jeudi 22 janvier 2009

Sur la Crise, entretien avec Michel Aglietta

Je recommande chaudement l'entretien qu'a livré le professeur Michel Aglietta sur les ondes de Canal Académie pour notre plus grand plaisir. L'économiste chambérien et chevronné a évoqué dans les grandes largeurs son livre répondant au doux nom de La Crise, qui a pour vocation d'expliquer les ressorts de la crise économique que nous traversons. On peut s'en fiche, mais il serait idiot de se priver d'un plaisir intellectuel de cet acabit. De cette conversation, digne des meilleures heures de France Culture, j'ai retenu moult idées que Aglietta a su exposer clairement à l'intelligence subsumée de ses auditeurs. Ainsi, il a expliqué en premier lieu, le mécanisme d'une crise économique où les acteurs, conscient du moment d'euphorie qu'ils traversent, rationalisent ce moment en s'assurant qu'il est infini. Greenspan a mis sur le compte de l'innovation financière la capacité à absorber l'endettement démentiel des ménages américains. De plus, l'essence de l'économie financière ne satisfait pas aux règles classiques ou néo-classiques d'autorégulation (plus un actif financier a un prix qui augmente, plus sa demande va augmenter, car la finance est une anticipation de la richesse future). Il date les origines de la crise à la crise asiatique (1997) et aux corrections qu'elle a entraînées, renversant les règles du commerce international où nous nous aperçûmes que les excédents des pays émergents finançaient la surconsommation des pays riches. Drôle de principe de solidarité. Par la suite, Michel Aglietta en bon keynésien évoque les actions des différents états et quelques scénarii futurs qu'en bon attaliste (ou adlérien, ne soyons pas sectaire) vous devriez apprécier. Je vais acheter ce livre en espérant vous en proposer quelques extraits ici même.

L'émission est en écoute sur internet : ne boudez pas votre plaisir ici

J'allais oublier deux trois rebondissements remarquables dans le cheminement logique du pédagogue. L'idée que si les taux d'intérêt sont proche de zéro, les politiques budgétaire et monétaire sont les mêmes, l'impact de l'entrée de la Chine dans l'OMC, le théorème de Irvin Fischer sur la déflation de la dette, j'adore!


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