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dimanche 7 octobre 2012

La vieille charrue ou les irréductibles

Un collègue de travail me parle de son village où il est installé depuis une vingtaine d'année. Il me raconte que l'endroit est passé de la campagne à la ville. C'est un village que je connais de nom par sa bière, son couvent (de carmélites m'a-t-il appris) et ses trois F. Il me dit aussi qu'il y a deux décennies, son jardin jouxtait un champ dont l'exploitant refusait d'utiliser le tracteur et s'en tenait à son cheval et sa charrue. Cette anecdote tombe à pic pour que je puisse faire un rapprochement qui vous semblera, j'ose le croire, parlant. J'ai pendant quatre semaines gardé Internet Explorer comme navigateur. Surfer sur le web ne faisait pas partie de mes priorités, je me disais que je pouvais m’accommoder de cet antédiluvien logiciel de navigation et lui redonner, me disais-je, une seconde chance. De plus, je voulais faire une nette distinction entre mon ordinateur au bureau et mon pc personnel. J'ai donc eu affaire à IE, puis dans une accalmie de travail, j'ai fait comme chez moi, j'ai installé Mozilla. La différence est criante, je croyais avec Internet Explorer que mon ordinateur avait un problème. Mozilla est plus robuste, plus rapide, plus convivial et on ne doit pas installer tout le temps un plug-in manquant. Je le conseille vivement, je laisse ceux qui ne l'entendent pas de cette oreille utiliser leur vieille charrue.

samedi 25 octobre 2008

Confèrence inutile sur une anecdote linguistique

Contrairement à l'anglais répandu aux quatre coins du globe (hé, hé) ou au flamand répandu aux quatre coins de la Flandre, la langue espagnole présente une unité qui fait d'elle un véhicule accessible et liant pour toute la communauté. Ainsi un angelino comprend mieux un petit gars d'Almendralejo, qu'un limbourgeois un petit ketje de Veurne, pourtant distant de quelques encablures belges -notons en parenthèse que la Belgique est une unité de mesure forestière qui comptabilise les étendues de forêts qui disparaissent chaque année - mais de rien-. Néanmoins, comme pour toute langue vernaculaire, il existe des variations bien distinctes qui marquent son homme et son territoire. Il y a certes trois grandes aires linguistiques, l'espagnol américain (sur lequel j'espère revenir plus tard), l'espagnol latino-américain et l'espagnol classique, jalousement et sévèrement chaperonné par Real academia. Toutefois, à l'heure de l'uniformisation mondialisée dont on goûte tous les jours les ravages, un vocabulaire propre à chaque pays, à chaque village, distingue les origines. Ce que nous pouvons voir à travers le mot pololo. Un pololo, pour un espagnol, ne sera rien d'autre qu'un pantalon court, non, je vous vois venir, pas un panta-court popularisé dans les années deux-mil par le sportif mallorquin Rafaël Nadal, mais plutôt les antédiluviens pantalons légers qu'on enfilait sous ses jupes dans des siècles barbares et obscurantistes qui ignoraient le chauffage et le réchauffement climatique. Vous comprenez bien que cet antique et aimable accoutrement risque de disparaître de nos gardes-robes et de notre vocabulaire à l'ère du tout-Lagerfeld. Or, il est un coin de la mappemonde où l'usage de ce mot fera de vous un amigo, fera scintiller dans l'œil de votre interlocuteur le brillant et émouvant sentiment d'appartenance qui existe encore, c'est le Chili. Là-bas, un pololo est un petit ami, un novio. Le mot tire son origine d'un insecte de Valparaiso, devenu l'emblème des pompiers du coin vaillants, musclés et bon à marier, attirant toute la concupiscence de la fine fleur du sexe faible. Ainsi, une fille qui a conquis le cœur d'un pompier se vante dans les bals d'avoir un pololo. C'est de là où s'est répandu l'expression comme une trainée de poudre dans tout le pays.

Mi pololo, amor de mi vida