vendredi 30 janvier 2009

No lo olvides

Zeitgeist

Je me permettrai cette fois-ci non pas de reprendre un article du magazine britannique connu et tant chéri de tous pour alimenter le Zeitgeist, mais plutôt de soumettre mes menues réflexions à voix haute sur l'ère du temps. On entend fleurir sur le goudron fumant l'expression "un ère post-littéraire", qu'est-ce? comme dirait la caissière.
J'entends par ère post-littéraire un moment culturel où la littérature n'est plus utilisée pour produire une vision du monde (une cosmogonie?). Ses contemporains se servent d'instruments sociologiques, ou psychologiques, ou idéologiques pour comprendre le monde. De la sorte, un écrivain est toujours assimilé à ce qu'il écrit. Houellebecq s'étonna qu'on lui fit un procès parce qu'une de ses créations, le narrateur, d'un de ses romans, émit des opinions critiques sur l'islam. L'auteur était dans l'esprit de beaucoup un raciste et malade d'une phobie inconnue jusque lors, inventée pour lui, l'islamophobie. On juge l'homme avant de juger l'œuvre. On estime que ce qui doit être écrit, c'est ce qui doit être, selon la fameuse devise de la halde. Ce n'est plus l'œuvre qui est à l'avant-garde, c'est l'idéologie qui est aux avant-postes.

Qu'en pensez-vous?

dimanche 25 janvier 2009

Paul-Jean Toulet

Question préjudicielle : l'homme Toulet mérite-t-il à être connu? Véritable concentré des préjugés de son époque, l'homme, assurément nonchalant se révèle être mystérieux, où derrière sa misogynie se cachait sa terreur des femmes intelligentes, où derrière une existence bohème et gâchée, l'homme a su livrer une œuvre qui s'élève au-dessus des lieux communs de sa caste. Probablement par son génie poétique, par son humour, son pince-sans-ririsme,"-Pensez-vous que je deviens vieille? Comme je m'apprêtais à ne pas répondre, on vint annoncer ...", par son talent pour la syntaxe, le poète de la brisure, comme le surnomme Renaud Camus ravit les fétichistes de la phrase. Claudel louait l'allure élégante et désinvolte de ses vers. L'homme a ruminé une vie idiote de Pau à Paris, nègre inutile de Willy, joueur de poker souvent ivre, tireur à la ligne; dix ou douze des plus beaux poèmes de la langue française sont sortis de sa plume.

samedi 24 janvier 2009

Prends garde à la douceur des choses

Réveil

Si tu savais encor te lever de bonne heure,
On irait jusqu’au bois, où, dans cette eau qui pleure
Poursuivant la rainette, un jour, dans le cresson
Tremblante, tes pieds nus ont leur nacre baignée.
Déjà le rossignol a tari sa chanson ;
L’aube a mis sa rosée aux toiles d’araignée,
Et l’arme du chasseur, avec un faible son,
Perce la brume, au loin, de soleil imprégnée.
P-J. Toulet



Aujourd'hui, chers amis, ce fut une excellente journée de fin de semaine, comme le créateur s'eût plu à les faire s'Il s'était aidé du concours de l'homme. L'abus de vin de la veille m'avait desséché la bouche, un pinot noir de Bourgogne et un vin noir de Cahors s'y étaient épaissis, j'avais soif derechef. A l'aube, je ne voulais plus me recoucher. J'attendais l'émission de Finkielkraut, qui n'allait pas me décevoir, car ses émissions qui traitent de littérature sont les plus remarquables, en effet. Ils ont lu de la poésie à l'antenne, c'était gracieux, érudit, courtois, délicat dans l'humilité, jouissif dans le savoir, la culture avec un grand C. Par la suite, je me suis procuré un magazine (assez vulgaire) qui traitait de musique classique et évoquait Luther, qui reviendra plus tard sur mon chemin. Bien sûr, un samedi n'aura pas toute sa saveur si nous manquons Petitrenaud, qui encore une fois nous offrait une roborative émission de bonne tenue, où il était question de vins, d'agneau et de tapenade, à se taper la tête contre les murs recouvert de sang de végétariens étripés (je plaisante). A l'image d'un furieux couple moderne, Elle s'est mise en tête de commencer un puzzle reproduisant une peinture de Brueghel, pendant que je gonflais les watts des Lieder de l'ami Schubert, passé prendre l'apéro. Puis nous ponctuâmes cette délicieuse journée par une soirée au théâtre, où assistant à Erasme et Pantagruel, je suivais en même temps à mes côtés l'hilarité d'une très vieille dame riant de bon cœur (fragile) des dérapages rabelaisiens ("Lacrima Christi", ah!). Contrairement à ce que je craignais, la pièce n'était pas un simple dialogue entre Erasme et Rabelais, mais une joyeuse mise en scène montrant de quelle manière le frustre et délirant Rabelais s'était inspiré de l'austère et élitiste Érasme, dont il faisait passer sous l'apparence de l'exagération bouffonne les principaux messages.

