lundi 13 juin 2011

L'âge d'or des séries télévisées


On a coutume d'entendre que l'âge d'or du cinéma se situe dans les années 50, j'ai même lu quelque part qu'on y sortait un chef d’œuvre par semaine. Je dirais que nous vivons depuis une dizaine d'années l'âge d'or des séries télévisées. Il y a vingt ans nous étions contraints à suivre des séries interminables, formatées comblant notre attente des tranches de publicités pour du savon. De nos jours, on achète les dvds de nouvelles séries, qui l'eut cru? Il y a sur le marché tant de bonnes séries qu'on ne sait plus à quel culte se vouer. Je n'ai plus de télévision, mais je suis quelques séries divertissantes et passionantes. Récemment, la première saison d'une série tout à fait excitante m'a tenu en haleine : True Blood. Les scénaristes sont si doués qu'ils peuvent se permettre toutes les acrobaties d'un cahier des charges extravagant, une série sur les vampires dans le Deep South, avec des références à Twin Peaks, au cynisme malsain de Nip/Tuck et probablement de Six Feet Under (que je ne connais pas) avec qui elles partagent le même concepteur. Même s'il y a encore les facilités du style américain (rebondissements obligatoires, rythme effréné, enchaînements trop brusques des péripéties, OMG! imposé), les concepteurs ont fait gagner leur personnage en épaisseur et leur intrigue en profondeur politique. Les vampires sont considérés avec méfiance et sont rejetés comme le furent les noirs dans les années 50. Il est tout à fait retors de voir les personnages noirs les ostraciser, de voir certains vampires complètement mauvais et inquiétants, de voir d'autres personnages bons hostiles aux vampires et de faire partager cette inquiétude aux spectateurs qui est sensés être tolérants et intellectuellement supérieurs aux hillbillies. La rationalité du spectateur européen peut se heurter probablement au kitsch de l'atmosphère vampire et le manque de réalité des meurtres en cascade.

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