lundi 7 janvier 2008

2007, l'année du Blachier

Vous ne le savez peut-être pas mais 2007 aura été l'année où pour la première fois, le cosmos a été éclairé par la pensée de Grégory Blachier. L'inextricable écheveau qui anime la marche du monde est démêlé irrégulièrement sous nos yeux par l'observateur à moitié philosophe, à moitié blogueur, mais cent pour cent pas content. Transis, nous attendions fébrilement son avis bien senti sur des sujets épineux qui nous laissaient figés dans l'incompréhension (et même, nous n'osions le reconnaître, la crainte). Ainsi, lorsque des émeutes ont éclaté à Villiers-le-bel, il nous a entretenus pour notre bien de conscience citoyenne sur le salaire du président, et jamais là où on l'attendait, à propos de Chavez, son contre-pied parfait nous a entraîné dans la sémantique de sa candidate. C'est lui qui a parlé des téléphones portables en Afrique, ce à quoi personne, bande d'inconscient, n'avait osé penser. En 2007, il nous suffisait de lire du Blachier pour que notre nuit soit impossible ou tourmentée. Il arrivait au courageux Blachier de ne pas prendre parti pour ou contre les grèves laissant filer la métaphore jusqu'à s'emberlificoter, prenant de airs de Pythie. Alors pour se reposer de tant de posture ou envolées intellectuelles, il laissait sa page vacante plusieurs semaines ou alors il revenait nous parler de ce dont il ne faut pas parler ou ne pas prêter attention* avec un art consommé de la prétérition à la manière de Monsieur Jourdain.



En 2007, Blachier a lu un livre. Étouffant de rage contre les tests ADN, qui se font un peu partout dans le monde sauf devant les portes de sa rédaction, il a posé sa plume pour méditer sur du Morandini et son ouvrage de science-fiction. Il faudra au moins cela pour nous éclairer sur l'avenir sombre des hordes d'extrême-droite néolibérale.



Nous avons hâte de voir enfin le Blachier sortir de sa grotte pour se frotter aux Dégueulasses, aux petites frappes telles que Finkielkraut, Hortefeux ou Bourlanges sur les plateaux de télévision, car enfin sa pensée pourra se déployer foudroyante devant le pays tout entier. On les attend les ministres falots qui n'ont qu'à bien surveiller leurs bretelles tombantes, car l'éditorialiste veille, l'éditorialiste tue, l'éditorialiste bloggue.

*Ne manquer pas son "Pourquoi je me fous des vacances de Sarkozy"
Grégory Blachier, son
oeuvre 2007

10 commentaires:

Anonyme a dit…

Salut. Content de voir qu'à défaut de te plaire, je te fais parler. Je n'ai pas la prétention d'être un intellectuel, encore moins un éditorialiste. Et surtout pas de tout commenter, je n'ai pas le temps, ni l'envie. Quand je peux, où quand ça me prends, j'écris quelques trucs. Je l'admets très volontiers, des fois, je m'emberlificote dans mes mauvaises métaphores. Et j'aime bien les calembours. A bientôt pour tes commentaires avisés, dont je ne manquerai pas de tenir compte à l'avenir, donc. GB

Anonyme a dit…

Maître Renard,
Quelques petites précisions afin d'affiner vos flagorneries (un mot ronflant comme vous avez l'air de les apprécier). Vous avez raison de vous indigner contre les journalistes qui s'indignent : certains les préfèrent serviles et bien élevés. C'est une conception honorable du journalisme correspondant d'ailleurs aux tendances actuelles. Il est heureux que des citoyens éclairés s'élevant au-dessus de la masse des ignorants endossent le rôle de sycophantes. Les autorités "n'ont qu'à bien se tenir", on surveille les journalistes.
Qui donne des leçons doit accepter d'en recevoir. Ce sera tout d'abord une leçon de bon sens : savoir de quoi l'on parle. Le rôle de l'éditorialiste est de clarifier ou de mettre en perspective un événement de l'actualité ou une tendance (...) Il peut adopter un ton personnel et se montrer critique, à la différence des autres rédacteurs qui sont tenus d'adopter un ton plus neutre et objectif. Comme une leçon ne vient jamais seule, ce sera également une leçon d'orthographe. Falot avec un accent circonflexe fait certes plus savant qu'un simple falot tout dénudé. Néanmoins, trop d'habillage tue l'orthographe comme trop de hargne tue la critique.

N&N (unloaded)

Le master 226 a dit…

Que de fautes, que de fautes... je savais le Français difficile à maîtriser, mais à ce point... Laurent

Anonyme a dit…

Monsieur "Almendralejo" ... ne seriez vous pas vous même en train "d'éditorialiser" sur un "éditoraliste" ???? regardez vous dans le miroir ça ira plus vite... votre critique pleine d'aigreur vous ira droit dans la figure... à moins que ce soit trop insupportable pour vous !
journalistiquement,
Nicolas C

K. von Gibus a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
K. von Gibus a dit…

J'ai fait quelques corrections.
Merci de me signaler les dernières.

Anonyme a dit…

Monsieur Almandralejo me semble avoir fait à M. Blachier ce que M. Blachier fait presque chaque jour à de nombreux hommes politiques.
O. Ihl

Anonyme a dit…

Ces échanges partaient sur de bonnes bases: commentaires incisifs mais non dénués de fondements de la part de M. Almandralejo, réponse très digne voire même classe de M. Blachier. Je ne vous connais pas, mais bravo à vous deux. Malheureusement "N&N" a posté son commentaire et a plombé le niveau du débat. Faire la morale sur une faute d'aurtographe... Encore un fils de prof sans doute. Triste.
K. Miphe

Anonyme a dit…

Monsieur Nicolas C., avec votre belle envolée, n'avez-vous pas éditorialisé un éditorialiste qui avait éditorialisé un...bloggeur?
Eddy Tault

Anonyme a dit…

N&N, Laurent... Mais ça veut dire quoi ça ! Quand on ne maîtrise pas la langue française, on n'a pas droit d'exprimer ses idées ? C'est ça ? On est à cours d'arguments alors on sort le "mon dieu, mon dieu, que de fautes, que de fautes..." On n'est pas d'accord avec l'opinion de quelqu'un alors on le décrédibilise en pointant du doigt son manque d'éducation ou ses lacunes dans les bases de notre bon vieux français. Mais on est où là ? M. Blachier, bravo pour la dignité et la qualité de votre réponse. Les deux chiens de garde, à la niche. Gauchos de merde va!
JP Bacry
Ps: la dernière phrase est sans doute en trop, mais elle sonne bien.