Aussi surprenant que cela puisse paraître pour ceux qui me connaissent, je le clame sans détour, j'ai besoin de vacances. Je traverse une longue période de fatigue qui m'ôte toute force et à cause de quoi l'incessante consommation de café commence à endolorir mes tripes. J'ai le moral si bas que je passe mon temps à m’appesantir sur les menus détails qui gâchent la vie du sociopathe que je suis devenu plutôt que sur les perspectives joyeuses qui vont me retaper. Je n'ai plus la force de lire quoi qu'il en soit et les petits contes de Flaubert sont très lentement ingurgités. Je préfère me lamenter sur le démontage de la station de service vélo la plus proche de chez moi, les poignées de miette que la vieille du haut balance sur mon balcon que je balaie de façon maniaque, les voitures qui se garent n'importe où pour éviter à leurs propriétaires de marcher quelques mètres de plus, les gens qui pissent partout. Aussi à force d'être sur la même longueur d'ondes qu'Elle et de n'avoir plus à développer ce que j'appelle des évidences, je ne comprends plus pourquoi je dois discuter, argumenter, détailler ces faits qui ne doivent pas être des conclusions mais les postulats d'un passionnant monologue. Cependant, je dois bien admettre que certaines évocations suffisent à me calmer : le jardinage, Gamin, l'Andalousie, le sommeil, les pronostics, Excel, le guide bilingue ménager, la bibliothèque, les matchs de Football, la plage, le néerlandais.
Chacun sa chimère est emprunté au spleen de Paris.
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