lundi 29 décembre 2008

Faites entrer Accusaman

Il y avait l'homme-accompagnateur, AccompagnaMan, qui a ses quartiers dans ces colonnes, notre époque a enfanté d'Accusaman, l'homme blanc sur qui tombe tous les sanglots des familles des victimes, qui ici peut trouver refuge.

Uruffe, son Eglise, ses paysages, son curé

Cette année sera marquée par la découverte de l'émission de service public, "Faites entrer l'accusé". Elle a enrichi ma culture de tous les faits divers sordides qui travaillent les entrailles de notre pays dont tous les repentirs ne sauront laver le sang impur qui abreuve nos sillons. Ainsi, par exemple, tout à fait exalté des crimes atroces perpétrés par la France profonde et forcément moisie, j'ai découvert frénétique par le biais d'une page wikipédia dédiée aux affaires criminelles, l'affaire du curé d'Uruffe, petit village de Lorraine, qui a enfiévré mon imagination. J'ai appris par la même occasion que l'histoire de curé séducteur et criminel rongé par le bien et le mal a fait l'objet d'une adaptation romanesque de Jean-François Colosimo, un homme méconnu et plein d'esprit, sur lequel je tente de faire main basse. Mais il est vrai que l'œuvre de Colosimo ne court pas les rues, je reste donc larvé de mon imagination qui me livre péniblement quelques bribes de ce que le grand Bernanos eût fait de cette histoire inouïe. Je me permets aussi de faire le rapprochement acrobatique quelque peu entre la lecture d'un excellent texte du stalker sur la figure du démon chez quelques intellectuels et un épisode du magazine d'investigation qui retraçait les violences d'un pauvre homme, assassin évident et mutique de femmes imprudentes. L'homme, un alsacien (il se passe beaucoup de chose d'affreux dans ce coin maudit) n'avouait pas ses crimes au grand désarroi des familles des victimes qui exprimaient devant les caméras de télévision la tristesse, la colère et leur impuissance à ce que le bourreau ni ne reconnaissait ni ne regrettait. Je surfais alors sur les phrases éclairantes du Stalker, ... l’hermétisme infernal, le silence ou plutôt, le mutisme démoniaque ne sont jamais totalement ni définitivement coupés de tout rapport avec le Bien, la possibilité d’une rédemption... aux yeux des victimes, le mutisme du bourreau achevait d'en faire un démon.

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