mercredi 21 janvier 2009

Faites entrer Accusaman

Une des bonnes nouvelles de l'année entamée, en plus de la résolution du conflit israëlo-palestinien, de la fin de la crise économique, de la fin du chômage, l'essor du roquefort, de la fin du réchauffement climatique, mécaniquement advenues par l'élection de Barack, est ma découverte, stupéfait et amusé, de la fonction pvr que se gardait bien de me révéler mon abonnement au câble. La dite fonctionnalité permet d'enregistrer dans une petite boîte avec une facilité biblique des émissions que notre emploi du temps largement surfait ne permet pas de visionner en temps réel. Suite à ma partie de billard hebdomensuelle, j'ai manqué le début de l'émission qui fait frissonner d'angoisse et de plaisir coupable les français, faites entrer Accusaman. J'ai donc pu visionner l'épisode du jour avec un décalage si minime soit-il que j'étais tout disposé à raconter par le menu les trames de l'émission devant la machine à café.
Cette semaine, les Accusaman furent tout à fait antipathiques et l'épisode fut insupportable, éprouvant et douloureux, abominable. L'émission y a développé un de ses travers les moins glorieux, la complaisance morbide devant des détails terrifiants. Il s'agissait de la présentation d'un fait divers épouvantable, le démantelement d'un réseau pédophile à Angers prospérant dans les bas-fonds de notre société. J'aurais aimé qu'on fasse plus de lumière sur le rôle des services sociaux, incapables de prévenir l'horreur, malgré la haute surveillance qu'on leur ordonne, sur la bestialité dans l'humain dépourvu des barrières morales et moins sur l'accumulation des détails à hanter vos cauchemars. Épisode largement zolien, donc. La misère, en effet, se bousculait dans toutes les sphères de soixante-six inculpés. J'ai été amusé d'entendre l'avocat dire que la misère était aussi intellectuelle car ils ne connaissaient pas les couleurs du drapeau, ni même le nom du président (purée! ils ne lisent donc pas le Monde comme tout le monde). Pour une fois, la famille des victimes était confondue dans la carcasse des bourreaux abrutis avec les coupables. J'ai essayé quelques réflexions profondes sur la nature humaine, ému par les destins des enfants martyrisés, mais je n'ai pu formuler quelque chose de raisonnable.

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