Carla Sarkozy, lors d'un long entretien publié dans un quotidien français, avait déclaré : "je suis épidermiquement de gauche". Révélatrice, cette citation d'une grande bourgeoise (et ce n'est pas un reproche) qui illustre un nouveau cheminement dans l'histoire des idées. Jadis, en effet, être de gauche était le fruit d'un parcours intellectuel, éclairé par le savoir et la connaissance, qui nous faisaient basculer dans le camp du progressisme, de l'avant-garde, délesté des oripeaux de l'obscurantisme conservateur. Les universités que nous fréquentons se gonflent d'être des lieux où la gauche domine, car c'est ici que le Savoir éclot. Comme il est plus aise d'être instinctivement du côté du bien, on se déclare de gauche, épidermiquement. Puis, plus tard, peut-être, embarrassé par les faits ou pas, on devient de droite, en général, lorsqu'on a l'âge de payer les impôts. De même, aux États-unis, des gens posés et intelligents, que nous croisâmes, peuvent affirmer sans être contredit que "les républicains votent avec leur cœur, les démocrates avec leur tête". J'y crois. Toutefois, si je me fie à l'excellent discours de Rudolph Guliani à la convention de St Paul, la critique du candidat Obama passait par cette phrase cinglante : "Hope is not a strategy". Le succès du candidat démocrate est quasi providentiel. Les indépendants, dont je fais parti, sont tentés par un discours transcendant qui contient une forte dose de pari historique. Voter Obama, c'est le choix de l'histoire, de l'espoir. Mon cœur me pousse à lui faire confiance. Cependant, le programme de Mc Cain, si vous l'avez lu, sa capacité à rassembler sur les dossiers, son leadership font de lui un choix rationnellement intéressant. Je suis seulement attentif à la composition de son administration à venir. En conséquence, plus on réfléchit, plus on doit se convaincre qu'on ne peut qu'écouter son "cœur"et donc, d'être un peu moins béat, un peu moins à gauche. Ce qui ne manque pas de piment, je trouve.
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