Suite au déplorable faits divers récupéré par des sites d'extrême-droite, les personnalités les plus qualifiés et les intellectuels les plus estimables ont souhaité réagir pour tenter de comprendre. En exclusivité sur ce blog quelques extraits.
Pascal Perrineau (directeur du Centre de recherches politiques de Sciences Po, Cevipof): Les chiffres ainsi que les enquêtes d'opinions sont grâce à notre institut très pointues: on constate un déficit de popularité du président Sarkozy, qui n'a pas su convaincre son électorat traditionnel de la pertinence de ses plans de relance du pouvoir d'achat. Dans un monde dominé par l'image, et encore une fois, les chiffres le prouvent, il fallait puiser dans les grands thèmes qui ont fait ses succès électoraux. A quelques mois des élections européennes cruciales pour son mi-mandat, il fallait remobiliser l'électorat de droite, déçu par son mariage avec Carla Bruni. Cette vidéo - non-destiné a être vu, je le rappelle- tombe à pic pour soulever chez les français ce sentiment d'insécurité qui peuple à 47% l'imaginaire des français. Sarkozy s'est fait élir sur ça, il le sait, il veut déstabiliser une gauche qui est crédité d'excellentes intentions de vote par ce coup qui flatte à l'extrême-droite qu'il maîtrise très bien par ailleurs.
Alain Soral (boxeur) : La France a peur, si vous voulez, parce que la jeunesse se réveille. Les déshérités, les véritables prolos, commencent à mettre des gifles à la bourgeoisie-bohème de Sciences-Po. C'est pas innocent que le petit mec, mou de la bite, qui gémit à sa maman est un type formaté par l'école des élites. Dans une analyse marxiste, ça en dit long sur les futurs patrons qui licencient, c'est une réminiscence de leur déficit sexuel et masculin. C'est une lopette... qu'il vienne prendre des cours de boxe avec moi, et on verra si la France de demain, elle pourra dire amen au complot judéo-sioniste du grand capitalisme mondialisé, si vous voulez.
Marie-Pierre de la Gontrie (secrétaire nationale du PS aux libertés publiques et à la justice, auteure de le Livre noir sur les libertés publiques) : Ces actes inqualifiables qui consistent à dévoiler des vidéos destinées à être non-vues sont une atteinte au droit à l'image et un nouveau pas dans la répression des classes défavorisées. En sortant de leur contexte d'utilisation privée ou semi-privée ces images, on viole les chartes élémentaires de la Cnil et le respect des libertés. Des millions de personnes ont vu ces images à caractère privée et nous transforme de fait en petit flic et procureur. Prendre le bus sous le règne du président Sarkozy signifie que nos libertés sont bafouées. Le règne de Big Brother s'étend dans nos sphères d'intimité et de socialisation contrôlé par l'Etat. C'est encore un exemple à charge de plus a ajouté au Livre noir sur les libertés publiques.
Alexandre Adler (historien, journaliste): Lorsqu'en février 1977, à Abu Dhabi, le grand fils du cheick Adaam-Al-islam déclarait devant un parterre d'officiel chiites de Jordanie du sud reprenant à mon ami Bismarck ces sages paroles : "On peut tout faire avec une baïonnette, sauf s'asseoir dessus", il ne s'imaginait pas par un effet papillon inédit les faits divers déplorables, désagréables mais dérisoires des autobus parisiens. Car que s'est-il passé en réalité? L'élection d'Obama a changé beaucoup de choses de chaque côté de l'Atlantique. La crise financière marginalise le secteur tertiaire, le sentiment antisémite gagne les banlieues qui cultivent un ressenti douloureux du conflit israëlo-palestinien, mais c'est plus que cela qui fait qu'un jeune blanc de type caucasien est roué de coup dans un transport public comme il le serait dans n'importe quelle banlieue du Nigeria ou d'Afrique du Sud. C'est un sentiment d'impunité et de toute-puissance qui gagnent les déçus du protectionnisme. Alors que va-t-il se passer? Mes fidèles auditeurs le savent, il m'arrive de me tromper, mais dans ce cas-ci, il est évident, le futur s'annonce pour le moins délicat. Le protectionnisme et la chute du Yuan vont entraîner une paupérisation des classes moyennes de l'occident laïc, ajoutant à l'arrêt de l'immigration un fort sentiment de solidarité antisémite qui sont à l'image des guerres houleuses des Pays-bas au XVIIème siècle un climat de tension et de guerre civile d'une rare ampleur. C'est bien ce qui s'annonce aujourd'hui et à quoi nous devons nous préparer.
Gibi (journaliste d'investigation au Jdd et bien connu de nos services) : C'est une tronche de fake (ah! elle est bien bonne). Cette vidéo n'a aucun contenu informatif, ma déontologie m'oblige à ne pas me prononcer. D'après Morandini, c'est un canular de Gérald Dahan (-le-petit-patapan).
Lilian Thuram (futur ministre, intellectuel et joueur de football, réécrit par un journaliste du monde) : Le cri de détresse de ces jeunes me fait mal. C'est l'histoire de quatre excités qui mettent à mal des politiques d'intégration. C'est un spectacle désolant, mais je crois que ces jeunes ont gravé en eux les images des abus de la colonisation. C'est une sorte de hymne à leur père, ils font courber l'échine à ceux qui ont bafoué la dignité du peuple métis.
Christine Boutin (ministre d'Etat) : Ce sont des images affreuses, horribles qui sont diffusées sur des médias grand public. Il faut donc les retirer, car elles heurtent les sensibilités et ne décrit pas une situation plus complexe et plus humaine qu'on veut bien le dire. Depuis la prise de fonction de Nicolas Sarkozy, nous œuvrons pour un contrôle responsable des images. Les enfants ne doivent pas voir ça[...] J'ai appris que la scène avait eu lieu à proximité de Montparnasse, un quartier de Paris intra-muros, je me félicite de cette mixité sociale dans des quartiers auparavant imperméables à la diversité. Ce sont les premiers fruits de notre politique du logement et nous ne nous arrêterons pas là.
Je ne suis pas doué dans l'art du pastiche, mais c'est un exercice assez plaisant, j'ai pu le constater il y a peu. Et après tout, je suis chez moi, je continuerai.
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