jeudi 16 avril 2009

Faites entrer AccusaMan

J'entends, je crois entendre, les nombreux grincheux qui ricanent sur mon intérêt marqué pour l'émission télédiffusée, "Faites entrer l'accusé". Serait-ce les réminiscences de ma lecture prolongée pour un tabloïd bruxellois nommé dh ? Serait-ce cette longue pratique du fait divers épié derrière un clavier? Serait-ce mon goût pour le trafic canin et les agressions gratuites dans les transports publics qui me jettent dans mon canapé, frissonnant de voyeurisme épouvanté devant cette émission chiche en haut tenue intellectuelle? Mes doux amis, je suis au regret de devoir vous détromper avec véhémence et sachez qu'il m'en coûte, ricanants. Il est des grands noms de la culture, des esprits fins, infiniment plus finauds que le tenancier de ce weblog, tout sympathique que je suis, qui ont une passion pour le fait divers macabre et rebondissant. Avez-vous lu de Gide André, "la séquestrée de Poitiers"? Savez-vous que Cioran se passionnait pour l'affaire Dominici et que Colosimo a écrit sur une affaire criminelle que j'évoquais plus tôt? Et Mazarine Pingeot qui a commis un livre sur la femme qui congelait ses gamins dans un congélo coréen? Je peux vous le dire, moi, tous regarderaient "Faites entrer Accusaman" et ils tiendraient un weblog ou une chronique dans des magazines de télévision destinés aux membres de l'éducation nationale. Voici chers amis contrariants pour cette mise au point.

Thierry Paulin est un adolescent qui erre de foyer en foyer à la recherche de l'affection que sa nature insouciante, gaie requiert. Lorsqu'il débarque à Paris, aux débuts des années 80, il se préoccupait peu de savoir si l'abolition de la peine de mort, promulgué il y a quelques mois pour le nouveau gouvernement, était une bonne chose ou pas. Ce qui intéressait Thierry, c'était : faire la nouba et organiser la nouba. Une vie de noctambule acharné. il nourrit de folles ambitions dans le milieu de la nuit, mais l'argent lui manque. C'est ainsi qu'il se met à massacrer des petites dames âgées qui ne demandaient qu'à vieillir tranquillement et dignement, abandonnées de tous. rien ne semblait l'arrêter. Quelques vingts meurtres sont commis, sans remords, répandant la psychose dans les quartiers parisiens, le XVIIème, le XIVème, puis le XIème. Ce devait être une ambiance bizarre que ces assassinats crapuleux -le motif est connu l'argent des dérisoires porte-monnaie de vieilles dames, qui remettaient en question l'abolition de la peine de mort. il devait être possible à ce moment-là de craindre que cet acte révolutionnaire n'ouvrît les vannes du crime généralisé. La France a l'espace d'un instant frissonné.

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