dimanche 31 janvier 2010

L'homme qui aime n'est jamais médiocre

L'homme médiocre semble habituellement modeste; il ne peut pas être humble, ou bien il cesse d'être médiocre. L'homme humble méprise tous les mensonges, fussent-ils glorifiés par toute la terre, et s'agenouille devant toute vérité. Si l'homme naturellement médiocre devient sérieusement chrétien, il cesse absolument d'être médiocre. L'homme qui aime n'est jamais médiocre.

Ernest Hello, (belle) citation du 31 janvier, disposée à côté d'une photographie du choeur de la collégiale de Champeaux, extrait de 365 merveilles du patrimoine chrétien de la France, L'oeuvre Editions

dimanche 24 janvier 2010

Conte à rebours : la discrimination est totale

Riots erupted in Kenya’s capital, Nairobi, after the government said it would deport a Jamaican Muslim accused of extremism. Many of the rioters were Kenyan Muslims, especially Somalis, who say the government discriminates against them. The police raided a Nairobi suburb populated largely by Somalis and arrested scores of them for allegedly being in Kenya illegally.
source : the economist

samedi 23 janvier 2010

Querelle sur le réchauffement climatique

A trop jouer avec les allumettes, les tenants du réchauffement climatique n'en finissent pas de se brûler les doigts. Qui joue avec le feu, trop mal étreint l'incendie. Quelques semaines après le climategate, le journal The economist nous rapporte une polémique fâcheuse. Il semblerait qu'un rapport de l'IPCC, l'organisme de référence en la matière, avait annoncé en 2007 que le réchauffement climatique provoqué par l'activité de l'homme et de ses 4x4 allait engendrer la fonte des glaciers de l'Himalaya en 2035. The Economist, crédule comme Crésus crie, s'était en toute bonne foi de nouveau converti aux dogmes de Gaïa, fait le relais de cette apocalyptique et sensationnelle nouvelle rigoureusement et scientifiquement prouvée par le panel. En science, la vérité d'aujourd'hui est un mensonge pour demain, mais dans la climatologie, on dirait que la vérité d'aujourd'hui est le mensonge du moment. En effet, cette assertion qui ouvrait les plus prestigieux films de nos nouveaux nobels, qui affolait les mieux cramponnés de nos aventuriers cathodiques a tout l'air d'être le produit d'un on-dit de café du commerce. Regardez le cheminement. Le panel cite un rapport du WWF, qui lui même se rapporte à un institut (ISCI) mais qui reprend plutôt à un journal indien, Down to Earth, un entretien de son directeur qui donne une date pourtant corrigée par la suite par un expert du panel, dont on ne prend pas l'opinion en compte. Il s’avère qu'en définitive, la vraie date est 2350 et que la superficie donnée ( 500000 à 100000km2) concernaient tous les glaciers du globe. Ainsi on contribue à échauffer les esprits autant que les climats. Je me rappelle le lecture d’un essai de Revel, La connaissance inutile (1988!) et qui traitait du fait que nos sociétés, informées comme jamais nous ne fûmes informés, laissaient toujours la place aux rumeurs et aux mensonges, alors que nous savons. Mais monsieur Revel, comme le dit la Bible, il n’est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir la poutre dans l’œil de son voisin.

L'article de The Economist Off-base camp : A mistaken claim about glaciers raises questions about the UN’s climate panel

vendredi 22 janvier 2010

Eclipse de l'inculture

Samedi dernier, l'émission radiophonique avait pour thème L'éducation sentimentale, et chose difficilement croyable, il se trouve que, pour une fois, j'avais lu le livre dont il a été largement question. Bien sûr, j'ai dodeliné de la tête à chacune des remarques qui me renvoyaient au coeur de ma rêverie satisfaite les images et les paysages mentaux du roman. D'habitude, une fois l'émission terminée, je cours acheter des livres évoquées que je liraient peut-être. Il fait bon, parfois, d'être un peu moins inculte.

