Je me suis amusé à entendre une amie revenant du Japon. Comme nous tous, elle aime "se faire un jap'". Nous l'avons questionné sur la nourriture japonaise au Japon. Elle est, autant vous le dire tout de suite, très différente de l'image que nous nous en faisons, très lointaine du goût dont nous nous repaissons. C'est amusant. De même pour la nourriture mexicaine exportée, bière australienne exportée, je vous laisse compléter la liste. Le multi-culturalisme, l'ancien nom du cosmopolitisme, n'a pas forgé un univers de diversité parfaite dans le respect des identités qui se côtoient. Non, le divers décroît. La pression Mainstream est forte, impitoyable. Ce n'est pas réjouissant. Nos supermarchés culturels sont les mêmes. Le plus amusant, je crois, pour les amateurs de bizarrerie et écrivains de seconde zone, sont les petits mélanges d'identités imparfaites et interlopes. Il m'était arrivé de me poser la question, jeune, de savoir comment vivait un hongrois de Roumanie. Maintenant, on peut imaginer la vie d'un Français (car la France redevient une terre d'émigration) installé au Canada consommant des tacos au bureau d'où il parle anglais, mais aime suivre les polémiques franco-française. Un italien vivant à Bruxelles aura peut-être épousé une espagnole ne trouve plus de magasins ouvert après six heures, alors qu'il souhaite préparer une grande fête regroupant la bourgeoise internationale de son réseau universitaire. Il ne sera plus tout à fait italien, pas tout à fait belge. on pourra alors dégriser cette zone vertigineuse.
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