mardi 26 avril 2011

Marée noire

Ne nous mentons pas, les gens adorent passer leur vie dans leur voiture. S'il le pouvait, il dormirait sur un parking.

samedi 23 avril 2011

Etranger

J'écoutais avec attention et ravissement la courte émission des mots des religions sur canal academie, dans laquel un rabbin à la voix juvénile expliquait les racines de la pâques juive. C'était passionnant. Parmi les enseignements nombreuses dans ces cinq minutes, une analogie avec la série Jericho dont je parlai m'est venue à l'esprit. Jéricho, la série américaine, contextualise lors d'une explosion nucléaire des épisodes de la Bible. J'avais été impressionné par un passage où l'épouse du maire souffrant tente de convaincre les habitants de permettre aux arrivants d'occuper les maisons vides, car où que leurs propriétaires soient en ce moment, ils espèrent trouver le même accueil et refuge. Elle autrait pu dire textuellement, cette parole du rabbin cité dans la première minute de l'émission:

Tu aimeras et respecteras l'étranger car toi même tu as été étranger en terre d'Egypte. (Lévitique, chap.19)

vendredi 22 avril 2011

Lecture d'un hebdomadaire


Une bonne livraison de The Economist. Malgré une couverture peu élégante, il y a quelques articles de très bonne tenue qui justifient à eux seuls l'achat de ce numéro.

Qaddafi and his ilk, Blood and oil
The future of Food, Crisis prevention
Basque politics, Hold yout nose, and let them run
The French in London, Paris-on-Thames
Another diaspora, The Arab street in London
Abortion in Texas, Signs of pro-life
Venuezela's economy, Oil leak
Ikea, Flatpack leader
Bad Publicity, Better to be reviled than ignored
Hand-Held digital games, Sony vs Nintendo
An online scandal in China, Alibaba and the 2,236 thieves
Companies and information, The leaky Corporation

Charlemagne, Europe should support Arab democracy
Lexington, How to close Guantànamo
Banyan, Taiwan's commonsense consensus
Schumpeter, Uncorking enterprise
Economic Focus, The canon of economics

Qui suis-je?

J'ai une adresse mail, une page Facebook, un compte Flickr, un accès administrateur d'un site communautaire, un profil Linkedin, un compte sur un site de pari en ligne, un abonnement à une multitude de newsletters, un accès à un quotidien et à un hebdomadaire anglais, j'ai un blog, cinq pseudonymes, des mots de passe.

Je n'ai pas un compte twitter, l'Iphone, une tablette électronique, de Blackberry, de sessions msn.

Mon profil est complet à 60%.

