lundi 14 décembre 2009

Le croisé cathodique

L'inarrêtable Cohn-Bandit se démène beaucoup sur le front médiatique. Il est très, très colère contre le résultat du référendum suisse qui a fait couler beaucoup d'encre d'où dégoulina un flot d'indignation. "Il faut revoter"; comme on l'a fait pour le traité de Lisbonne et comme, il semble qu'on le fasse, lorsque le vote n'est pas conforme. Il a dit que la démocratie pouvait ne pas avoir raison et il a à de nombreuses reprises parlé de l'Allemagne de 1933, dont le peuple aurait démocratiquement confié les rênes du pays aux Nsdap. J'aimerais faire une précision que nombre de journalistes auraient pu émettre. Hitler n'a pas été porté au pouvoir par le peuple.

Le livre d'AlainF a connu un certain succès et a été l'objet de beaucoup d'émissions. On peut penser qu'il a été lu par les maîtres d'œuvre de ces dites-émissions. S'ils l'eussent fait attentivement, peut-être auraient-ils tenu compte de la lecture que fait Finkielkraut d'un beau livre, poignant, d'une certaine hauteur d'âme, Histoire d'un allemand, de Sébastian Haffner. Ils auraient remarqué et passé le message d'un fait historique non-négligeable. Hitler devient chancelier en janvier 1933, alors que son parti n'était pas en tête des élections législatives. Il était même en perte de vitesse puisque ses suffrages réunissaient 33,1% du corps électoral au lieu de 37,3% en juillet. Il a perdu deux millions de voix sur un total de 17 millions en quatre mois. Il a été nommé par von Hindenburg à la suite de tractations et d'aveuglement d'une partie de la classe politique. Par ailleurs, ce furent bien des députés français qui ont confié à Pétain les pleins pouvoirs (la loi dite constitutionnelle). Les approximations martelées par Cohn-Bendit méritent quelques corrections. Il y a donc là quelques mythes bien commodes, quelques faussetés utiles pour la classe politique. Je n'aime pas beaucoup ces basses manœuvres de simplifications. Comme l'a écrit Orwell, dans 1984,"Qui contrôle le passé, contrôle le futur ; qui contrôle le présent, contrôle le passé", les sorties du député confirment son embarras de la démocratie, moi, elle me "rappelle lez-heures-les-sombres" et même d'une certaine démogogie anti-populiste, si vous me permettez cette contorsion mentale.

source: wikipedia; hérodote

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