Alain Finkielkraut s'est à de nombreuses reprises élevé contre une certaine tyrannie des comiques qui envahit les médias. Il a dénoncé une forme d'humour conformiste qui rabaisse en moquant ou insultant ceux qui ne pensent pas selon une ligne de conduite tracée par la "bien-pensance" (entre guillemets). Ce serait, si j'ai bien compris, un rire mesquin et agressif hissant du rang de comique au piédestal de procureur celui qui s'en gargarise. Je me souviens d'un article du journal Le soir (très précieux, ce journal, car il affirme naïvement les manières de pensée sans les nuances et circonvolutions à double-bandes des professionnels du "chocage" français) dont le titre était "les humoristes, ces nouveaux éditorialistes". Ce qui, d'une part, n'est pas très aimable pour les journalistes qui se donnent beaucoup de mal à être des intellectuels quitte à délaisser le terrain, mais illustre bien le nouveau rang de l'humour qui reprend la bannière de la résistance, de l'insoumission et de la hauteur critique. Même si je n'aime pas trop le mélange des genres, je n'ai pas d'opinion bien arrêté sur le sujet. L'émission, Répliques, diffusée samedi, qui avait pour invité celui qui écrit les textes de Laurent Gerra (que je trouve pertinent et drôle dans les imitations de Sarkozy, Bayrou, Delanoë, Rocard ou Jack Lang) pourrait nous informer sur la question.
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