dimanche 27 juin 2010

Ils vivent, nous dormons


Vu hier un film de science-fiction de John Carpenter, un petit maître de la série b. Le film They live est un brûlot anti-libéral, assez convaincant dans la mesure où le cinéma peut l'être sur le plan des idées. En pleine crise économique, un ouvrier solitaire découvre un groupe de contestaires qui fabriquent des lunettes permettant de voir une propagande subliminale orchestrée par de'hideux extraterrestres. Ces derniers à la conquête du monde développent leur emprise par la promotion d'un mode de vie sédatif et soumis au très petit plaisir de la vie (télévision, consommation, obéissance, défaite de la pensée). Hormis la longue scène de catch entre les deux gentils, le film a un très bon rythme et ne s'est pas embarrassé de lourdeur. Il faudrait consigner les qualités des films de réalisateurs qui tournent beaucoup, au contraire de ceux qui mettent leur vie dans chacun des leurs qui pourrait être le dernier, on remarque un détachement, une fraîcheur, un irrespect de ceux qui pensent déjà au suivant. C'est à peu près la même chose pour les livres. La quantité appelle la qualité. Deux des scènes les plus effroyables sont celles où l'État policier détruit et massacre à tout crin, dans le but d'étouffer l'étique contestation du nouvel ordre extraterrestre. En bon français, je m'étonne que l'on mette dans le même sac Etat et Entreprise. Dans l'hexagone, même le dernier Coupat venu prône la mainmise de l'Etat "protecteur", alors que le libertarisme américain cherche paranoïaquement à desceller le pacte entre le marché et l'Etat, qui étouferrait la liberté à leur profit.

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