jeudi 30 août 2012

Can Science Cure Procrastination?

Scientists estimate that up to 20 per cent of the world's population are chronic procrastinators who put off completing tasks to the last minute and damage their wealth, health and happiness in the process. Can chronic procrastinator Rowan Pelling find a solution to her problem by talking to experts and fellow sufferers?

A Radio Programme in BBC4 (here)

All of this to say, I will call You, Accompagnateur, tomorrow (after my therapy).

mercredi 29 août 2012

Le petit homme sandwich

Il y a une petite polémique à Bruxelles, une polémique qui bien sûr n'atteindra pas des proportions cubiques parce qu'il n'existe pas ici de polémistes rémunérés et psychologiquement fragiles (that means "choqué-e-s" tous les quatre matins), mais c'est une polémique qui mérite d'être alimentée par un baril entier de conscience vertueuse que je vais répandre sur ce blog gratuit.
Un restaurant sous la franchise Hard Rock Café ouvre ces portes en grande pompe à proximité de la Grand Place. Beaucoup se sont réjouis de cette entreprise qui allait rendre un lustre commercial et touristique à cette zone de la ville qui mélange -au grand dam du safe tourism- beautés, tranquillités typiques et sukkelwijk dans un espace très restreint. Fort de son image, de son ambition et de son dynamique commerciale (de nombreux emplois), la marque a réussi un plan de communication qui a fait de son implantation "un événement". Le clou du spectacle est que cette semaine le Manneken pis est vêtu avec un tee-shirt portant le logo de la cafétéria. Ce qui est interdit par le règlement dont l'ordre des amis du manneken-pis est cependant le sourcilleux gardien. Les élus ont laissé passer sous prétexte que cette nouvelle cafétéria était un événement culturel. La statue de bronze peut-elle porter des vêtements de marque ou doit-elle être gardienne du folklore?  Qu'en penser? En poussant le raisonnement un peu plus loin, on peut se dire que commerce et culture sont si mêlés que les frontières sont poreuses, on peut se dire que les agences de publicité déploient tant de créativité que cela touche parfois aux limites de l'art, on peut se dire qu'une entreprise de Viagra saura quoi faire pour attirer les curiosités. On peut également dans une humeur à quoi boniste hausser les épaules se disant que cela fera rentrer l'argent. Mais, par une sorte de romantisme, j'essaie de préserver un maximum d'espace contre l'intrusion intempestive de la publicité. C'est discourtois et généralement laid. Qu'en pensez-vous?



L'article en néerlandais et les commentaires après ce lien

mardi 28 août 2012

All Jokes Aside, bréviaire

Je viens de lire quelque part qu'on dit en anglais : All jokes aside. C'est une expression que L'Accompagnateur utilise souvent sous de nombreuses formes diverses et variées et personnelles et françaises, je crois qu'avec cette trouvaille, il pourra être moins brider avec un anglais. 
-All jokes aside, I am serious.

J'ai appris aussi que les américains ne voulant pas dire Carpe Diem, car ce serait trop pédant, préfère dire Yolo : You only live once. Je l'ai rencontré sur Lamebook. (Oh, Jeeze!)

Il y a par ailleurs une expression qui emploie deux mots français mais dont la combinaison est peu correcte dans notre langue. Il s'agit de double entendre. J'ai cherché à l'écouter pour connaître sa prononciation (je l'ai trouvé ici). Ce n'est pas fréquent de trouver en anglais des emprunts détournés du français.

A la lecture de Jeanne d'Arc, je peux trouver parfois des expressions et à travers elles une idée du français qui s'employait alors. Pour la petite anecdote, Jeanne venait de Lorraine qui était considérée comme un pays lointain à la frontière. Elle était une paysanne et son accent faisait rire les gens de l'intérieur. Elle dit par exemple, sua socia, pour parler de son amie, j'ai l'impression que le français ancien pourrait être compréhensible par un espagnol ou un catalan. ça me rappelle qu'une fois, j'ai lu régaler pour offrir (comme regalar).

dimanche 26 août 2012

Porter par les ondes

Étant un auditeur régulier de radio ou de webradio, j'ai fait l'expérience au cours d'un long voyage en auto de son écoute subie et aléatoire, pour ne pas dire contrainte mais attentive. Le moins que l'on puisse dire est que les programmes radios ne sont pas conçus pour les auditeurs au long cours. Je me suis souvent embarqué dans les redites et la monotonie des kilomètres n'ont pas toujours été bouleversés par l'audace des programmes. C'est ce qu'il est convenu d'appeler, certes, les programmes d'été. Il est dommage de laisser ces terres en jachère plutôt que d'y semer des invitations pour les hautes saisons. J'ai pu néanmoins écouter l'intégralité d'une édition du point du jour (musiq'3), qui est une émission bien construite, j'ai aussi trouvé que l'animatrice des Matins de France Culture était professionnelle et livrait des entretiens de bonne facture. J'ai eu la surprise de réentendre Christian Morin vers Bordeaux, Petitrenaud à Dijon et Ruquier (trop souvent). En ces temps de jeux olympiques, nous n'avions que la célébration de Marilyn Monroe pour nous cultiver l'esprit. Je garde tout de même quelques bons souvenirs tels que la conversation avec Tareq Oubrou ou un météorologue, les chansons de Rover, l'intervention de François Rollin. J'ai bien ri lors d'émissions portant sur Chris Marker, l'homosexualité dans la chanson française, les vingt ans de l'album Nevermind, je me suis énervé contre les conférences de M.Onfray ou L.Ferry et j'ai passé un bon moment, j'avoue, à écouter les auditeurs de Rmc info répandre leurs visions du football. J'ai écouté la Copé à Saragosse, du catalan à Huesca. Pour le prochain voyage, penser à acheter des romans lus sur dvd.

