, atmosphère, rythme, violence) échoue piteusement pour les mêmes raison que le film d'en haut. On ne l'a même pas regardé jusqu'au bout. Est comme les films américains inculte, mais sans malice. Produit de contrebande qui n'aura pas dû passer la douane.

Little miss sunshine est une production américaine dite indépendante. Sur le papier, cela ferait fuir n'importe quel spectateur propre sur lui (un scénario de femme au foyer), mais force est de reconnaître que la réalisation tient la route, surtout par son rythme. A noter que lorsque dans un film américain on dit "Marcel Proust", il devient indépendant. Vaut aussi pour Paul Dano.

Nous n'avons pas eu le temps de voir Lucio en el sexo et dans la vallée d'Ellah que Katrin Beinhold avait conseillé. Mais je garde pour les chaudes langues la critique de Music and Lyrics, qui sera plus élaborée, mon créneau gagne-pain étant la critique de comédie romantique, Gaudin a pris tout le reste.

vendredi 27 juin 2008

Superflu

"Plus une religion se confond avec le monde, plus elle devient superflu", Cardinal Ratzinger







Une compagne de communication de l'Église française, associant une boisson houblonnique grand public aux mystères spirituels. (On dirait le cosi)
l'affiche

jeudi 26 juin 2008

sortir de ses gongs

Sortir de ses gongs : être énervé à un point tel qu'on profère des bruits retentissants, synonyme ou presque-synonyme d'en avoir tintamarre, qui est d'avantage intériorisé et plaintif, souvent utilisé dans les pays froids et les asiles.

mercredi 25 juin 2008

bataille sur les ondes

Branchez vos écoutilles. Vers 17 heures, France-Culture organise aujourd'hui, sur ses ondes, un débat autour du livre de Renaud Camus, "la grande déculturation"avec l'écrivain en personne. Lui qui se plaint de n'être un bon debater devra affûter tout de même son élocution car il sera confronter au tenace Girard et au chef de la station, David Kessler, descendu de son estrade vers l'arène où l'ont poussé imprudemment Martel et Élisabeth Lévy au cours de passe d'armes que vous n'ignorez pas, plus ou prou. Renaud Camus n'est pas finkie, ni zemmour et risque fort de s'embourber en terrains hostiles (ce n'est pas son métier par ailleurs).
J'ai lu le livre sur internet en Janvier, je l'ai imprimé en soixante-dix feuillets, puis j'en ai oublié la teneur, ce débat sera l'occasion d'un rafraîchissement de la mémoire. Ce n'est pas le compte-rendu de Martel sur non-fiction.fr qui m'y a aidé.
Je m'étonne pourquoi ce livre-ci est sorti du silence dans lequel on parvient facilement à confiner les oeuvres de Camus. Certains franc-tireurs commandités ont essayé de faire mousser leur petite conscience en l'enterrant vivant (raciste et minable selon Martel, Passouline sur son blog), mais c'est à croire qu'à l'instar des films des frères Coen où le cadavre mal tué bouge encore, la police de la pensée ne soit que des petits-bras nickelés.

mardi 24 juin 2008

Le tabou de l'esclavage



Si vous n'êtes pas devant votre téléviseur, vous ratez un reportage saisissant sur l'esclavage en Mauritanie, en 2008. Je crois même qu'on y fait, à la légère, des liens entre Islam et esclavage, mais je ne saurais faire œuvre d'islamophobie triomphante et rampante dont le ventre est toujours fécond. J'espère que mon grand gourou Dieudonné va faire une déclaration (ou un sketch), car je suis perdu.

update : 21h58, Ibn Kaldun lettré du 14ème sièclede l'âge d'or de l'empire arabo-musulman, pontifie sur l'infériorité des "nègres"

