Alors qu'il y a quelques semaines le cinéma américain nous livrait un film anar et corrosif, cocasse et railleur, sorti de l'esprit tordu et ricanant de Ben Stiller, Tonnerres sous les tropiques, la France du cinémonde, toujours avide de rendre la monnaie de sa pièce aux forces de l'Empire, réplique ces jours-ci par le surprenant et militant, Agathe Cléry, la femme raciste qui va devenir noire. Tandis que l'un, revenu de vingt années de politiquement correct, se plaisait à moucher la caste hors sol des comédiens du cinémonde ayant trop ingurgiter de black studies sur Mtv (Robert Downey est un acteur capricieux qui découvre et épouse la cause noire jusqu'à se faire implanter des pigments noirs), l'autre pense faire grincer en enfonçant les portes ouvertes de la lutte contre les salauds. Gré soit rendu à Ben Stiller d'avoir été irrespectueux et de pouvoir aussi rapidement ridiculisé un film de commande idéologique, qui, comme, pour paraphraser Montherlant, a "un conformisme du désordre qui a toute la sottise qu'il prête au conformisme de l'ordre". Agathe Cléry se présente comme la première œuvre de la période dominée en France par "l'antiracisme dogmatique", du divertissement de masse et du flicage de la pensée.
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