Et demain, un orgue, au loin, se taira.

Réponse à un entretien diffusé sur la Première

Je suis tombée sur une émission de la radio belge où ils émettent des réportages faits dans les quatre coins du monde. Au moment où je sortais le linge de la machine, ils passaient un entretien avec un marocain vivant en Andalousie. À un moment donné, on a prétendu justifier la différence de traîtement entre marocains et anglais en Andalousie sur des raisons historiques. Cela m' a interpellé au point d'envoyer à la chaîne le message suivant:

Bonjour,

J'écoutais à l'instant l'entretien sur la situation des marocains en Andalousie, et je ne peux moins qu'être surprise par une certaine question posée à l'invité.

Le journaliste demande à un moment donné si le traitement donné aux marocains en Andalousie n'est-il pas dû à des raisons historiques. Venant moi-même de Séville, je peux bien vous affirmer que si des raisons historiques il y a, leur racine est beaucoup plus proche de l'actualité que de l'Al-Andalus.

En fait, le rejet du "moro" a en effet été encouragé par la vision romantique de la Reconquête répandue par la dictature franquiste. Et cette vision est en fait plus enraciné dans le reste de l'Espagne qu'en Andalousie, où l'empreinte arabe est tellement présente que l'on ne peut moins que reconnaître que nous se sommes que les héritiers de ces arabes.

Donc, la différence de traitement entre un immigré anglais et un immigré marocain en Andalousie ne se justifie pas par des raisons historiques. Autrement, rendez-vous compte, la même différence n'existerait pas en Belgique.

vendredi 23 janvier 2009

La découverte de Schubert

Puisqu'il a été décidé par le comité consultatif d'amélioration de ce weblog (CCAW), conjointement au comité d'Organisation de la boda (le COB), que cette semaine serait consacrée à la découverte de l'œuvre de Schubert, les différents membres de la fine équipe, surtout moi, ont puisé dans les réserves infinies de l'internet pour se faire une idée de la musique du viennois. Je pense qu'une semaine supplémentaire ne serait pas de trop, d'autant que je n'ai pas approché les œuvres connues et célèbres, incontournables tels que la truite, Der Erkönig, ou les trios pour piano (qu'on m'a chaudement recommandé), usw... J'ai, certes, fait l'acquisition du disque Winterreise, interprété par Dietrich Fischer-Dieskau (qui n'est pas l'inventeur de la musique qui porte son nom), dont je suis tombé sous et sur le charme irrésistible, mais les différentes pièces ne nous seront d'usage pour l'objectif que nous nous assignons.
Qu'en pensez-vous?