Les répliques fusent

Frédéric Martel, l'animateur du site non-fiction.fr et de l'émission masse critique, ne s'était pas rendu très sympathique aux yeux de la Réaction, il y a quelques années, en chipant la case horaire d'Élisabeth Lévy, le samedi matin sur France-culture. Pour rappel, le regretté premier pouvoir remplit le déjà-bondé trop plein nostalgique des réactifs sensibles et grincheux, à qui il manque tellement de choses et notamment les entretiens avec Baudrillard, l'accent de Sloterdijk et les interventions de Colosimo en prélude chauffant à Répliques. Leur permettant pourtant de se lever une heure plus tard, un jour de weekend mérité, il y avait rancunes, œillades dépitées vers le plafond et injonctions au Tout-Puissant lorsqu'on évoque la juteuse rencontre entre le concepteur d'un jeu vidéo et le responsable marketing d'une maison de disques sous les augures bienveillants du bon Martel et de ses chroniqueurs mordants. Notre homme, sympathique et cool (n'est pas ami de Denis Kessler qui veut), a chassé sur les terres de Finkie, en harponnant quelques uns de ses auditeurs fidèles. Qu'a-t-il fait? Il a émis un avis sur la pertinence d'un invité (Renaud Camus), l'avis plutôt négatif et bafouillant (mais on l'imagine sincère) était relevé en fond sonore par une chanson de Diam's. Ma France à nous contre ta France moisie, qu'est sensé représenté Camus, et qu'en conséquence, on n'a pas besoin d'inviter sur les ondes riantes où batifolent dans le rose bonbon Ali Baddou, Duhamel junior, Serres, etc...
Finkie, prévenu bien après de l'incartade (son émission était enregistrée), a corrigé l'imprudent, en préambule de sa nouvelle émission, dans des termes qu'on pourrait résumer de la sorte : "Reste poli, on n'est pas sur un blog."

J'attends vos insultes.

vendredi 20 juin 2008

So british

La couverture du nouveau numéro de the economist est désopilante.
A de nombreuses reprises, les couvertures de l'hebdomadaire sont excellentes. J'essaierai d'en proposer une petite sélection des meilleures, depuis que je les reçois à la maison.





jeudi 19 juin 2008

Ana(r)cho-luthe finale

L'anacoluthe finale est, certes, comme l'indique son terme premier, une rupture de construction sur le plan de la syntaxe, c'est-à-dire une transformation, au milieu de la phrase, de la construction grammaticale que le début de la phrase laissait attendre, tel qu'on peut le voir dans cette phrase : "Épuisés par cette longue journée, le bateau nous ramène vers le port", mais surtout c'est faire, dans ce cas, table rase de toute construction syntaxique à peu près correcte (n'en cherchez pas dans ce weblog, vous n'en trouverez pas) dans un effort conscient, débrayé et fier de destruction de cette arme fasciste (ou crypto-aliénante) qu'est la langue.

Enchanté par l'idée, Didier Goux en sera remercié.

A vous

lundi 16 juin 2008

J'accuzze

Franceland a peur. L'indigne nain galeux aurait fait main basse sur la quasi-totalité des médias du pays, inféodés depuis à sa propagande raciste et alterophobe. La terrible nouvelle du licenciement de l'inamovible et irréprochable Poivre d'arvor a reveillé les spectres des heures les plus sombres. Que TF1, son employeur soit en prise à une crise sans précédent, confronté à l'érosion de son audience, l'impatience des actionnaires et le bouleversement technologique du secteur, n'est qu'un écran de fumée dressé par les ultralibéraux pilotés par les bureaux du National council of security, comme le monde diplomatique ne tarderait pas à nous le révéler, un écran de fumée que les cybervigilants ne vont pas tarder de dissiper lors d'une de leurs infatigables patrouilles. Franceland a peur, car elle sent que la qualité de ses médias baisse drastiquement. Elle ne croit pas qu'une revue aussi sérieuse qu'Esprit soit amené à commenter les mérites de comiques, -qu'est-ce qui fait la spécificité de Dany Boon par rapport à Dujardin, Pierre Richard?-, lui, Esprit, la revue fondé par E.Mounier, fondateur du personalisme, alors que la pauvreté fait tomber dans le fossé des inégalités des millions de sans-papiers, que Libération, le journal officiel du parti de l'intelligence, confie les clefs de l'actualité à deux rappeurs bredouillant sont les signes du travail de sape de Sarkozy sur la qualité d'un contre-pouvoir utile, nécessaire et obligatoire. Continuons la lutte pour dénoncer, surveiller, censurer au nom des médias baillonnés, venez rejoindre le maquis de l'intenable blogosphère résistante et indomptable.

dimanche 15 juin 2008

vendredi 13 juin 2008

L'impératif catégorique du Oui-Oui

Cela ne va pas faire plaisir à GiBi et on l'espère remonté à bloc dans son édito de demain. Mais l'Irlande a voté Non après les votes de 2000 et 2001. Manquerais plus qu'Obama ne gagne pas, on trouvera plus aucune bonne raison à la démocratie.

