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mercredi 17 mars 2010

La beauté de l'outrance

J'ai entre les mains un cahier qui reprend des pages de la diatribe de Barbey d'Aurevilly contre Didérot, publiée à l'époque sous le titre Goethe et Diderot. On y trouve les phrases que Raphaël Enthoven avaient lu en ouverture de son émission sur le philosophe, elles m'avaient attiré. J'ai trouvé par chance quelques feuillets chez un bouquiniste. C'est virulent et bien tourné. Je serais bien malin de m'en inspirer car il faut dire que seule la violence des attaques provoquent la réaction et l'échange dans la vie des blogs et ramènent la meute des commentateurs.
En effet, Diderot, c'était la discussion faite homme. C'était le haut bavardage incontinent, le ruissellement de la parole tombant incessamment du sommet d'une tête fumante. il fermait les yeux et ouvrait la bouche, et cela partait, et ruisselait à noyer cinquante petits Sainte-Beuve là-dedans.

Mais Diderot était, lui, un talent essentiellement extérieur. Au lieu de se concentrer, il se répandait. Il n'aurait pas attendu, comme Richardson, cinquante ans derrière un comptoir, avant de lancer une Clarisse Il était du siècle le plus superficiel. Comme un bourgeois qu'il était, -comme un parvenu et un Turcaret de lettres, -il rafolait des salons où les grands seigneurs ennuyés l'écoutaient comme un oracle. Sa vanité s'étalait là. Il s'y dépensait effroyablement. Il se dépensait au café, au foyer des théâtres, partout où les hommes étaient rassemblés et où il pouvait ruisseler de paroles.[...] Peintre qui crevait sa peinture pour passer sa tête par le trou de sa toile, afin qu'on le vît bien et au'on l'entendît bien toujours.

dimanche 7 février 2010

Jean-Baptiste Greuze

Le Père de famille expliquant la Bible à ses enfants, Greuze (1755)

La scène me plaît. Photographie à faire. Ce sera dans cette veine, Amis découvrant le nouveau livre de Bernard-Henry Lévy ou Lecture entre amis d'un livre de Bernard-Henry Lévy

samedi 6 février 2010

Didérot sur le devant de la scène

Cette semaine, en écho à la représentation au Théâtre-Royal du neveu de Rameau, l'émission radiophonique Les nouveaux chemins de la connaissance diffusait des entretiens autour de la vie et l'oeuvre de Denis Didérot, qu'on peut aussi se procurer pour la balladodiffusion dans les parcs ou pour ses "joggings" bénins. La douce voix du savant belge Raymond Trousson nous guide dans cette voie par moi méconnu. Je me méfie du timbre plastique et l'élocution moderne de l'animateur, car on dirait B-H. Lévy jeune, je suis subjugué, en revanche, par la science et la clarté de l'invité, de sorte que nous avons la chance d'assister à un roboratif et charmant moment de gai savoir. Il est possible désormais de comprendre un peu mieux la pièce que nous vîmes samedi dernier. Je m'étais demandé pour quelles raisons nous jouions du Didérot en ce moment. S'il apparaît comme un intransigeant, ponocratique philosophe résolument subversif de son époque, et y pointer toute sa modernité, sa fine plume d'écrivain classique et sa verve le ramène paradoxalement à un passé lointain, déjà condamné par notre présent vertueux. Un exemple, ses idées sur les rapports hommes et femmes sont insupportables et surannées (Supplément au voyage de Bougainville). Profitons donc de cet éclairage éphémère.

Les cinq émissions de la semaine à partir de ce lien
Quelques extraits de la pièce