Conférence inutile sur un chanteur de variété

Mon lecteur et ami chambérien me fit parvenir une question très pertinente et pointue, comme souvent, me plongeant dans des abîmes de perplexité et dans une réflexion intrépide quoiqu'angoissante. Et comme il faut faire des choses avec de l'angoisse, comme l'eut dit Rilke à son amie Andréas-Salomé en 1903, je me propose de réouvrir le cycle des conférences inutiles, en formulant tel un pilote d'une voiture rapide quelques éléments de réponse à la question cruciale et polémique que m'envoya bien obligeamment mon doux et rare ami de Chambéry, "peut-on dire qu'après quarante ans de carrière et trois cents chansons, il est très difficile de distinguer une quelconque cohérence idéologique dans le corpus des textes de Michel Sardou?". Sujet polémique, sujet épineux que nous embrassons là, à quelques jours de la chandeleur. J'entends des oh, j'entends des ah!, mais loin de moi l'idée d'obvier le sujet Sardou. Le cas Sardou. Michel, le polémique, Michel, le provocateur, Michel, l'homme libre, l'homme-limite, seront les axes de ma conférence en solitaire, les axes, toujours selon mon ami Rilke, so weit, so nah, des axes tels "un influx de conviction vécue que le sens de mythes immémoriaux semblait se précipiter, dissous, dans le lit de ce fleuve verbal, portant la conviction entêtée de cet étrange original sur un plus vaste courant...".
Peu d'hommes peuvent s'auréoler de l'aura de rébellion dont peut se revêtir ceux, rares, qui ont été censurés par le général de Gaulle. Comme Gainsbourg, Sardou, le polémique, l'impétueux, l'histrion, le licencieux, une fois délivré du royaume des hommes, gagnera le respect dû au poil-à-gratter bout-en-train immémoriaux. Car vous l'oubliâtes, la ritournelle sur les ricains, qui tant déplût aux autorités fit de lui un anticonformiste héritier, un fils-à-papa tranquille et insolent comme un élève de classe préparatoire d'école de commerce, une sorte de moderne anti-moderne de la chanson française, le chansonnier de la consanguinité. Mon ami et non-lecteur Yb fit une moue décomposée lorsque je lui exposai les mérites de l'homme Sardou, et me répliqua des airs du groupe de Ntm en pleine figure. Or, ce groupe-ci, monsieur, est un groupe instituée, un groupe fossilisée, un groupe académique, alors que jamais un hymne tel que le bon temps des colonies n'est enseigné à nos progénitures dans les écoles sarkozystes, Michels est laissé au peuple, il est l'incarnation de la chanson populaire, lui a fuit les têtes vides des écoliers pour se loger dans les cœurs des adultes. Ces cœurs de la plèbe qui murmurent du Sardou. Comme le dit Jean-Louis Murat, "Suicidez-vous, le peuple est mort", Sardou est l'Orphée du cortège funèbre du peuple qui s'ennuie les soirs de Noël.

jeudi 22 janvier 2009

Sur la Crise, entretien avec Michel Aglietta

Je recommande chaudement l'entretien qu'a livré le professeur Michel Aglietta sur les ondes de Canal Académie pour notre plus grand plaisir. L'économiste chambérien et chevronné a évoqué dans les grandes largeurs son livre répondant au doux nom de La Crise, qui a pour vocation d'expliquer les ressorts de la crise économique que nous traversons. On peut s'en fiche, mais il serait idiot de se priver d'un plaisir intellectuel de cet acabit. De cette conversation, digne des meilleures heures de France Culture, j'ai retenu moult idées que Aglietta a su exposer clairement à l'intelligence subsumée de ses auditeurs. Ainsi, il a expliqué en premier lieu, le mécanisme d'une crise économique où les acteurs, conscient du moment d'euphorie qu'ils traversent, rationalisent ce moment en s'assurant qu'il est infini. Greenspan a mis sur le compte de l'innovation financière la capacité à absorber l'endettement démentiel des ménages américains. De plus, l'essence de l'économie financière ne satisfait pas aux règles classiques ou néo-classiques d'autorégulation (plus un actif financier a un prix qui augmente, plus sa demande va augmenter, car la finance est une anticipation de la richesse future). Il date les origines de la crise à la crise asiatique (1997) et aux corrections qu'elle a entraînées, renversant les règles du commerce international où nous nous aperçûmes que les excédents des pays émergents finançaient la surconsommation des pays riches. Drôle de principe de solidarité. Par la suite, Michel Aglietta en bon keynésien évoque les actions des différents états et quelques scénarii futurs qu'en bon attaliste (ou adlérien, ne soyons pas sectaire) vous devriez apprécier. Je vais acheter ce livre en espérant vous en proposer quelques extraits ici même.

