dimanche 8 mars 2009

Weezer

J'ai découvert le groupe Weezer dans les années 96-97, j'adorai écouter des chansons de l'album Pinkerton, avec sa pochette neigeuse que je comparai aux vues des pentes de la Chartreuse sur lesquelles donnaient ma chambre. Personne de mon entourage ne connaissait ou ne connaît Weezer, c'est un de mes secrets les mieux gardés ou plutôt un de mes secrets que je n'arrive pas à partager. Comme souvent, dans les albums du groupe, il y a quatre ou cinq chansons de très haut niveaux et les autres, médiocres. Dans Pinkerton, il y a El Scorcho, The Good Life, mais surtout Tired of Sex, avec ce cri glaçant et galvanisant, vertigineux et épidermique. Ce serait peut-être exagéré de le dire mais j'ai ce cri en moi, il résonne dans un coin de mon cerveau. Il y est stocké. Parfois, il me parvient quand je pense à des choses, sans aucune logique, je crois. Par la suite, j'ai perdu de vue le groupe, je ne pensais pas que ce fut un grand groupe, alors je n'y prêtais pas attention. Il y avait eu dans un disque suivant quelques relatifs succès qui sont parvenus à nos oreilles, tels que Hash Pipe, qui me semblait tout de même bien différent de la subtilité de Pinkerton et Island in the Sun, qui passait, par on-ne-sait-quel-hasard, on ne sait pourquoi, sur les rotations des grosses et imbéciles radios commerciales. Maladroit est un titre intéressant, mais je n' y ai jamais rien entendu. C'est par le biais de Beverly Hills, chanson irrésistible, publié en 2005, que le groupe se réinstalle dans mon existence, qui il faut le dire avait musicalement s'entend, pris quelques virages et largué quelques amours de jeunesse. Je rêve souvent en jogguant de réécrire cette chanson en français sous le titre d'"Entre-deux-guiers". Dernièrement, j'ai téléchargé le Red Album et j'y retrouve des sensations miennes d'il y a plus de dix ans, notamment à l'écoute de Troublemaker, Thought I knew, mais surtout de The greatest Man, que je me risque à comparer à Bohemian Rhapsody. On y retrouve le cri. Entre les six minutes du chemin qui sépare ma maison de mon église, je mets cette chanson immanquablement. C'est comme cela que je souviendrai des années présentes. Dans le disque, il y a bien évidemment des chansons éminemment dispensables, de telle sorte qu'on se demande toujours si c'est un bon groupe ou un groupe mineur. Mais c'est mon groupe.

Aucun commentaire: