Albert Thibaudet le disait, la politique en France est sinistrogyre.
Pour preuve renouvelée, la droite actuelle est encore tellement complexée par la dite grandeur morale de la gauche, qu'elle s'essaie à en reproduire les traits. Le nouveau président, qu'on dit pourtant décomplexé, a composé sur le papier un gouvernement à faire rosir de jalousie les tenants de la bonne pensée. Ainsi, la première ministre d'importance qui a des origines maghrébines est issue des rangs du parti conservateur, comme en Allemagne, d'ailleurs, où le chancelier est une femme. Il faut dire qu'à gauche, on est si sûrement assis et depuis bien longtemps dans ses préceptes qu'on peut se permettre le luxe d'être quelque fois sexiste, quelque fois raciste et bien souvent très éloigné du peuple. Il y a, chers amis, que de ce côté du cerveau (le bon) il n'y a plus rien à prouver.
Ce mouvement des idées, celui qui a fait passer l'âpre combat du Progrès en un confort de Rttistes, a amené avec lui toute une classe anciennement conservatrice dans les rangs du progrès social en lutte aux forces dominantes, la classe populaire se voyant là sommée de choisir parmi les notables qu'ils rêvaient jadis de pendre avec leur boyau. En conséquence, le premier parti dit de gauche et son univers intellectuel, s'il n'est pas fait de malencontreux lapsus religieux ou d'origine d'aristocrate bourguignon, s'époumonne à dire que déclin il n'y a pas, qu'il ne faut pas toucher aux acquis, alors qu'on aurait espéré de ce côté une poigne de réformistes en veux-tu-en-voilà. Pour fuir ce paradoxe, et ne pas trop se mentir à soi-même, on a dévié du social vers le culturel et une fois que tous ceci a été massacré avec la mauvaise grâce du jardinier débutant, on s'est tourné vers la société du spectacle, car dans charity business, il y a business où là, on a encore la main.
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