jeudi 21 avril 2011

Les moments délicats que les conventions peuvent aider à surmonter

Il y a des moments de civilité particuliers que peu de psychologues ou de grandes écoles françaises peuvent nous aider à appréhender. Des interactions humaines bizarres que même l'élégance de nos plus grands gentlemen ne peut surmonter. Je ne parle pas des "moments de solitudes" dans lesquels la honte s'ajoute au désarroi tant l'incident sort de l'ordinaire, je veux parler des menues incidents qui s'ils étaient analysés complèteraient les ratés indicibles de la communication entre deux êtres. Tout le monde a fait l'expérience de prendre congé d'une personne que nous ne connaissons pas-plus-que-ça, avec qui nous avons eu une petite discussion sur des sujets on-ne-peut-plus-banaux et qui nous a permis de faire le trajet entre l'ascenseur et la porte de sortie sans avoir à penser à notre misérable condition humaine et/ou aux ravages du capitalisme et/ou aux embouteillages qu'on doit encore affronter. Cette discussion agréable arrive à son terme et aucun des deux interlocuteurs sans se le dire -miracle de la communication- ne souhaite la continuer autour du tasse de café ou sur le parvis de l'endroit que vous venez de quitter avec empressement certes mais dans l'humeur égale d'une discussion. Vous prenez congé l'un de l'autre aussi courtoisement que possible pour montrer que ce n'est pas un soulagement mais une petite peine que la vie et ses événements nous imposent. Vous vous dîtes "A bientôt" ou "tchatchao" . Toutefois, il se révèle que vous allez dans la même direction et que vous marchez d'un pas égal, que même vous allez prendre le même bus. L'élégance vous place en porte-à-faux. La discussion a été close d'un franc point final, mais ne vous pouvez pas ignorer cette personne qui vous a fait l'amabilité d'un bon moment, faire comme si elle n'existait pas, vous ne pouvez reprendre une discussion après un au revoir si proche. Que faire? Les plus audacieux changent volontairement de chemin, c'est mon cas, les moins imaginatifs refont le plus lentement possible leurs lacets jusqu'à disparition de l'intrus, les plus fous courent, mais se font "capter" parce qu'on les retrouve dans le même bus trois minutes plus tard, en général, pris à leur propre piège, ils miment la folie ou l'épilepsie ou mettent leur sac sur la tête. Fort heureusement, l'homme moderne a inventé l'outil, la prothèse pourrais-je dire pour surpasser cette gêne et ce traumatisme social, le téléphone portable, la tablette électronique. C'est très, très malotru, mais c'est communèment admis. Dans la plupart des cas, les personnes sortent leur matériel et s'activent dessus afin d'ignorer le plus naturellement la personne avec qui nous sommes dans un embarras insoluble, on peut aller jusqu'à écouter la musique dans un casque pour créer une bulle où l'autre sera exclu sans que personne s'en offusque. Et là je dis : "bien joué". C'est un tour de force de la technique qui renforce notre civilisation car elle modèle les codes et les conventions pour le plus grand soulagement de chacun. Un autre exemple me vient à l'esprit. Qu'en pesez-vous? Votre voisin de palier, de machine à café, de place de parking, que vous voyez de temps à temps avec qui vous avez des conversations de plus en plus longues et de plus en plus privées, vous livrent des détails de sa vie, partagent des moments clés de sa journée et pourtant, bêtement, vous ne vous êtes jamais préalblement présenté, la première rencontre, je crois, était fortuite, si bien que vous ignorez son nom et son prénom. Il vous est impossible à ce niveau d'interaction de revenir aussi lourdement en arrière. "Au fait, tu t'appelles comment?". C'est une regression et pourtant, il faut faire quelque chose, car si un moment l'autre remarque que vous ne connaissez même pas son prénom. Je connais des filles françaises - elles sont les seules au monde à le faire avec une telle brutalité mêlée d'ingénuité et si naturellement- qui parviennent sans ciller à interroger un "ami" sur son identité nominale. Il reste une convention à inventer.

mercredi 20 avril 2011

mardi 19 avril 2011

Lecture sous plastique

The Onion a publié une inofrmation comique. Il dit que The Economist allait cesser de paraître pendant un mois afin de permettre à ses lecteurs de rattraper leur retard (The Economist To Halt Production For Month To Let Readers Catch Up). Le lien que j'ai découvert grâce à la page facebook de The Economist qui pratique ici de l'autopromotion sous forme d'autodérision est suivi d'une centaine de commentaires dont la plupart témoigne de l'incapacité qu'ont les lecteurs de lire l'hebdomadaire dans des proportions convenables, faisant de celui-ci le plus prestigieux journal non-lu par ces lecteurs. Sur ce, un des commentateurs constate qu'il pourrait se permettre de republier une édition de 2008 sans personne ne s'en rendra compte. Vu les éditions qui ne sont pas sorti de leur plastique de mon côté, je crois qu'il aurait raison.

C'est arrivé une fois

Sans me vanter, il est très difficile de me couper l'appétit.

mardi 12 avril 2011

De chaque branche, goutte vertes, des bourgeons clairs, on sent dans les choses ouvertes frémir les chairs


De bonnes émissions pour vos promenades.

Milan Kundera publié dans la bibliothèque de la Pléiade, Répliques du 9 avril

Philippe Muray, un critique de notre temps, Les nouveaux chemins du 8 avril

Liszt, par Gilles Cantagruel, canal académie

Rigueur ou relance, le dilemme de Buridan ou la politique économique face à la dette, Nicolas Bouzou, sur canal académie

Le parcours inclassable d'un philosophe politique : Pierre Manent

dimanche 10 avril 2011

Lecture d'un hebdomadaire


Cette semaine, j'ai mis un peu plus de temps à lire quelques-uns des articles de The economist. L'Irlande et le Brésil ont retenu mon attention.

The Arab world, The awakening
The European Central Bank, The italian's job
Governing Brazil, a promising start
Ireland's troubles, Irish mist
Ireland's crash, After the race
Squeezing the unions, The Wisconsin way
Brazil's fiscal policy, How tough will Dilma be?
Venezuela, Criminals or dissidents

Charlemagne, Illegal immigration
Lexington, How Obama handled Egypt
Schumpeter, Management and the arts
Economic Focus, Chinese inflation

samedi 9 avril 2011

Paris- Londres

J'ai lu avec intérêt un article de The economist qui traitait de l'émigration française à Londres. J'en avais déjà entendu parler, c'est le rêve des parisiens aisés. L'émigration est un sujet fantasmatique, il rassemble les tenants de l'anti-France. A lire les commentaires, de nombreux français s'expliquent et ils écrivent bien l'anglais. Celui qui est le plus apprécié est celui ici-bas, qu'en penses-vous?

As a 26 yo French (based in inner Paris) I'll toss in my 2 cents.

1 - Overall this is a good exec summary of why many young French people wish to flock to London. There are indeed 300-400k French in London, which is why Sarkozy dropped by in 2007 while campaigning for the presidential election. (And we call London the 21st arrondissement, not the 17th!)

2 - Paris is architecturally quite stunning indeed, but that does not make much difference in the daily life of Parisians. Nothing beats the relaxed, vibrant, open vibe of London – and that is what appeals to people of my generation. The bar / pub / clubbing scene in London is leagues above Paris; it simply does not even begin to compare. Parisians are only starting to question now why ‘la night’ has become so dreary in ‘le gai Paris’. (Answer : too many old people complaining about the noise; rigid laws; rigid mindset; lack of competition and expensive labor, meaning expensive drinks and venues; no feeling of belonging to a common public space due to the high & growing number of ‘racailles’ everywhere you go. Take a sample of Parisians and you’ll find them to be amongst the most party-loving crowds once out of France; but they will lead a very quiet life when in Paris, for lack of want and/or opportunity).

3 - Corporate life in France really is quite awful. (No after work drinks with colleagues, stifling hierarchy, lots of facetime, god-awful corporate district in La Défense - the Jubilee to Canary Wharf at 9am is a shining paradise compared with a commute on the RER train!)

4 - That feeling that nothing will ever change in France and that the unions and public sector employees are condemning the economy to in inexorable decline.

5 - Street food (£10) has gotten generally better in London that in Paris. Wtf?

6 - Beware once you step out of the Périphérique in the Paris broader area: the quality gap (in terms of everything) vs inner Paris is mind-boggling. In London, the difference between zone 1-2 and the rest is not so steep, and that matters hugely for the majority of city dwellers.

7 - Which brings me to my conclusion: London beats Paris because of
(i) that English, anything-goes mindset, which makes life soooo much easier & funnier;
(ii) because of the English language, London is and always will be Europe’s cultural center; everybody in Europe speaks English nowadays, therefore anybody can try out a new life in London, contributing to that cosmopolitan, worldly feeling. Good luck doing that in Paris;
(iii) to state a very politically incorrect observation, it seems to me that third world immigrants in London are either (a) less numerous than in Paris or (b) kind enough not to come to the city center and import a lousy vibe. If in doubt, feel free to stroll along Regent Street; and then compare that with the Champs Elysées. If still in doubt, go clubbing to the Ministry of Sound or something; and then come spend an evening at ‘Le Mix’ in Paris. Believe me, you will see my point.

I like Paris but would like to live there only when turning 50 or something, a time when one looks for a more relaxed, dignified pace of life and has the means to retire in a happy bubble somewhere on the good side of the Périphérique. But until then, London rules!

jeudi 7 avril 2011

Faut-il twitter en 2011?

Un ami nôtre nous a fait parvenir un article rédigé par une connaissance commune puis publié sur le site du journal-phare de notre communauté, Le Monde. Je n'insiste pas sur la consécration de cette personne, brillante, qui vole de succès en succès pulvérisant tous les "Qui l'eût cru?" formulé par les devins débordés, pas plus que je ne m'étends sur l'article qui est plaisant. Je m'accroche à un détail qui m'irrite. N'étant pas assidu au site du monde, j'ai la surprise de voir un encart conviant les visiteurs à suivre l'actualité sur twitter "On en parle sur twitter". Le site de "micro-blogging" Twitter qu'on ne présente plus est l'équivalent des statuts de Facebook. Le site est lèger ce qui facilite son accessibilité. Son plus grand intérêt est de donner une information au plus grand nombre de personnes interessées sans avoir à recourir à une large mailing-list lourde à manier en cas d'urgence. Des amis au Japon lors du Tsunami, en Afghanistan ou au Congo peuvent informés les proches sans devoir se disperser à travers les sms, les mails, les appels téléphoniques. On comprend difficilement comment parler de l'actualité en 130 caractères, si ce n'est pour reprendre cette manie de ne lire que les titres d'agence de presse ou de faire des buzz avec des phrases de communicants. J'ai pensé ouvrir un compte twitter pour raconter ma non-vie, exprimer mes non-pensée et révéler où je suis, recopier les titres des livres que je lis ou mieux mes recommendations, mais soyons honnête, ça n'intéresse personne et je ne suis pas assez comique pour attirer l'attention de badauds. Je vais plutôt développer mes statuts sur Facebook, parfois, je lis les autres en catimini, j'aime bien. Avec Linkedin, cependant, je dois nuancer mon idée de Twitter. Linkedin est incontournable professionnellement, nous ne sommes plus dans le monde délire de Facebook, là on y met son Cv et son meilleur moi. C'est la cour des grands. Des recruteurs maraudent. Linkedin a une application qui permet d'intégrer les fils Twitter, je peux montrer que je lis des articles primordiaux qui me font réfléchir, que je m'inquiète du sort du monde, que je suis très actif intellectuellement, que je pense. Je devrais le faire en anglais, ce qui est moins fun. J'ai un ami italien qui utilise twitter dans son cadre professionnel pour échanger de l'information. Intéressant.

