Je ne sais pourquoi j'apprécie tant prendre le train pour me rendre sur mon lieu de stage. J'ai besoin de cinquante minutes porte-à-porte en voiture et -attendez je calcule- cent minutes en train, avec le risque de rater une correspondance qui me laisse quatre minutes pour sauter d'un train l'autre. La plupart du temps, je me heurte au bruit. Cependant, j’apprécie cette aventure dans la routine. Je brave le froid, je pédale la nuit, j'attends sur le quai, je me presse fébrilement et je coupe à travers champ les mains gelées. C'est un exploit invisible au panache inutile comme nous savons si bien le faire dans la famille. Ma journée n'a pas commencé, je sais ce que j'ai enduré. Ce n'est pas à cela qu'on mesurera mes mérites et mon efficacité. Pourtant, comme on le dit en anglais, cela fait ma journée. Je dois dire aussi que dans le train, en plus d'économiser de l'essence, je peux lire et qu'ainsi je ne goûte guère à mon amertume.
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