mercredi 12 janvier 2011

Les invasions barbares

J'ai enfin regardé en vidéo le film qu'on me pressait de voir et auquel je me refusais par snobisme, paresse, autrechoseàfairisme et par nonisme : Les invasions barbares. J'ai apprécié, j'aime particulièrement la problématique des conflits de génération et ce sujet était développé de façon convaincante à travers le père, intellectuel jouisseur et le fils, gestionnaire prodigue. Le titre évoque le 11 septembre 2001, un intellectuel québécois est montré lors d'un passage à la tv où il emploie ce terme, mais aussi un livre, Barbarians at the Gate, qui décrit le règne de l'argent, de la finance au détriment de l'industrie et qui est incarné par le fils. Pourtant, ce fils, Sébastien, volontiers inculte, est perçu comme un personnage positif qui rachète toutes les erreurs de son père, égoïste et idéaliste buté. Il y a beaucoup de bons passages, bien pensés quoique trop court, qui peuvent prêter à débattre. Certes, le fils selon le souhait du père, s'est élevé vers la réussite et la vie heureuse, mais il s'est élevé dans une sphère qu'il lui est difficilement compréhensible et déplaisante, où les plaisirs de sa vie (vin, femmes, érudition) ont été liquidé au détriment d'autres (jeux vidéos, argent, technologie), le propos du film est de dire que les jouisseurs ont trop joui et que leurs enfants épongent leur dette dans l'efficacité et la froideur*, on se demande même à la fin si ce n'est la fils qui précipite l'euthanasie du baby-boomer. La décadence est douce. Mais je le trouve complaisant avec ce bon fils. A-t-il les armes intellectuels pour comprendre ce père et alors pourquoi l'aime-t-il? par sens du devoir ? Mais est-ce que cela rapporte de l'argent?

*confirmation sur la page Wikipédia du réalisateur : « Les jeunes d'aujourd'hui voudront fonder des familles stables. Ils voudront reprendre le modèle de leurs grands-parents » (tiré du documentaire Les Héritiers du mouton noir).


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