Cette semaine, malgré la somme de travail qui m'accablait et l'enfermement qu'il entraîne, j'ai pu comme tout le monde me désoler de l'incident qui a eu lieu à Grenoble et qui a fait de cette charmante et dynamique ville de province le centre de l'attention du voyeurisme national. Le petit clin d'oeil que le Très-Haut a concédé à ce blog est que le texte que j'intitulai "Peur sur Grenoble" a connu un nouvel update en ce moment de fusion où le virtuel et le réel ne font qu'un, comme l'aimerait que le soit un peu plus souvent nos bienpensants bisounours. Beaucoup de choses ont choqué, ou comme il est l'usage de le lire, ont interpellé. Qu'est-ce qui m'a interpellé, comme on le dit lorsque la vérité ou l'événement est déguisé en vigile? Certes, cette barbarie quoique très ordinaire, s'est produite en plein centre ville dans une apparente tranquilité. Les commentateurs ont été étonnés que ce déchaînement de violence soit parfaitement assumé par la non-fuite des comment dit-on dans le langage trafiqué, euphémisé, sociologisé, édulcoré? des jeunes. il devient plus difficile pour les spécialistes de masquer les faits, la raison sociale perd de son crédit, l'argument de l'utilisation politique se dévoie. On ne va pas pouvoir baisser les yeux encore longtemps. Peut-être certaines de mes fréquentations vont prendre en compte ce que j'ai pu leur dire il y a cinq ans, mais tout de même, le courage n'est une vertu de notre génération, nous avons encore trop à perdre. Je le sens, les gens s'en désolent, mais ne sont pas excédés. Ils consomment, ils brûlent leur fin de mois et prennent des calmants. Ils attendent le pire, en espérant qu'il ne surviendra pas in extremis, ils attendent et espèrent ne pas s'engager. J'ai pensé fugacement que bientôt le terme tolérance zéro allait féconder. En fait, non, il arrivera dans cinq ans. Nous ne sommes pas un grand peuple en ce moment, l'effondrement et la honte ne nous atteignent pas beaucoup. C'est une expérience historique assez intéressante, somme toute.
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