vendredi 30 mars 2012

Le jour où je voulais arrêter d'être français

Je suis en train de râler sur la France et je dis à mon épouse que je ne suis plus français, que ce pays va à vau-l'au, ce sera sans moi et elle me répond que ce que je fais est typiquement français. Ce n'est pas faux, mon autre moitié d'identité ne se pose jamais la question de savoir si elle est ou si elle n'est plus, si elle arrête de l'être ou ne veut plus l'être. Si lui venait à l'esprit de déclamer : "j'arrête d'être belge", je crois qu'elle rirait d'elle-même, en disant sous couvert d'un petit rire contrit : "Eh bien retourne à ton inexistence!". Mais qu'on me comprenne bien, je me sens tellement loin de ce qu'on appelle communément "les préoccupations des français", du sort que mes concitoyens lient à leur patrie, du futur qu'ils se forgent (ou se creusent), que je sens que je veux abandonner cette partie de moi-même, mais disant cela, je suis encore plus français, car je renforce cet esprit de considérations générales et mythico-existencielles que peu de pays possèdent, de telle sorte que j'aboutis à ce galimatias : "plus je renonce à être français, plus je suis français". Alors aidez-moi : "Comment ne plus être français?"

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