France culture s'efforce au détriment de sa vocation originelle à devenir une radio généraliste de service publique. L'émission des Matins est là pour le confirmer, est là pour l'ancrer dans sa nouvelle mission. Cette saison, elle entend être présente dans la campagne présidentielle, comme tout le monde. C'est ainsi que les différents candidats à l'élection suprême défilent au micro. Ces dernières semaines, une émission particulière a beaucoup fait parler d'elle de telle sorte à ce que je me sois forcé de l'écouter. C'était celle qui passait sur le grill Mme Le Pen. Elle fut de l'avis unanime un ratage total. Le chef de la rédaction politique s'étant même invité dans l'émission du médiateur pour se confondre en plates excuses. Comme dit, je l'ai écoutée, mis en appétit par le spectacle annoncé d'un rendez-vous manqué. J'ai toujours déploré qu'on se serve de Culture comme d'un tremplin vers des médias mieux exposés. Il était clair que Hubert Huertas, le chef de la rédaction politique, voulait se "faire" Le Pen pour faire monter sa côte et qu'il a été mis en situation d'échec faisant se demander aux fidèles auditeurs non seulement si France Culture devait faire ce genre de programme mais aussi si elle en était capable. Ce qui est bien cruel pour nos ambitieux. Quels ont été les ingrédients du ratage? Je dirais l'impréparation flagrante de Huertas qui pensait qu'avec son angle d'attaque (car c'était d'attaque dont il était question) il allait déstabiliser Le Pen. Il affirmait que Le Front national n'apportait rien de nouveau, qu'il portait à incandescence les mauvaises nouvelles. Or, s'il y a bien un point qu'il faut concéder à travers la marginalité corrosive du Front National, c'est l'exclusivité de ses thèmes simplistes repris par la suite par les démagogues du moment. Huertas a été renvoyé dans ses filets, seulement, il s'est accroché toute l'émission durant à son crédo. Le problème a été, je pense, que les chroniques ont opposé leur idéologie, qui pour le moment n'est pas porté par la vérité de l'actualité. Un second élément était l'égo de Huertas qui l'a poussé dans des retranchements de puérilité et d'invectives. Tout cela, donc, était un inintéressant programme où nous ne pûmes pour nous consoler nous réjouir d'une punition publique, mais il est triste que les moments de radio originaux passent par ce type d'esclandre.
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