Tout comme le fait que les français n'aiment pas se laver, Accompagnateur déteste arriver à l'heure, il est de mon côté quelques aspects d'une toute grande banalité que je m'efforce de ne pas corriger en dépit de la brutalité de la main invisible, la si fameuse dévoilée par Adam Smith, celle qui nous fait rentrer dans le rang en nous tirant les oreilles, nous corrige par une fessée ou sème des embûches qui nous marquent au fer rouge. Cette organe (invisible) de correction pourrait expliquer pourquoi les "amoureux de littérature" se convertissent à partir d'un certain âge en obsédé de l'argent, pourquoi les jeunes décident de voter à droite ou de ne plus écouter de reggae musique, pourquoi soudainement on méprise le cinéma, bref cette paternelle main qui nous amène sur le haut de colline et nous impose de regarder la réalité. Il n'est pas simple de passer outre ces corrections, on peut surmonter les humiliations pour les plus stoïques, mais cela exige beaucoup d'abnégation ou un je-m'en-foutisme-certain ou un handicap définitif. Je ne sais comment classer ces deux actions que je ne peux me résoudre à faire dans la facilité : téléphoner et aller chez le coiffeur. N'insistez pas, c'est une souffrance. J'attends le moment où l'âge fera qu'on n'y pourra plus rien, que tout le monde aura renoncé à nous corriger et qu'on aura assimilé l'idée que cela fait partie de notre personnalité. Lorsqu'on dira : X n'appelle jamais à la place de X n'a toujours pas appelé, il pourrait au moins le faire, c'est un manque de politesse. On aura gagné le respect.
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