lundi 11 août 2008

Campagne de France (le Gard)

Ce weekend, nous eûmes la grande joie de rendre visite à notre excellent ami Yb, ainsi qu'à son épouse et son fils, tout aussi excellents et tout au plus adorables, dans les environs d'Uzès. Comme le signalait Elle, peu avant le voyage, le fait de se retrouver dans une maison de campagne promettait les artifices du film français par excellence, j'en doutais pour ma part car nous sommes de juvéniles gens de bonne compagnie et en aucun cas de narcissiques bourgeois névrosés en manque de sensations fortes et pseudopsychotiques, travaillant de près ou de loin dans l'administration française ou dans l'art de retirer des subventions. Comme il se doit dans un groupe, la répartition des classes sociales s'est opérée de manière naturelle même si leur mise en action fut plus compliquée. J'ai assumé, en bandoulière -mes chers amis-, notre Bourgeoisie ("la passion de la bourgeoisie"), je ne cache pas toutefois que des sociologues amateurs et vite regardant nous auraient considérés comme des nouveaux riches, du fait du cabriolet que la société de location d'automobile nous alloua sans demander notre avis. Cette illusion fut même exacerbée par le trait que nous forçâmes (les joies du décapotage de toit ouvrant) pour irriter Yb, qui en retour déploya le b.a-ba du bo-bo (satisfaction bouffie de la hausse du pétrole, etc.), en riposte, dans le cadre d'une guerre des nerfs de haute intensité. No pasaran la bourgeoisie des autres! Yb prit un tournant délicat en allant à la messe que nous snobâmes du fait, semble-t-il (toujours aux yeux des sociologues-minutes) de notre absence de spiritualité ou/et de valeurs spirituelles, si caractéristiques des détestables nouveaux-riches, toutefois, ruine pour ruine et pour rétablir un semblant de vérité dans cette comédie humaine (agréable et jubilative cependant), nous entreprîmes dans la grande tradition des classes moyennes mi-ignorantes, mi-cultivées, sournoisement en leur absence, la visite d'un château du Xème siècle perché sur une colline, dont nous exposâmes avec un zèle et une candeur appliquée d' instituteurs, la visite patiente à nos hôtes apaisés de la parole divine mais jaloux.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Manquant en effet de spiritualité (et de chaussures), je me suis passée du chateau. Mais j'ai vu la petite statue de la vierge ("voilà votre mère") au tournant d'une rue. Avouons-le, j'ai trouvé cela charmant.