Discussion de cafét' de journalistes :
-Mais les gens ont peur, ma petite dame, sont ingrats, j'ai envie de dire.
-T'as raison, le référendum c'est pas une bonne idée.
-demander l'avis des gens, c'est dangereux.
-regarde, Sarko, Hitler, Berlusconie, c'est le populisme à tous les étages.
-les gens sont minés par la peur d el'autre, ils comprennent pas leur bien, c'est ahurissant.


In memoriam Jean Baudrillard
Ce non est bien évidemment une réaction automatique, immédiate, à l'ultimatum qu'a été dès le début ce référendum. Réaction à cette coalition de la bonne conscience, de l'Europe divine, celle qui prétend à l'universel et à l'évidence infaillible, réaction à cet impératif catégorique du oui, dont les promoteurs n'ont même pas supposé un seul instant qu'il pouvait constituer un défi ­ et donc un défi à relever. Ce n'est donc pas un non à l'Europe, c'est un non au oui, comme évidence indépassable.

Jean Baudrillard

jeudi 12 juin 2008

Culture et trésorerie : la marque libé

Dans une intéressante contribution au journal de référence ("Les Echos"), le PDG de Libération, Laurent Joffrin délivrait quelques désirs d'avenirs roses bonbons censés rassurer ceux qui craignent (et on les comprend) pour la pluralité de presse dans la dictature qui sévit au pays des droits de l'homme et de la presse libre.

Pleins de bonne volonté, nous notâmes que "En principe, « Libération » n'a pas de problème de trésorerie jusque mi-2009", ce qui nous rassure sincèrement et pour nous, et pour les professeurs de SES et pour les confrères de GiBi. Dans la foulée, le sécurisant et expérimenté sage Joffrin semble avoir pris la mesure des défis qui l'attendent "S'ils veulent survivre, les journaux doivent penser en termes de marque et non plus de support", cela ne fait pas tellement plaisir à ceux qui ont toujours espéré que la vie de l'esprit ne mangeait pas de ce pain-là, mais, bon, c'est la conjoncture, c'est l'an 2000, il faut l'aimer, on nous l'a fait aimer, du moins, à coups de haut débit et des spots télévisés. On ne peut, toujours plus loin, que souligner avec amusement l'inattendu rapprochement qu'opère Joffrin avec Renaud Camus, l'auteur du remarqué (en mal) La grande déculturation "Cette opération (..) conforte l'image de la marque Libération dans le champ de la culture".
Finalement, nous partîmes transgonfler d'espoir, de satisfaction, d'honneur écoutez-ça, mes amis, "Un quotidien comme « Libération » a un lectorat haut de gamme et qualifié qui n'a rien à voir avec l'audience de masse des chaînes privées." Pour ne pas être de minables prolétaires de la pensée, nous nous déportâmes sur ledit site et voilà le spectacle qu'il faut se coltiner pour être du haut de gamme (8 minutes, cela peut paraître long, mais c'est plus court que du Proust)


NTM à Libé: l'interview
envoyé par liberation

Plus d'universitaires en stock, les gars?

vendredi 6 juin 2008

Se faire souffler dans nos bronches l'opium du peuple

Mon abstinence au football se porte bien. Malgré quelques difficultés à mener une conversation avec les frères, je trouve que je m'en sors correctement. Je n'ai plus fait une connection à l'équipe depuis trois mois. C'est plus simple que je ne l'imaginais. Par contre, le défi sera ces jours prochains d'échapper à l'inébranlable propagande de l'événement. Même ma station de musique classique en parle, c'est dire dans quelle sorte de couvent on doit se murer pour échapper à l'emprise de cet opium qu'on nous administre de force.

Qu'on se rassure, les voyants commerciaux sont déjà au vert, ils n'ont donc pas besoin de moi.