samedi 29 mai 2010

España va muy bien

Extrait d'un article de L'écho du 26 mai, donnant une petite idée de ce qui se trame en Espagne

..."In­utile de pré­ci­ser que le comp­teur risque de s’af­fo­ler ra­pi­de­ment. Si près d’un tiers des caisses d’épargne a déjà fu­sion­né, le gou­ver­ne­ment Za­pa­te­ro es­time qu’un autre tiers de­vrait re­cou­rir ra­pi­de­ment au même pro­cé­dé. Du coup, les es­ti­ma­tions de l’agence de no­ta­tion Stan­dard & Poor’s et de la banque Mor­gan Stan­ley évoquent une ar­doise de 35 à 43 mil­liards d’euros pour les pou­voirs pu­blics.

Ce qui tombe au plus mal pour un pays qui a an­non­cé la se­maine der­nière un plan d’aus­té­ri­té de 15 mil­liards d’euros des­ti­né à ra­me­ner le dé­fi­cit pu­blic de -11,2% du PIB en 2009 à -9,3% en 2010.

Mar­chés in­quiets

Déjà énor­mé­ment en­det­té, l’Es­pagne, qui doit rem­bour­ser (in­té­rêts com­pris) la ba­ga­telle de 705 mil­liards d’euros d’ici 2019 (soit 288 mil­liards d’euros de plus que la Grèce), va donc en­core de­voir ac­croître son en­det­te­ment pour sta­bi­li­ser son sys­tème fi­nan­cier.

Une pers­pec­tive qui fait froid dans le dos des in­ves­tis­seurs. Échau­dés par la crise grecque, ils se mé­fient de plus en plus des dettes sou­ve­raines des pays de la pé­ri­phé­rie eu­ro­péenne. Pour em­prun­ter à dix ans, l’Es­pagne doit dé­sor­mais of­frir un ren­de­ment de 4,12%.

Même si ce n’est pas en­core aussi as­tro­no­mique que dans le cas des Grecs (7,78 %), le sur­plus de ren­de­ment par rap­port aux Bunds al­le­mands exigé par le mar­ché, pour se cou­vrir contre une éven­tuelle dé­faillance de paie­ment, se monte à 1,55 % (contre 5,2 % pour la Grèce).

Une prime de risque his­to­rique qui montre que les in­ves­tis­seurs ne sont pas plei­ne­ment ras­su­rés quant à la ca­pa­ci­té des Es­pa­gnols à ho­no­rer leurs en­ga­ge­ments fi­nan­ciers.

En Juillet, ils de­vront, no­tam­ment, rem­bour­ser près de 25 mil­liards d’euros. Et près de 79 mil­liards d’euros pour l’en­semble de l’exer­cice 2010, soit quasi 15 % de leur dette to­tale. À titre de com­pa­rai­son, la Grèce doit rem­bour­ser cette année 5,4 % de sa dette to­tale, soit trois fois moins. Même si l’Es­pagne n’est pas la Grèce, il n’est pas im­pos­sible que le pays soit, lui aussi, ac­cu­lé à faire appel au dis­po­si­tif eu­ro­péen de sou­tien aux pays en dif­fi­cul­té.

Des défis im­menses

Avec un taux de chô­mage, qui culmi­nait à plus de 20 % au pre­mier tri­mestre, l’Es­pagne est le plus mau­vais élève de la classe dans la zone euro, mais aussi dans l’OCDE.

On voit mal, dès lors, com­ment la crois­sance (le FMI évoque à peine 1,5 % à 2 % sur le long terme) pour­rait ra­pi­de­ment venir au se­cours des au­to­ri­tés es­pa­gnoles.

Comme le ré­sume le fonds mo­né­taire in­ter­na­tio­nal, "les défis sont im­menses: un mar­ché de tra­vail en état de dys­fonc­tion­ne­ment, l’écla­te­ment de la bulle im­mo­bi­lière, un im­por­tant dé­fi­cit bud­gé­taire, un lourd en­det­te­ment du sec­teur privé […], une hausse de la pro­duc­ti­vi­té qua­si-in­exis­tante, une faible com­pé­ti­ti­vi­té et un sec­teur ban­caire pré­sen­tant des îlots de fai­blesse"."

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