mercredi 6 avril 2011

L'emploi-jeune et la carte postale

Lorsque je passais du temps au milieu d'élèves d'école d'ingénieurs, au début des années 2000, il m'arrivait assez souvent d'entendre sur le ton mi-légende urbaine, mi-condescendance, "un tel a envoyé son Cv sur une carte postale et il a été embauché". Si je pouvais revenir dix années en arrière, je dirais : "Vous ne croyez pas que en faites un peu trop".

L'emploi-jeune et ses parents

Peu d'entre vous qui me connaissent le savent, mais je dois avouer sous forme de confession amusée que le jour où je devais rentrer au lycée, j'avais seize ans, si apeuré par l'épreuve qui me sortait de ma campagne pour me placer en centre ville, je demandais à mon père de m'accompagner. Je vis très vite qu'il était le seul parent parmi la deux centaine d'élèves émancipés et mûrs qui nous entouraient nous, le papa et l'écolier. Je me suis souvenu de ce moment, car j'ai vu aujourd'hui quelque chose de plus grand encore, une sorte de saut qualitatif. J'étais à un salon de l'emploi, il y avait parmi les plus grandes entreprises du pays et j'ai vu une étudiante, probablement en fin d'étude, accompagnée par ses parents qui démarchaient les recruteurs en sa compagnie.

mardi 5 avril 2011

Les barons

Il faut être extrêmement bienveillant pour porter aux nues le film de comédie, Les barons, comme l'a fait la critique. C'est sympathique comme un rêve de gosse qui se réalise, mais ça ne vaut pas un smic horaire. Un jeune a un voeu qui ne rencontre pas l'assentiment de son père. Il veut ètre comique, même s'il ne fait rire ni sa soeur, ni les spectateurs. Son père, ce gros loser qui porte sur ces épaules tous les besoins de sa famille, travaille dans la société des transports publics et il voudrait que son fils le rejoigne au lieu de lambiner avec ses amis. Je ne voudrais pas médire, mais certains aspects de la communauté mis en avant sont très archaïques.
Film belge moyen.

On a poussé mamie dans les orties

On s'est bien amusé ce matin sur les chemins de la connaissance. Dans l'esprit potache qui en fait sa moderne marque de fabrique, l'émission de R.Enthoven s'est plu à mélanger les genres dans un relativisme sadique qui fit cohabiter Finkielkraut, l'invité au titre de "mécontemporain" du moment qu'on espère aigrir davantage et des chansons de hip-hop, du rock honni et Publicités de Gotainer. S'imagine-t-on à la préparation du programme les gaussements de nos amphitrion si prompts à choquer le "réac", nouveau bourgeois antimodèle? Je le crois, tant ce sont efforcés nos parvenus du micro à insister sur l'archaïsme de notre intellectuel du samedi. Cela faisait penser aux insistances de Demorand qui en bon journaliste insolent, voulait à tout prix que Finkielkraut avoue qu'il est de droite. La même technique de harcèlement, la même volonté d'exaspération.

vendredi 1 avril 2011

On change les étiquettes

A quel moment a-t-on changé la façon de dire habitants ou originaire de Bosnie-Herzégovine passant de bosniaque en bosnien? On ne m'a pas prévenu pourtant. Comment s'est opéré ce changement soudain? Qui décide?

En ce qui concerne un autre glissement sémantique, celui de "une auteure", c'est plus simple, tous les imbéciles qui sont payés pour être lu ont insisté lourdement dans un élan de résistance intellectuelle et de souci d'égalité des sexes pour rendre ce terme évident. Il a le gros avantage de faire en sorte que les imbéciles se reconnaissent entre eux. Marguerite Yourcenar, écrivain, Marie-christine Angot, "auteure".