Les besoins de sommeil d’un adolescent peuvent varier, selon les individus, entre 9 et 11 heures, mais la réalité est loin de répondre à ces besoins ! Et pourtant, les conséquences du manque de sommeil de l’enfant peuvent être néfastes car c’est pendant le sommeil que l’hormone de croissance est sécrété et par conséquent, une mauvaise gestion du sommeil entraîne un problème général sur la qualité de vie de l’enfant et le fonctionnement harmonieux de son organisme.
La chronobiologie est l’étude de tout ce qui est rythmique dans notre organisme. Il faut savoir que notre corps est gouverné par une horloge interne et que les rythmes biologiques jouent un rôle primordial pour nous permettre une adaptation aux facteurs de l’environnement.
Ces rythmes sont circadiens, c’est-à-dire qu’ils s’établissent sur une durée de 24 heures, et qu’ils régissent nos journées. Il est donc toujours regrettable de perturber l’horloge interne, surtout chez les plus jeunes. Yvan Touitou prévient : « Les rythmes sont établis de manière définitive à l’âge de 4 ans. »
C’est pourquoi l’académicien souligne l’importance de respecter ces rythmes circadiens dès le plus jeune âge, surtout que ceux-ci s’émoussent tout au long de la vie. Mais aujourd’hui, le bilan est négatif : « Nous assistons à une véritable épidémie de l’horloge interne chez les adolescents à travers le monde. » Plusieurs éléments peuvent expliquer ce dérèglement, tout d’abord, les bornes dans lesquelles s’effectue le sommeil de l’enfant, sont souvent perturbées plusieurs fois par semaine. D’où l’importance de se coucher et de se lever à des heures régulières, en semaine comme le week-end, d’autant plus que généralement, « l’adolescent a besoin de plus de temps de sommeil qu’un adulte. »
« La semaine de 4 jours : un contresens total »
Selon Yvan Touitou, la semaine de 4 jours est responsable de la désynchronisation de l’adolescent. Une organisation que l’Académie de Médecine a déjà pointé du doigt à travers plusieurs rapports dont le dernier datant du 19 janvier 2010. Mise en place en 2008, cette décision prévoit "24 heures d’enseignement scolaire pour tous les élèves" réparties sur 4 jours à savoir le lundi, mardi, jeudi et vendredi. L’enfant bénéficie donc de 2 jours de repos, mais il va se coucher plus tard le vendredi soir par exemple et faire une grasse matinée le samedi matin, mais même si la durée de repos est là, la désynchronisation agira tout de même. L’Académicien est catégorique : quand il se rend à l’école le lundi, c’est comme si l’enfant est proche du "Jetlag". C’est comme s’il avait fait un Paris-New-York. Le mardi matin la fatigue sera toujours là et durera un jour et demi. » Et ce phénomène se répète chaque semaine.
Mais, bien sûr, l’école n’est pas le seul responsable de la désynchronisation des enfants, l’environnement familial ainsi que les activités extra-scolaires sont extrêmement importantes. Il est essentiel que l’enfant s’épanouisse, se défoule en pratiquant une activité, ainsi Yvan Touitou rejoint la proposition de l’Académie nationale de médecine d’intégrer à la journée scolaire une heure et demi en plus afin que l’élève fasses ses devoirs sur place et puisse rentrer à la maison, plus détendu, plus serein pour s’adonner à d’autres activités.
De plus, ces activités peuvent apporter une fatigue naturelle à l’enfant, à condition qu’il ne s’agisse pas de jeux vidéos ou de télévision...car Yvan Touitou précise que la sédentarisation, en plus de ne pas provoquer de la fatigue naturelle, entraîne des problèmes de surpoids liés à un manque de dépense énergétique.
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