samedi 25 août 2012

Les révoltes fiscales


Charles VI fut paradoxalement le premier roi berger. Durant l'hiver 1389/1390, le jeune roi fait un voyage en Languedoc afin d'apaiser les révoltes fiscales provoquées par les excès de Jean de Berry. Le trésorier Bétizac est brûlé à Toulouse puisqu'il faut bien négocier sa réconciliation avec Gaston Phébus comte de Foix et de Béarn. Ce dernier qui se fait vieux, n'a jamais prêté hommage au roi d'autant  qu'il se dit prince par la grâce de Dieu. Mais il a malencontreusement étranglé son fils légitime et seul héritier (qui avait projeté de l'empoisonner, il est vrai) et doit se prêter à quelques arrangements avec le roi. Jeanne d'Arc, Colette Beaune, p.149

Trop d'impôt tue l'impôt revu en trop d'impôt tue tout court.

jeudi 2 août 2012

Dans la besace

Je me suis procuré quelques vieux livres récemment, je voudrais vous en faire part ici car une fois n'est plus coutume, la pêche a été de qualité. Peut-être l'aurez-vous remarqué, j'ai un nouvel intérêt pour les contes depuis que je me suis dévolu la mission de transmettre quelques histoires à Gamin. J'espère être prêt quand il me les demandera. L'an passé, à pareille époque, je lisais les légendes flamandes, j'ai trouvé cette fois-ci le recueil Sortilèges de M.de Ghelderode dans la même collection des nouvelles d'Audiberti que je lisais il y a exactement deux ans. Il n'est sûr que je lise Sortilèges tout de suite, mais je suis très curieux de la prose de Ghelderode dont les thèmes  m'intriguent et m'amusent. L'impeccable dédicace est un très puissant incitant :

Au cher et grand Ensor, ces pages où se trouvent évoqués - avec une nostalgique diecltion - un décor, un temps, un monde abolis. Après vingt-cinq ans d'inaltérable admiration.
Aussi j'ai acheté Le spleen de Paris. Baudelaire est un maître et pour pouvoir le clamer autant, je me dois de le lire un peu plus sérieusement que cette si lointaine lecture des Fleurs du Mal. La forme du recueil, d'après un rapide coup d’œil, me fait penser à Ainsi parlait Zarathoustra. Tout cela est très bien, je pourrais à l'occasion y rejeter un œil. Mais a-t-il déjà été accrédité par nos académiciens qu'il y a une parenté avérée?

Enfin, pour le plus grand bonheur de nos dîners en ville : une merveille. Guide bilingue ménager à l'usage des employés de maison espagnoles et de leurs employeurs, 1964. J'espère en reparler car ce ne peut passer sous silence, mais voici un petit extrait de mise en bouche ( ou misa de boca)

Tous les espagnols ne sont pas bruns ni toreros ni chanteurs de flamenco. Mais presque tous sont gais de nature, vifs et enjoués. Il savent profiter de la vie sans amertume.
Sachez que l'Espagnole n'est pas paresseuse mais plutôt courageuse et qu'elle ne renâcle pas devant le travail, surtout si elle se sent en confiance. Ne vous affolez pas si vous trouvez la cuisine envahie par une troupe de parents ou amis espagnols débarqués en France depuis peu et n'ayant pas de quoi se loger ou se nourrir. p.20 (Ah! si j'avais su!)

On y apprend comment répondre au téléphone, dans quel ordre servir la tablée, comment placer les couverts, etc... Il n'est pas impossible que Buñuel l'ai lu.

mercredi 1 août 2012

Chacun sa chimère

Aussi surprenant que cela puisse paraître pour ceux qui me connaissent, je le clame sans détour, j'ai besoin de vacances. Je traverse une longue période de fatigue qui m'ôte toute force et à cause de quoi l'incessante consommation de café commence à endolorir mes tripes. J'ai le moral si bas que je passe mon temps à m’appesantir sur les menus détails qui gâchent la vie du sociopathe que je suis devenu plutôt que sur les  perspectives joyeuses qui vont me retaper. Je n'ai plus la force de lire quoi qu'il en soit et les petits contes de Flaubert sont très lentement ingurgités. Je préfère me lamenter sur le démontage de la station de service vélo la plus proche de chez moi, les poignées de miette que la vieille du haut balance sur mon balcon que je balaie de façon maniaque, les voitures qui se garent n'importe où pour éviter à leurs propriétaires de marcher quelques mètres de plus, les gens qui pissent partout. Aussi à force d'être sur la même longueur d'ondes qu'Elle et de n'avoir plus à développer ce que j'appelle des évidences, je ne comprends plus pourquoi je dois discuter, argumenter, détailler ces faits qui ne doivent pas être des conclusions mais les postulats d'un passionnant monologue. Cependant, je dois bien admettre que certaines évocations suffisent à me calmer : le jardinage, Gamin, l'Andalousie, le sommeil, les pronostics, Excel, le guide bilingue ménager, la bibliothèque, les matchs de Football, la plage, le néerlandais.

Chacun sa chimère est emprunté au spleen de Paris.