Les anti-OGM français en lutte contre Monsanto ont atteint leur objectif : 100 % des plantations expérimentales effectuées cette année par le géant américain dans l'Hexagone sont désormais détruites. Les dernières ont été arrachées vendredi dernier. A Valdivienne et Civaux, dans la Vienne, une centaine de faucheurs volontaires, dont José Bové, s'en sont pris à deux parcelles où le premier producteur mondial de semences génétiquement modifiées cultivait du maïs de type MON810. La destruction d'une troisième plantation, à Valdivienne également, a été découverte dans la foulée. Deux essais en Haute-Garonne et dans le Gers avaient déjà été visés en juin.
Cible de prédilection des militants anti-OGM, Monsanto a réagi hier par un communiqué vengeur, où le groupe dénonce « l'acte de vandalisme du 15 août », qui signe selon lui « le retard quasi irrattrapable de la recherche française en biotechnologie végétale ». « Un pays qui laisse une poignée d'obscurantistes saccager sa recherche se prive de toutes les promesses de progrès que celle-ci porte pour le présent et pour l'avenir », s'indigne Laurent Martel, le directeur de Monsanto France.
Les activistes qui ont participé à l'arrachage s'abritent, eux, derrière l'interdiction de la culture et de la commercialisation du MON810, en vigueur depuis février en France. Monsanto, pour sa part, souligne que ses expérimentations « ont préalablement reçu du ministère de l'Agriculture toutes les autorisations requises » et qu'elles font « l'objet d'un suivi continu de la part des services administratifs de la protection des végétaux ». Le décret du 9 février 2008 autorise en effet la multinationale à cultiver des parcelles de MON810 destinées aux essais, en dépit de l'interdiction qui frappe cette variété de semence.