L'émission est en écoute sur internet : ne boudez pas votre plaisir ici

J'allais oublier deux trois rebondissements remarquables dans le cheminement logique du pédagogue. L'idée que si les taux d'intérêt sont proche de zéro, les politiques budgétaire et monétaire sont les mêmes, l'impact de l'entrée de la Chine dans l'OMC, le théorème de Irvin Fischer sur la déflation de la dette, j'adore!


mercredi 21 janvier 2009

Faites entrer Accusaman

Une des bonnes nouvelles de l'année entamée, en plus de la résolution du conflit israëlo-palestinien, de la fin de la crise économique, de la fin du chômage, l'essor du roquefort, de la fin du réchauffement climatique, mécaniquement advenues par l'élection de Barack, est ma découverte, stupéfait et amusé, de la fonction pvr que se gardait bien de me révéler mon abonnement au câble. La dite fonctionnalité permet d'enregistrer dans une petite boîte avec une facilité biblique des émissions que notre emploi du temps largement surfait ne permet pas de visionner en temps réel. Suite à ma partie de billard hebdomensuelle, j'ai manqué le début de l'émission qui fait frissonner d'angoisse et de plaisir coupable les français, faites entrer Accusaman. J'ai donc pu visionner l'épisode du jour avec un décalage si minime soit-il que j'étais tout disposé à raconter par le menu les trames de l'émission devant la machine à café.
Cette semaine, les Accusaman furent tout à fait antipathiques et l'épisode fut insupportable, éprouvant et douloureux, abominable. L'émission y a développé un de ses travers les moins glorieux, la complaisance morbide devant des détails terrifiants. Il s'agissait de la présentation d'un fait divers épouvantable, le démantelement d'un réseau pédophile à Angers prospérant dans les bas-fonds de notre société. J'aurais aimé qu'on fasse plus de lumière sur le rôle des services sociaux, incapables de prévenir l'horreur, malgré la haute surveillance qu'on leur ordonne, sur la bestialité dans l'humain dépourvu des barrières morales et moins sur l'accumulation des détails à hanter vos cauchemars. Épisode largement zolien, donc. La misère, en effet, se bousculait dans toutes les sphères de soixante-six inculpés. J'ai été amusé d'entendre l'avocat dire que la misère était aussi intellectuelle car ils ne connaissaient pas les couleurs du drapeau, ni même le nom du président (purée! ils ne lisent donc pas le Monde comme tout le monde). Pour une fois, la famille des victimes était confondue dans la carcasse des bourreaux abrutis avec les coupables. J'ai essayé quelques réflexions profondes sur la nature humaine, ému par les destins des enfants martyrisés, mais je n'ai pu formuler quelque chose de raisonnable.

samedi 17 janvier 2009

Zeitgeist

Il pensait que les entreprises usaient de la publicité pour attirer les consommateurs vers des objets qu'ils n'avaient pourtant jamais rêvés envisager, que le crédit facile conduisait vers des catastrophes financières et que le meilleur moyen de revigorer l'économie se produisait en procédant à de grands investissements dans les infrastructures publiques. Ce n'est pas du président élu de fraîche date, Barack Obama, dont il s'agit mais du grand, de l'iconoclaste et néanmoins diplomate J.K. Galbraith, régulièrement promu conseiller des dirigeants démocrates depuis Kennedy. Pendant des années, son livre le plus connu était l'ère de l'opulence, (“The Affluent Society”), qui a paru en l'année 1958. Mais, la crise financière actuelle provoque un regain d'intérêt pour une œuvre antérieure, La crise économique de 1929, dans laquelle il démontra à quel point les marchés se déconnectaient de la réalité économique au cours de propension spéculative.

