Mon lecteur et ami chambérien me fit parvenir une question très pertinente et pointue, comme souvent, me plongeant dans des abîmes de perplexité et dans une réflexion intrépide quoiqu'angoissante. Et comme il faut faire des choses avec de l'angoisse, comme l'eut dit Rilke à son amie Andréas-Salomé en 1903, je me propose de réouvrir le cycle des conférences inutiles, en formulant tel un pilote d'une voiture rapide quelques éléments de réponse à la question cruciale et polémique que m'envoya bien obligeamment mon doux et rare ami de Chambéry, "peut-on dire qu'après quarante ans de carrière et trois cents chansons, il est très difficile de distinguer une quelconque cohérence idéologique dans le corpus des textes de Michel Sardou?". Sujet polémique, sujet épineux que nous embrassons là, à quelques jours de la chandeleur. J'entends des oh, j'entends des ah!, mais loin de moi l'idée d'obvier le sujet Sardou. Le cas Sardou. Michel, le polémique, Michel, le provocateur, Michel, l'homme libre, l'homme-limite, seront les axes de ma conférence en solitaire, les axes, toujours selon mon ami Rilke, so weit, so nah, des axes tels "un influx de conviction vécue que le sens de mythes immémoriaux semblait se précipiter, dissous, dans le lit de ce fleuve verbal, portant la conviction entêtée de cet étrange original sur un plus vaste courant...".
Peu d'hommes peuvent s'auréoler de l'aura de rébellion dont peut se revêtir ceux, rares, qui ont été censurés par le général de Gaulle. Comme Gainsbourg, Sardou, le polémique, l'impétueux, l'histrion, le licencieux, une fois délivré du royaume des hommes, gagnera le respect dû au poil-à-gratter bout-en-train immémoriaux. Car vous l'oubliâtes, la ritournelle sur les ricains, qui tant déplût aux autorités fit de lui un anticonformiste héritier, un fils-à-papa tranquille et insolent comme un élève de classe préparatoire d'école de commerce, une sorte de moderne anti-moderne de la chanson française, le chansonnier de la consanguinité. Mon ami et non-lecteur Yb fit une moue décomposée lorsque je lui exposai les mérites de l'homme Sardou, et me répliqua des airs du groupe de Ntm en pleine figure. Or, ce groupe-ci, monsieur, est un groupe instituée, un groupe fossilisée, un groupe académique, alors que jamais un hymne tel que le bon temps des colonies n'est enseigné à nos progénitures dans les écoles sarkozystes, Michels est laissé au peuple, il est l'incarnation de la chanson populaire, lui a fuit les têtes vides des écoliers pour se loger dans les cœurs des adultes. Ces cœurs de la plèbe qui murmurent du Sardou. Comme le dit Jean-Louis Murat, "Suicidez-vous, le peuple est mort", Sardou est l'Orphée du cortège funèbre du peuple qui s'ennuie les soirs de Noël.
Peu d'hommes peuvent s'auréoler de l'aura de rébellion dont peut se revêtir ceux, rares, qui ont été censurés par le général de Gaulle. Comme Gainsbourg, Sardou, le polémique, l'impétueux, l'histrion, le licencieux, une fois délivré du royaume des hommes, gagnera le respect dû au poil-à-gratter bout-en-train immémoriaux. Car vous l'oubliâtes, la ritournelle sur les ricains, qui tant déplût aux autorités fit de lui un anticonformiste héritier, un fils-à-papa tranquille et insolent comme un élève de classe préparatoire d'école de commerce, une sorte de moderne anti-moderne de la chanson française, le chansonnier de la consanguinité. Mon ami et non-lecteur Yb fit une moue décomposée lorsque je lui exposai les mérites de l'homme Sardou, et me répliqua des airs du groupe de Ntm en pleine figure. Or, ce groupe-ci, monsieur, est un groupe instituée, un groupe fossilisée, un groupe académique, alors que jamais un hymne tel que le bon temps des colonies n'est enseigné à nos progénitures dans les écoles sarkozystes, Michels est laissé au peuple, il est l'incarnation de la chanson populaire, lui a fuit les têtes vides des écoliers pour se loger dans les cœurs des adultes. Ces cœurs de la plèbe qui murmurent du Sardou. Comme le dit Jean-Louis Murat, "Suicidez-vous, le peuple est mort", Sardou est l'Orphée du cortège funèbre du peuple qui s'ennuie les soirs de Noël.
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