jeudi 21 janvier 2010

La femme pauvre, Léon bloy

Je lis et termine La femme pauvre, un roman de Léon Bloy. C'est très bien écrit, avec force raccourci, je dirais que Céline plus Zola égale Bloy. En effet, né en 1846, l'écrivain préfigure par ces vociférations, son style de sabreur impétueux la verve argotique, l'écriture ample de Céline. L'épisode de la maison de Montrouge (p.229) est un morceau de bravoure digne de certains passages du Voyage. Le naturalisme misérable et morbide des descriptions penchent du côté de Zola. Cependant, le plaisir de lecture nous accompagne incessamment. Le style, la beauté des noms, la richesse du vocabulaire ou le mordant des descriptions atténuent l'atrocité des situations et la difficulté de pénétrer une mystique chrétienne datée. On a souvent reproché à Bloy de se complaire dans l'invective fangeuse, mais ne manquez pas son style, ses personnages trop misérables et trop grands pour entrer dans un roman.

Il fallu croupir six mois. Il y eut d'abord le printemps qui rajeunit et dilata la pestilence, puis l'été qui la fit bouillir et l'exalta. Une végétation pisseuse, galeuse, hypocondriaque et vindicative se déclara dans le jardin, où coururent des légions d'insectes noirs. Des fleurs, autrefois semées par des mains réfractaires à toute bénédiction valable et qui eussent détérioré le flair d'un dogue, balancèrent sur l'étroit sentier leurs cassolettes habitées par des pucerons effrayants...
Une vérité incontestable, c'est que le chrétien, le vrai chrétien pauvre, est le plus désarmé de tous les êtres. N'ayant pas le droit ni la volonté de sacrifier aux idoles, que peut-il faire? si son âme est haute et forte, les autres chrétiens vautrés devant tous les simulacres, se détournent de lui en criant d'horreur. Les divinités infâmes le regardant avec leurs faces de bonze et les renégats humiliés par sa constance demandent qu'on le livre aux bêtes. S'il tend la main pour implorer une aumône, cette main plonge dans une fournaise... (p.225)
Les puissances de l'air paraissaient en complicité avec la canaille dont c'était le grand jubilé. Le solstice tempérait ses feux, pour six cent mille goujats se soûlassent confortablement au milieu des rues transformées en cabaret; la rose des vents bouclait son pistil, ne laissant flotter qu'un léger souffle pour l'ondulation des oriflammes et des étendards; les nuages et le tonnerre étaient refoulés, pourchassés au delà des monts lointains, chez les peuples sans liberté, pour que que les bombes et les pétards de l'Anniversaire des Assassins pussent être ouïs exclusivement sur le territoire de la République.(p.189)

samedi 9 janvier 2010

La conscience écologique

Répliques, émission du 2 janvier

Une communauté épistémique mondiale, un réseau de scientifiques et d'experts partageant les mêmes vues sur les dégradations de la planète, propose l'instauration de nouvelles normes collectives de gestion des problèmes environnementaux. L'évidence de leur constat a redéfini une autre base politique, juridique et morale qui se plaçe au-dessus de l'intérêt des États-Nations. On peut donc dire qu'il existe une conscience écologique. Quels obstacles doit-elle surmonter pour que les intentions rejoignent l'action?

L'homme peut être pris d'inquiétude. Si des siècles durant, il a dû lutter pour assumer le destin de sa finitude, il doit maintenant composer en plus de la limitation temporelle avec une limitation spatiale. Il s'aperçoit que l'habitat qui l'accueille peut se dégrader, disparaître avant lui. Sa puissance prométhéenne est limitée dans la durée et dans l'espace, désormais. Il doit en conséquence imaginer un changement de pensée radical de l'auto-limitation, à cause notamment de l'épuisement des ressources et de la démographie accablante. L'expansion doit comprendre la pénurie. Mais la conscience écologique se heurte dans un premier temps aux intérêts de court terme des mandats électoraux qui ne peuvent prendre en compte des tendances s'exprimant dans la durée. De surcroît, l'homme, sur le modèle de développement occidental, raisonne sur le mode optimiste dans la mesure où la technique qui a procuré son épanouissement, est sensée résoudre les problèmes. C'est la croissance qui a assuré la satisfaction de ses besoins. Il est très difficile de revenir sur ce paradigme efficace et de se détourner du rapport production-consommation. L'homme a domestiqué la nature, a exploité les ressources, a conquis des territoires, s'est développé puis s'est épanoui, c'est ce rapport au monde (Welt) qu'il doit remettre en question. Est-il prêt à être drastique?

