mercredi 24 décembre 2008

Faites entrer Accusaman

Dans une de ces fameuses et trépidantes émissions, qui font la gloire du service public télévisuel français, j'ai nommé la dite émission "Faites entrer l'accusé", le spectateur attentif et méditatif a pu dans la demi-saison écoulée se laisser aller à quelques réflexions que je vous livre à la ericcantonade.

Un homme, bien que sauvé le croit-on par ses origines vendéenne (le vendéen est bon), se révèle être en vérité un ignoble et froid dépeceur de compagnes, qui en dix années d'intervalle a tué et enterré les femmes avec qui il partageait sa modeste vie de cafetier. Condamné à des années de prison, le criminel tombe gravement malade dans sa cellule. Il est atteint, de l'avis des spécialistes, d'un cancer incurable, si bien qu'en vertu d'une loi pondue opportunément par Kouchner en ce temps, il put, en sa qualité d'agonisant, terminé sa sinistre vie dans son chaleureux et réconfortant foyer familial dans un douillet pavillon d'un modeste lotissement de la côte Atlantique comme notre pays en regorge tant. Cependant, bien que condamné par les plus éminents spécialistes tant judiciaires que médicaux, notre homme se remet peu à peu, difficilement, mais par on ne sait quel miracle redevient un homme valide à la grande stupeur du voisinage, qui surprend le criminel libre bricoler ou chercher des baguettes pour ses bien-aimés parents. Le voisinage prend peur, en toute connaissance de la réputation de l'homme qui devrait dans un monde normal leur laisser la tranquilité en croupissant dans de sinistres cellules de condamné. Passons sur l'ambiance, peur sur la ville, et remémorons nous les propos du maire, interrogé par les méticuleux journalistes. Le maire sortait les lettres des habitants se plaignant de l'activité du dangereux quidam, il lisait des lignes qui faisaient état des moindres faits et gestes du malade. Alors, il dit : "il est plus surveillé que s'il était en prison". C'est certainement cette passion française que la Halde a voulu réveiller en exhortant nos concitoyens à dénoncer les cas patents de "discrimination", mot entre guillemet qui conserve toute sa subjectivité d'opinion et de sentiment. après quelques allers-retours spectaculaires, l'homme mourut en prison au grand soulagement des familles des victimes et des épistoliers enthousiastes.

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