dimanche 21 mars 2010

L'éloquence de Bossuet

Répliques, l'émission du 20 mars

Pourquoi Bossuet nous est-il tant étranger? L'avons-nous déjà lu, classique parmi les classiques?

Pourtant, il a été la voix de la France, comme l'ont été Victor Hugo et Voltaire. Certes, son œuvre souffre d'une vision théologico-politique radicale, La politique tirée de l'écriture Sainte est son programme, à l'écart de notre sensibilité contemporaine, sa langue, qui est aussi notre langue, fait encore l'admiration des rhétoriciens. Ces sermons, ses oraisons funèbres peuvent être lues et aimées, ce n'est pas de l'araméen, mes amis et après quelques lectures que l'internet nous permet, je ne suis pas perdu dans cette langue du Grand Siècle. Son Sermon sur les mauvais riches peut s'avérer croustillant et son éloge du silence dans ses Instructions aux Ursulines de Meaux du miel pour l'esprit.

L'émission de ce samedi vaut pour plusieurs choses, pour l'exercice d'admiration des invités érudits, ce qui est toujours un plaisir, pour quelques citations de Tocqueville lues par Finkielkraut, pour le recadrage historique d'une période obscure de notre savoir (La Fronde, les guerres de Religion, l'édit de Fontainebleau). Au début, Finkielkraut déclame une citation de Bossuet, il y met un ton théâtral qui fait dire qu'il est possible de faire des lectures publiques qui serait tout à fait plaisantes. Après tout, ce sont des sermons qui s'adressaient à un large public.

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