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jeudi 24 mai 2012

Magna testantur voce per umbras

Je poursuis la lecture de Quatrevingt-treize de Victor Hugo. J'ai été dans toute la première partie captivé par l'épopée des chouans. Hugo n'est pas réputé pour être un royaliste, mais il peint avec une certaine honnêteté la révolte des blancs. La bataille navale fut un monument, la fuite de Lantenac un grand moment. Puis, l'histoire se déporte à Paris, où elle perd de son intérêt. L'écrivain procède par listes pour décrire la Convention et ne parvient pas à soulever les tempêtes de l'histoire. Hormis la rencontre entre MArat, Robespierre et Danton, théâtralisée à outrance, l'agitation à Paris ennuie. Ce n'est qu'au retour en Vendée que l'action reprend son nerf. A croire que Hugo était plus inspiré par les bois plutôt que la ville, l'obscurantisme plutôt que le progrès, la légende plutôt que l'Histoire.

Il est possible d'écouter une lecture à haute voix (pour mes lecteurs aveugles ou/et yeux gourds) à partir de ce lien : ici

mardi 24 avril 2012

Va où tu veux aller, car personne ne t'attend

Dans sa description succincte du panorama intellectuelle français, Michel Winock, au cours de l'émission que je mentionnai cibilo, rappelait un moment, durant les années suivant soixante-huit, où on faisait silence sur son anticommunisme, car il était de notoriété universelle que tout anticommuniste est un chien, j'y ai repensé, parce qu'hier à l'entraînement, un coéquipiers irlandais tempêtait contre les millions de nazis qui ont porté le front national aussi haut dans les résultats électoraux en France. J'imagine bien que c'est cette terreur molle qui pousse ces mêmes nadzisse à taire leur intentions de votes aux creux des oreilles des sondeurs. Les salauds ont des manières de résistance ricanante.

Rossbeef, notre ami bloggeur-footballeur-poète, exprime dès qu'il le peut son rejet de la religion et la pauvreté d'esprit de ceux qui l'embrasse. Je me dis qu'une telle obsession le conduit à penser à God (il est anglais) bien plus souvent que moi qui m'efforce d'être mieux qu'un chrétien du dimanche. Il connaît beaucoup de choses et je me dis que le point de bascule va bientôt arriver, toutes les choses accumulées vont s'inverser, a contrario des anciens séminaristes de la IIIème République française. Il m'a amusé dans son weblog lorsqu'il pestait contre tel joueur de football professionnel qui pour célébrer son but exhibe un tee shirt où y était inscrit Thanks God, lui proposerait un tee-shirt God is overrated qu'il voudrait montrer dès qu'il inscrit un but, je suis tenté de mon côté  de préparer un tee-shirt, Thanks God, I score goals. Le Tout-Puissant et moi-même serions bien finauds si je ne marque pas et qu'on remarque ce tee-shirt dans le vestiaire.

Dans le livre que je lis, où il est question d'un poète bruxellois, nous traversons avec lui deux périodes particulièrement fécondes d'un point de vue intellectuel, d'une part, la constitution d'un mouvement littéraire La jeune Belgique, et l'essor des sciences qui met à mal la religion. Notre poète tente de concilier les deux à travers un panthéisme idéaliste, qui pourrait bien faire son retour dans les années qui arrivent. Emerveillement-Dégrisement-physique/métaphysique, explication d'un cosmos. Je constate, mais peut-être, je subis mes propre lubies que le succès populaire des zombies et de l'apocalypse (Mc Carthy) sont très fin de siècle alors que nous sommes en 2012. Il serait temps d'aimer enfin l'an 2000.

A deux reprises, j'ai entendu des intellectuels passionnés de littérature, de fins connaissances revenir de la même manière sur le cas Victor Hugo. Après une phase d'oubli dédaigneux, dû probablement au succès populaire, à la réputation de l'homme, ils ont eu à revenir sur son œuvre dont désormais ils savourent le génie indépassable. L'un d'eux parlait de son théâtre, l'autre de ses romans, et y consacre tout deux le reste de leur temps à lire ou relire le maximum d'une œuvre qui exigerait une à deux vies de lectures.