vendredi 2 octobre 2009

Bazancourt

Dimanche dernier, nous sommes allés à Reims. Nous en avons profité pour faire un crochet par un des villages où j'habitais. C'était Bazancourt. En venant de Laon, nous prîmes les départementales à partir de Guignicourt. Après des noms en-y, les villages terminaient à partir d'ici en -court, je me doutais que nous étions sur le bon chemin. Les villages, petits et mornes, étaient posés dans des forêts, des bosquets qui ne durent leur heureuse existence qu'aux rivières qui les nourrissaient. En cette après midi ensoleillée, cela nous fit bonne impression. Nous longions une rivière, parfois, les routes nous en éloignaient, alors c'était les vastes champs à perte de vue, aveuglants de platitude, comme si l'espace s'était absentée, laissant en substance le néant. Bazancourt s'est bâti le long de la Suippe et contrairement aux statistiques de notre temps a très peu cru, durant mes treize années d'absence. Quelques nouvelles constructions dans le lotissement de maisons préfabriquées empiètent sur les champs de betterave qui alimentent l'immense sucrerie, vaisseau fumant sur la mer calme. Nous avons marché. Le temps a bien fait son ouvrage, le chemin de terre que nous traversions malgré la pluie pour gagner le collège a été goudronné, on a même fait construire un petit terrain de sport. Surtout, le collège n'a plus grand chose à voir avec le tas de tôle qui a accueilli deux des années de ma longue adolescence. Il flambe de nouveauté, cette partie du village me paraît plus vert. L'autre partie, la gauche de la départementale, est figée dans le temps, de grandes demeures dont la pierre m'évoque les vieux pavillons de banlieue parisienne, des fermes trop grandes et désertées et des routes qui se perdent dans les champs. Le temps a discrètement fait son ouvrage.

Aucun commentaire: