J'avais commandé une biographie de Max Weber, qui nous promettait sa vie, son œuvre, son influence. Sa vie ne me paraît pas être la principale préoccupation de l'auteur, sa biographie est bâclée et les quarante premières pages ne valent guère mieux que celle consacrée sur wikipedia. J'ai eu le loisir de peu d'anecdotes, sauf peut-être qu'il s'appelait vraiment Karl Emil Maximilian Weber, que la postérité nomme négligemment Max. Comme moi, il a eu une carte d'étudiant à Strasbourg et à Fribourg et s'est rendu à Heidelberg, mais le parallèle s'arrête ici. Le traducteur (cet ouvrage est allemand) nous propose un "Max Weber junior" pour le distinguer de son père "Max Weber senior". C'est de très mauvais goût. Son parcours universitaire est traité par dessus la jambe, on se doute bien que l'auteur, professeur de sociologie, fonce tête baissée vers les explications de l'œuvre. En Allemagne, l'étudiant choisit une discipline puis deux ou trois autres disciplines secondaires, économie, histoire et droit, par exemple. Ce qui explique son éclectisme et les raisons pour lesquelles il n'est venu à la sociologie qu'à la fin de sa vie. J'aurais aimé avoir des précisions sur son univers politique, son père est un député libéral-national, son oncle libéral-progressiste, par contre, j'imagine, au prix de mes efforts, l'univers de pensée de sa mère, rigoriste et philanthropique protestante. Toujours est-il qu'on comprend mal son cheminement politique, ce qui est important, car si son œuvre a été mise sous le boisseau en France, c'est paraît-il dû aux convictions politiques qu'on lui prête.
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