Les deux invités se sont beaucoup préoccupés de la démographie, dont l'évolution est "le premier des problèmes", j'en ai quelque fois parlé, autour de moi, mais ce ne semble pas être une inquiétude partagée. Cette discussion entre le scientifique et le poète est passionnante, leurs visions du monde se complètent et se rejoignent.

La conscience écologique, Répliques, émission du 2 janvier

Avec Michel Deguy, poète-philosophe et André Lebeau, géophysicien et ancien directeur général de Météo France

Les managers de l'année

En 2001, un duo de consultants se lance dans l'entreprise de la restauration rapide bio, dite de qualité. Espérant surfer sur la vague d'inquiétude liée à la mauvaise alimentation, les entrepreneurs tentent minutieusement d'imposer un nouveau standard de restauration haut de gamme qui pourrait satisfaire la sensibilité d'une clientèle urbaine, active et insatisfaite. Plutôt que de se faire connaître par le biais d'un important service de communication, l'équipe dirigeante a patiemment misé sur des emplacements, vecteur d'un renforcement d'image. La marque s'installe et par la pertinence d'une carte soignée, la force de sa logistique convertit de nouveaux adeptes. Les entrepreneurs ont su devenir des managers, c'est pourquoi ils ont été logiquement récompensé par le gratin de la profession. Désormais, ils devront changer de statut puisque de consolidateurs, ils passeront en développeurs à l''international. Ils s'espèrent s'implanter en Flandres et en France. Le capitalisme belge va-t-il enfanter du nouveau "Starbucks"?


jeudi 7 janvier 2010

Un vent de fraîcheur moisi


Rtl, la station radiophonique la plus populaire de France a confié une chronique matinale depuis le 4 janvier à Eric Zemmour, qui officie déjà sur plusieurs émissions télévisées de grande écoute. C'est de la folie. A l'écoute de ses premières interventions, il est indéniable que le ton qui est le sien ne s'est pas adouci. RTL est une station commerciale qui enrôle sans délit d'opinion des vedettes qui lui rapporteront de l'audience et des réclames publicitaires. Permettre à des idées qui ne sont pas répandu sur les stations de service public de s'exprimer participe à une libération de la parole qu'il faudrait stigmatiser*, selon la phraséologie prudente qu'il convient d'adopter. Penser que des millions de gens vont l'entendre quotidiennement, pour moi, c'est un vent de fraîcheur moisi.



*«Une parole qui devrait être stigmatisée se trouve soudain libérée» BH Lévy, Libération


mercredi 6 janvier 2010

No lo olvides


En plein cœur de bruxelles, le parc d'Egmont, photo prise par Elle et son Blackberry wireless device

lundi 4 janvier 2010

Conte à rebours : la philosophie du bonus

Conte indien dont la morale reste encore à établir.

The governor of the Indian state of Andhra Pradesh, N.D. Tiwari, resigned after a television news channel aired pictures purporting to show him having sex in the company of three women. Mr Tiwari is 84.
source : the economist



vendredi 1 janvier 2010

.Prairie, Saskatchewan, 2008


No hay dos cerros iguales, pero en cualquier lugar de la tierra la llanura es una y la misma. Yo iba por un camino de la llanura. Me pregunté sin mucha curiosidad si estaba en Oklahoma o en Texas o en la región que los literatos llaman la pampa. Ni a derecha ni a izquierda vi un alambrado.
Borgés, Utopía de un hombre que está cansado