lundi 18 octobre 2010

L'inspiration vient du Vermont

L'Ode au Vermont continue. Au hasard d'une lecture sur Wikipédia, cherchant des contes pour enfants, je cherche quelques informations sur la notice biographique de R.Kipling, célèbre écrivain anglophone que d'aucuns connaissent comme le créateur du Livre de la jungle, rédigé dans le Vermont.


Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, le jeune couple retourna aux États-Unis et loua une petite maison près de Brattleboro dans le Vermont pour une somme de dix dollars par mois. Carrie était enceinte de leur premier enfant.

« Elle fut meublée avec cette simplicité d'une époque qui ne connaissait pas la location-vente. Nous fîmes l'acquisition d'une énorme chaudière de seconde ou troisième main qui alla dans la cave. Pour accommoder des tuyaux de fer-blanc de huit pouces de diamètre nous fîmes généreusement percer notre mince plancher (c'est pur miracle que nous n'ayons pas été brûlés dans nos lits au moins une fois par semaine cet hiver là) et nous vécûmes extrêmement, égocentriquement heureux. »

C'est dans cette maisonnette, surnommée Bliss cottage (la villa du bonheur parfait) que naquit leur premier enfant, une fille, Joséphine, « la nuit du 29 décembre 1892 sous trois pieds de neige. L'anniversaire de sa mère tombant le 31 et le mien le 30 du même mois, nous la félicitâmes de cet esprit d'à propos. » C'est dans cette maisonnette que Kipling eut pour la première fois l'idée de ce qui allait devenir Le Livre de la jungle :

« Mon bureau faisait sept pieds sur huit et de décembre à avril la neige s'accumulait jusqu'au rebord de la fenêtre. Or il se trouvait que j'avais rédigé une histoire sur les travaux forestiers en Inde où je parlais d'un enfant élevé par des loups. Dans le silence et l'attente de cet hiver 1892 je sentis remonter des souvenirs des lions maçonniques des magazines pour la jeunesse que je lisais enfant, et voici qu'une phrase du roman de Rider Haggard Nadia, the Lily (Nadia le lys) se combine avec l'écho de ce récit. L'idée une fois précisée dans ma tête, la plume fait le reste, et je n'ai qu'à la regarder commencer à écrire des histoires sur Mowgli et les animaux qui allaient constituer le Livre de la jungle.6 »

Après la naissance de Joséphine, la maisonnette devint trop petite et les Kipling achetèrent un terrain de dix hectares appartenant au frère de Carrie, Beatty Balestier. C'est là, sur le flanc d'une colline rocheuse surplombant le fleuve Connecticut, qu'ils firent construire une maison que Kipling baptisa « Naulakha » en l'honneur de Wolcott 8. Naulakha, qui signifie littéralement « neuf lakh » (ou neuf cent mille roupies) en hindî, était le nom donné aux colliers des reines dans les contes populaires de l'Inde du nord13, un « bijou sans prix », selon la traduction qu'en donnait Kipling.

Cette retraite au cœur du Vermont, ainsi qu'une vie « saine et propre », stimula l'imagination de Kipling. En l'espace de quatre ans, il produisit, en plus du Livre de la jungle, un recueil de nouvelles (The Day's Work, (Le Travail de la journée)), un roman (Capitaines courageux) et de nombreuses poésies, dont le volume des Seven Seas (Les Sept Mers). Le recueil de poèmes intitulé Barrack-Room Ballads, qui contient deux pièces célèbres, Mandalay et Gunga Din parut en mars 1892. Il prit un plaisir immense à rédiger les deux volumes du Livre de la jungle, chef d'œuvre d'imagination poétique, et à répondre à l'abondant courrier de ses jeunes lecteurs.

Aucun commentaire: