Répliques, émission du 2 janvier
Une communauté épistémique mondiale, un réseau de scientifiques et d'experts partageant les mêmes vues sur les dégradations de la planète, propose l'instauration de nouvelles normes collectives de gestion des problèmes environnementaux. L'évidence de leur constat a redéfini une autre base politique, juridique et morale qui se plaçe au-dessus de l'intérêt des États-Nations. On peut donc dire qu'il existe une conscience écologique. Quels obstacles doit-elle surmonter pour que les intentions rejoignent l'action?
L'homme peut être pris d'inquiétude. Si des siècles durant, il a dû lutter pour assumer le destin de sa finitude, il doit maintenant composer en plus de la limitation temporelle avec une limitation spatiale. Il s'aperçoit que l'habitat qui l'accueille peut se dégrader, disparaître avant lui. Sa puissance prométhéenne est limitée dans la durée et dans l'espace, désormais. Il doit en conséquence imaginer un changement de pensée radical de l'auto-limitation, à cause notamment de l'épuisement des ressources et de la démographie accablante. L'expansion doit comprendre la pénurie. Mais la conscience écologique se heurte dans un premier temps aux intérêts de court terme des mandats électoraux qui ne peuvent prendre en compte des tendances s'exprimant dans la durée. De surcroît, l'homme, sur le modèle de développement occidental, raisonne sur le mode optimiste dans la mesure où la technique qui a procuré son épanouissement, est sensée résoudre les problèmes. C'est la croissance qui a assuré la satisfaction de ses besoins. Il est très difficile de revenir sur ce paradigme efficace et de se détourner du rapport production-consommation. L'homme a domestiqué la nature, a exploité les ressources, a conquis des territoires, s'est développé puis s'est épanoui, c'est ce rapport au monde (Welt) qu'il doit remettre en question. Est-il prêt à être drastique?
Les deux invités se sont beaucoup préoccupés de la démographie, dont l'évolution est "le premier des problèmes", j'en ai quelque fois parlé, autour de moi, mais ce ne semble pas être une inquiétude partagée. Cette discussion entre le scientifique et le poète est passionnante, leurs visions du monde se complètent et se rejoignent.
La conscience écologique, Répliques, émission du 2 janvier
Une communauté épistémique mondiale, un réseau de scientifiques et d'experts partageant les mêmes vues sur les dégradations de la planète, propose l'instauration de nouvelles normes collectives de gestion des problèmes environnementaux. L'évidence de leur constat a redéfini une autre base politique, juridique et morale qui se plaçe au-dessus de l'intérêt des États-Nations. On peut donc dire qu'il existe une conscience écologique. Quels obstacles doit-elle surmonter pour que les intentions rejoignent l'action?
L'homme peut être pris d'inquiétude. Si des siècles durant, il a dû lutter pour assumer le destin de sa finitude, il doit maintenant composer en plus de la limitation temporelle avec une limitation spatiale. Il s'aperçoit que l'habitat qui l'accueille peut se dégrader, disparaître avant lui. Sa puissance prométhéenne est limitée dans la durée et dans l'espace, désormais. Il doit en conséquence imaginer un changement de pensée radical de l'auto-limitation, à cause notamment de l'épuisement des ressources et de la démographie accablante. L'expansion doit comprendre la pénurie. Mais la conscience écologique se heurte dans un premier temps aux intérêts de court terme des mandats électoraux qui ne peuvent prendre en compte des tendances s'exprimant dans la durée. De surcroît, l'homme, sur le modèle de développement occidental, raisonne sur le mode optimiste dans la mesure où la technique qui a procuré son épanouissement, est sensée résoudre les problèmes. C'est la croissance qui a assuré la satisfaction de ses besoins. Il est très difficile de revenir sur ce paradigme efficace et de se détourner du rapport production-consommation. L'homme a domestiqué la nature, a exploité les ressources, a conquis des territoires, s'est développé puis s'est épanoui, c'est ce rapport au monde (Welt) qu'il doit remettre en question. Est-il prêt à être drastique?
Les deux invités se sont beaucoup préoccupés de la démographie, dont l'évolution est "le premier des problèmes", j'en ai quelque fois parlé, autour de moi, mais ce ne semble pas être une inquiétude partagée. Cette discussion entre le scientifique et le poète est passionnante, leurs visions du monde se complètent et se rejoignent.
La conscience écologique, Répliques, émission du 2 janvier
Avec Michel Deguy, poète-philosophe et André Lebeau, géophysicien et ancien directeur général de Météo France |
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