Libre et fluette traduction d'un article de The Economist

jeudi 15 janvier 2009

Intermezzo espanol - Joven hablando de un pintor


Velàzquez nació en Sevilla en el año 1599 y es reconocido como uno de los mayores exponentes de la pintora española. Su gloria coincidió con la época en que Sevilla fue uno de los centro influyentes mas importante del mundo, como Roma o Ámbares en el pasado y con la época de la esplendor del estilo barroco, un estilo que fue un movimiento cultural rico.

Mi charla va a explicar en qué contexto se desarrolla el talento de Velàzquez y en secundo lugar voy a hablar de sus obras y enseñarlas.

1.El contexto

Sevilla, dónde nació el pintor fue la ciudad más poblada y rica de España, gracias al monopolio des comercio con América concedido por los Reyes Católicos. Entonces, fue desde ese lugar que los comerciantes de todo el Europa vino para ir en America, (que se llamó por la gente las Indias occidentales). Es porque la ciudad conocí una gran vitalidad y riqueza cultural. El joven Diego Velàsquez disfrutó este contexto para aprender la pintura al lado de maestros como Francesco Pacheco o Herrera el viejo. El empezó a pintar naturaleza muerta que se llama bodegones (por ejemplo, Vieja friendo huevos) En el mismo tiempo se desarrolló el estilo barroco. El estilo barroco que duró de 1580 a 1750, fue un movimiento cultural que se exprimió en varias disciplinas como Arquitectura, Escultura, música, etc… Después la Renacimiento, la Iglesia temió la influenzas de la Reforma y su eclosión. Quiso promover un arte apto a transmitir al pueblo el contenido de las dogmas y algo más viscerales, espectacularey profundamente naturalista. Son frecuentes las escenas de martirios en composiciones llenas de movimiento y realismo, que insisten en los aspectos más sangrientos al contrario del Renacimiento que fue manierista (por ejemplo, Cristo crucificado). En España, el estilo barroco parece estar como el tenebrismo no es más que una aplicación radical del claroscuro, por la cual únicamente las figuras temáticamente centrales destacan iluminadas de un fondo generalmente oscuro Aunque el estilo barroco sirvió la iconografia cristiana, con nueva técnica de forma, de utilización del cuarto o el juego de luz, los pintores pudieron pintar otras temas. A ese época, Roma fue un lugar más importante donde el pintor Caravaggio influyò los otros pintores. Asì Velàsquez fue a veces en Italia parar mejorar su técnica y su inspiración.

mercredi 14 janvier 2009

Max Weber

Dans l'antichambre en papier de notre flamboyant blog, j'ai nommé the economist, on décide enfin de consacrer un article à notre ami et compagnon de route, Max Weber, dont nous avons fait l'éloge il y a des lustres (Remember). La semaine dernière, en effet, dans une de nos rubriques préférées du canard anglais, nommé Guru, nous eûmes enfin le privilège d'y lire un article sur l'usage de Max dans le management contemporain. Je prie la compagnie de ne pas pouffer, car, moi-même, ai pris connaissance de l'œuvre de François Jullien dans des séminaires pour managers (que je ne suis pas, je suis juste un suiveur de conférences pour managers). Etant un ancien élève de la très prestigieuse école I## de St Martin d'hères, autant dire que je suis un expert de l'oeuvre depuis que j'ai lu un livre, non une fiche, non, une citation du professeur d'Heidelberg. Que dit le prestigieux magazine, que nous (anciens élèves de l'école sus-mentionnée que le monde entier nous envie et/ou lecteurs de ce weblog) nous ne connaissions déjà? Je ne vous ferai pas l'injure de rappeler que dans son livre “The Theory of Social and Economic Organisation”, Max tentait de comprendre pourquoi les gens obéissait aux ordres qu'on leur donnait, comment les chefs asseyaient leur autorité. Ne vous sentez pas insulter si je répète qu'il a recensé trois types de leadership dans des organisations (la domination charismatique, la domination héréditaire ou la domination bureaucratique). A mon étonnement, le professeur d'Heidelberg avait une préférence pour la dernière : "Precision, speed, unambiguity, knowledge of files, continuity, discretion, unity, strict subordination, reduction of friction and of material and personal costs—these are raised to the optimum point in the strictly bureaucratic administration." Toutefois, il a bien pris la peine de mettre en garde contre les effets déshumanisants de ce type d'organisation. C'est d'ailleurs, dans les moments où ces effets se font sentir, que le leader charismatique intervient pour apporter du neuf dans la structure huilée comme un corps de nudiste bronzant l'été. En observant la vie et le déclin des start-up de biotechnologie, je pus me rendre compte que les personnalités des "leaders" étaient primordiales. Il y avait le fondateur, tranquille aventurier, fier de son invention, un bâtisseur, qui devait sous la loi des financeurs, laisser la mort dans l'âme, la main à un continuateur, au profil plus économique, plus agressif et plus "market", qui à son tour laissera sa place à un gestionnaire, qui une fois récupérée l'entreprise croissante, se chargera de la pérenniser en y implantant une organisation bureaucratique qui aurait tant plu à notre cher Max.

