J'ai profité des derniers jours de décembre pour me rendre au théâtre, à l'approche des vacances, ma fatigue devait être adoucie par les joies simples du divertissement. Une pièce de Feydeau, Tailleur pour dames, était au programme et comme dans mon esprit, par le jeu simplificateur des listes scolaires, Feydeau est associé à Labiche. Je comptais avec résolution rire franchement, me taper sur le bedon à tout crin et en toute honnêteté, j'ai ri gaillardement. Les jours suivants, toujours mû par ce désir - je l'espère compréhensible, de se fendre la poire en toute détente, j'ai cherché sur Youtube des réprésentations complètes de pièces de Feydeau, données si possible par le fin du fin de l'actorat français. Chaque décennie, visiblement, la comédie française a mis une de ces pièces au répertoire, j'ai regardé quelques-uns des débuts (car je m'endormais, veuillez encore excuser mon manque de vigueur) de quelques pièces et je dois relever ici une interrogation : Comment se fait-il que Feydeau se maintient dans les répertoires classiques ? Il m'est incompréhensible qu'il a dépassé le succès de son vivant. Pourquoi la comédie française joue et rejoue ces vaudevilles aimables et coquins, distrayants et grossiers ? Les oeillades au public, les paraphrases grossières, la pudibonde vulgarité sont à peu près les ficelles invariables du dramaturge, amateur de gaudriole au pays de Strauss-Kahn. Don Juan en français se dit Strauss-Kahn vous verrez. J'aime assez les noms des personnages (Moulineaux, Bassinet), mais je garde en ce début 2014 mon faible (aussi tenace soit-il) pour Labiche.