lundi 12 janvier 2009

La civilisation des acrostiches indolents

Velàzquez, le triomphe de Bacchus



"Aux hommes de la fin du XIXème siècle, la Décadence romaine apparaissait sous l'aspect de patriciens couronnés de roses s'appuyant du coude sur des coussins ou de belles filles, ou encore, comme les a rêvés Verlaine composant des acrostiches indolents en regardant passer les grands barbares blancs. Nous sommes mieux renseignés sur la manière dont une civilisation finit par finir. Ce n'est pas par des abus, des vices ou des crimes qui sont de tous temps, et rien ne prouve que la cruauté d'Aurélien ait été pire que celle d'Octave, ou que la vénalité dans la Rome de Didus Julianus ait été plus grande que dans celle de Sylla. Les maux dont on meurt sont plus spécifiques, plus complexes, plus lents, parfois plus difficiles à découvrir ou à définir. Mais nous avons appris à reconnaître ce gigantisme qui n'est que la contre-façon malsaine d'une croissance, ce gaspillage qui fait croire à l'existence de richesses qu'on n'a déjà plus, cette pléthore si vite remplacée par la disette à la moindre crise, ces divertissements ménagés d'en haut, cette atmosphère d'inertie et de panique, d'autoritarisme et d'anarchie, ces réaffirmations pompeuses d'un grand passé au milieu de l'actuelle médiocrité et du présent en désordre, ces réformes qui ne sont que des palliatifs et ces accès de vertu qui ne se manifestent que par des purges, ce goût du sensationnel qui finit par faire triompher la politique du pire, ces quelques hommes de génie mal secondés perdus dans la foule des grossiers habiles, des fous violents, des honnêtes gens maladroits et des faibles sages. Le lecteur moderne est chez lui dans l'Histoire Auguste"

Mount Desert Island, 1958, trouvé dans Marguerite Yourcenar - Sous bénéfice d'inventaire

J'aime assez l'expression "acrostiches indolents", qui devrait bien fonctionner dans les moteurs google.

samedi 10 janvier 2009

Dans la tourmente de la crise - Répliques

Ce matin, nous saluons avec ravissement le retour d'Alain Finkielkraut aux manettes de son émission radiophonique. C'est assurément une des excellentes nouvelles que nous apporte la nouvelle année. Il a convié Michel Rocard et Paul Thibaud pour parler de la crise financière. Même si ce ne sont pas des spécialistes de la question, nous avons affaire à deux éminences à la probité et à l'intégrité intellectuelle reconnue de tous. Dans un premier temps, l'ancien premier ministre a résumé les origines de la crise mondiale, née de la crise de "subprimes" qui concerna les banques dès décembre 2007. Puis il a rappelé que la conjonction entre la fin de la convertibilité or-dollar, mise en application par Nixon, permettant ainsi que l'a résumé Alan Greenspan, à "l'Amérique de vivre à crédit" et l'organisation des actionnaires en acteur économique de poids (fin de l'euthanasie des rentiers des "trente glorieuses", transfert de dix pour cent de la valeur du PIB des travailleurs aux actionnaires) a engendré un système économique plus opaque, plus risqué et plus agressif. Les invités à l'intégrité intellectuelle reconnue de tous ont mentionné la déclaration de Philadelphie et un article d'Huntington (décidément prophète bien méconnu), puis se sont déchirés en toute intégrité intellectuelle sur la question du protectionnisme, Michel Rocard se montrant ferme contre la tentation de son application avec des arguments qui flottent encore dans le nuage suave de contentement benoîtement intellectuel qui opère en général quelques minutes durant après l'émission au-dessus de mon cervelet avide.

jeudi 8 janvier 2009

Anda

Aujourd'hui´hui, j'ai beaucoup travaillé, hélas. Je suis rentré tard avec un peu d'amertume car je ne veux pas que mes journées soient remplies seulement par le labeur. J'ai commencé à lire l'article qu'Huntington publia en 1993 dans une revue, Foreign Affairs, Clash of Civilisations? C'est très intéressant, d'une grande clarté, savant et j'irai jusqu'à dire, convaincant. C'est plus facile de le critiquer lorsqu'on ne l'a pas lu. Le point d'interrogation qui a disparu dans le titre de l'essai qui en est sorti des années plus tard, tombe également au bout de quelques lignes dans l'article. Pour le peu que je m'y connaisse -je ne suis pas Jean-William Dereymez-, il n'y a pas de grossières erreurs, sauf sa prédiction sur la guerre froide qui opposera la Chine et les États-unis. J'ai pensé par ailleurs à mon ami YB qui dans le temps de nos vacances universitaires (deux semestres par an) voulaient réunir des amis avec qui nous discuterions des lectures de la semaine. Mais ce genre de club n'existe pas, n'existera jamais. Par la suite, nous avons regardé l'épisode de la série Cuenta me, que la télévision espagnole internationale met à la disposition des internautes retardataires sur son site, c'était l'épisode de Navidad, c'était émouvant.

mercredi 7 janvier 2009

Faites entrer Accusaman par la petite lucarne

Hier, honorable clientèle, tout taulier et vaillant de surcroît que je suis, j'ai déposé élégamment pied sur table pour me poster à une heure tardive devant mon émission d'investigation préférée : Faites entrer Accusaman, dont je ne comptais rater aucune des miettes ensanglantées pour vous délivrer le lendemain toute la substantifique moelle métaphysique du propos. Las. L'épuisant Nicolas S. avait décrété qu'il fallait en finir avec la publicité à une certaine heure où, en général, les enfants sont couchés, si bien que mon programme était largement entamé quand je le pris en cours. Le générique de fin défilait d'un pas alerte toisant des milliards de spectateurs prostrés et glacés de terreur que le journal de la nuit diffusait son information nocturne tout aussi riante peu avant minuit. C'est ainsi que des centaines d'employés de ma trempe se couchait à une heure décente avec dans la tête, non pas des sérénades publicitaires honteusement interdites par le pouvoir fascisant, mais par le triple meurtre de Huos. Les familles des victimes, comme à son habitude excellent, a poursuivi de sa haine désespérée et vengeresse Accusaman d'avoir massacré sa femme, sa belle-soeur et le mari d'icelle. Les vaillants gendarmes haut-garonnais avaient depuis lurette conclu au suicide du mari d'icelle après son double crime, mais les familles des victimes s'est accroché au faible alibi de leur cible "je faisais la sieste", même si tous les verdicts années après années lui ont donné tort.

vendredi 2 janvier 2009

Renaud Camus sur France musique

L'écrivain Renaud Camus était l'invité d'une émission de la chaîne France musique "A portée de mots" dans laquelle il proposait l'écoute de pièces classiques qui lui plaisent tout particulièrement. Pour le lecteur de ses journaux, elle lui permet de mettre en musique des noms que l'écrivain n'y a de cesse de louer, tel que Bax ou Dutilleux, mal connus du grand public. C'est très agréable et instructif. Un programme roboratif et délicieux, donc.

En écoute ici (émission du 31 décembre)